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Édito

Apple-Orange, l’intolérable cruauté

Boro

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Quelle mouche a donc piqué Didier Lombard, le P-DG de France-Télécom ? En lâchant au débotté, apparemment entre deux portes en marge de sa visite à Hanoï, l’information sur la signature effective de l’iPhone par sa société pour le marché français, le patron de l’opérateur historique français semble avoir pris tout son monde au dépourvu. Livrée sans davantage de détails et apparemment sur le ton de la confidence, l’information – très attendue – a rapidement fait le tour du monde. Mais de conférence de presse commune avec Steve Jobs, comme la veille ou l’avant-veille à Londres et à Berlin, point. Dans le même temps, il est devenu manifeste qu’Orange Business avait retiré ses billes de l’Apple Expo, retrait pourtant demandé par lettre recommandée une dizaine de jours auparavant.

Il n’en fallait pas plus pour que retentisse des quatre coins du Webmac hexagonal le chœur des pleureuses et les fausses interrogations persécutées, sur l’air désormais bien connu du “ Mais quel est donc ce problème entre Steve Jobs et la France ? ”. Bien entendu, et selon nos informations il n’en est rien, et tout porte à croire que l’on est au contraire dans la dramatisation propre aux phases ultimes des négociations commerciales. Or même si un accord de principe est vraisemblablement intervenu, la signature définitive n’est sans doute pas encore arrêtée, chacun voulant absolument l’autre mais cherchant à lui arracher les ultimes concessions.

Car si Didier Lombard est bien un fan de l’MacBook chez Orange, lequel s’est en fait révélé loin des espérances soulevées par le fameux champ de distorsion de la réalité mobilisé par les commerciaux de la marque à la Pomme !

Chacun sait bien qu’il va devoir faire affaire avec l’autre : France Télécom Orange a absolument besoin de l’iPhone, et la perspective de 70% de la population française couverte en 3G+ fin 2008.

Orange dispose également d’un maillage de 30 000 Hot spots publics répartis sur tout le territoire, quand l’anglais The Cloud et l’allemand T-Mobile n’en proposent respectivement que 7 500 et 8 600 sur leur zone de chalandise aux clients de l’iPhone. L’objectif chez Orange est même d’atteindre le chiffre de 60 000 d’ici la fin de l’année, en récupérant le concept de la mutualisation de la bande-passante inutilisée sur les Livebox pro : il ne faut pas être grand clerc pour en déduire que c’est l’accès gratuit à cette véritable manne qui a constitué l’un des morceaux de bravoure de la négociation, Orange ayant d’ores et déjà planifié un changement des conditions faites à ses propres abonnés du service Unik.

Si l’on ajoute à ceci un tissu de 680 points de vente entièrement repensés autour de l’accueil et des usagers – tiens, tiens… – avec 1 ou 2 flagships qui n’ont rien à envier à des Apple Stores comme par exemple à la Madeleine ou sur les Champs Élysées, il ne serait guère étonnant que les dernières tractations aboutissent dans les heures, sinon dans les quelques jours qui nous séparent de la fin de l’Apple Expo, le stand Orange réapparaissant miraculeusement quelque part dans le Hall 5… voire même qu’Apple laisse Orange prendre ses quartiers sur l’un ou l’autre des emplacements réservés par La Pomme, ou pourquoi pas réquisitionne les 300 mètres carrés de l’un ou l’autre des magasins de prestige comme un showroom le temps du lancement de l’iPhone en France…

Ce n’est pas la première fois que le dirigeant d’une entreprise engagée dans des négociations avec Apple feint de manger le morceau par inadvertance, et ce fut d’ailleurs le cas au mois d’août dernier de Peter Erskine, le P-DG d’O2 à propos de l’iPhone, avec le résultat que l’on connaît. Peu après le “ coming out vietnamien ”, on en était déjà officieusement chez France Télécom à essayer de caler une date commune dans les agendas de Steve Jobs et de Didier Lombard… De quoi relativiser la tempête dans un verre d’eau faite autour du programme de Steve Jobs, boudant ostensiblement la France dans sa tournée des popottes européennes… A moins que celui-ci ne finisse par trouver décidément par trop épicée la “ rat • a • too • ee ” servie par les français à la table des négociations ? smiley

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