La pomme et le dollar

Le prix au kilo de la pomme ne cesse de monter ! Quelles en sont les conséquences ?

Eh bien, ce sont les petits copains d’en face qui en profitent. Non pas qu’ils bénéficient des largesses de la firme à la pomme en se voyant octroyer moults dollars de copinage. Non, non, ils profitent avant tout de l’armée d’avocats qu’Apple couve à coup de brouettes de billets verts. Aussi, c’est HTC cette semaine qui peut se prévaloir d’avoir fait engloutir 100 millions de dollars en frais de justice à la sainte pomme, rien que pour la première vague de plaintes contre la firme taïwanaise. Si on ajoute à cela les plaintes contre Samsung, et Motorola, on peut en déduire qu’il fait bon être avocat sur les côtes californiennes. Du moins, quand ce ne sont pas les concurrents, comme Motorola, qui attaquent l’iPhone 4S et iCloud.

L’autre conséquence, c’est de croire que les utilisateurs et adeptes de la pomme vont pouvoir suivre la cadence en ces temps de vaches maigres. Car, oui, autant dire qu’une télé pommée restera une télé (sortie en avril ou mai ?), et que Plus Belle la Vie n’aura pas plus de saveur, même avec du jus de pomme. Alors, allons y carrément, pourquoi pas une tablette, à la Microsoft Surface, mais attention, avec la superbe de Cupertino : iDesk, le bureau surface, design by Apple California. Une sorte de trackpad géant à faire pâlir les plus beaux films de science fiction. Aucune idée de prix pour un tel objet évidemment, mais vous pouvez d’ores et déjà prendre rendez-vous avec votre banquier.

Sauf si vous avez eu la présence d’esprit de faire une cure de jus de pomme à votre compte titre ces dernières années, l’action Apple étant passée en 10 ans de 7 dollars à quelques 447 dollars. Il faut dire que les chiffres de la pomme du dernier trimestre 2011 sont de nouveau exceptionnels avec des profits de 13,6 milliards de dollars et des ventes qui font chauffer les pourcentages, avec des iPhones et autres iPad qui se vendent par palettes. Il faudra juste penser à provisionner 4,74 millions d’euros, pour régler le litige entre Apple et la commission copie privée. Et si ces chiffres ne vous parlent pas, allez jeter un coup d’œil ici. Si seulement les amateurs de pomme pouvaient avoir le même résultat trimestriel sur leurs comptes en banque…

Heureusement, l’énigmatique patron de la pomme, Steve Jobs, était plus lucide sur la capacité de ses disciples à consommer de la pomme. Ainsi, on apprend cette semaine que le gourou de Cupertino souhaitait mettre sur les rails trois révolutions : une concernant la manière d’utiliser les manuels scolaires, on a pu voir le résultat la semaine dernière, une deuxième qui s’intéresse au petit monde de la télévision, on espère le débarquement de confessions intimes prochainement sur iTunes, et enfin le secteur de la photographie. Steve Jobs aurait rencontré Ren Ng, CEO d’une jeune pousse spécialisée dans la photographie, Lytro, qui a développé une technologie permettant d’effectuer les réglages sur une prise de vue une fois dans la boîte. Il est donc tout à fait possible qu’en ce moment même une équipe soit en train de bucher dans un labo de Cupertino sur l’optique de demain. Autant dire que des révolutions, il y en aura visiblement encore. Les utilisateurs se réjouissent. Et vu l’impact des révolutions précédentes venant de la pomme, les actionnaires se réjouissent également.

Mais les révolutions ne font pas tout. L’emballage y est pour beaucoup et est un facteur important pour que le client final prenne la décision de brûler sa carte de crédit. Et ça, Jobs l’avait bien compris : il existe ainsi une pièce « secrète » sur le campus de Cupertino, où l’on trouve un designer d’emballage et son équipe, chargés de créer des prototypes de packaging pour les produits pommés. Il faut dire que le créateur de la pomme était persuadé qu’un rituel de déballage pouvait rendre un produit spécial. Mais bon, tout le monde sait que l’habit ne fait pas le moine. Pour quelques centaines de dollars, il peut.

En France, c’est l’opérateur Free qui mène la danse, et qui bouleverse tranquillement les modèles économiques en place. Après le lancement de ses forfaits mobiles, et de sa Freebox Révolution, les concurrents de Free ont donc décidé de réagir et de mettre du billet sur la table pour proposer quelque chose d’identique. A l’image des ultraportables et du MacBook Air, Bouygues Telecom propose sa nouvelle Bbox sensation, qui globalement, reprend dans les grandes lignes des caractéristiques similaires de sa concurrente, lecteur de Blu-ray en moins. On attend donc que le reste des concurrents rentrent dans la place afin que Free puisse dégainer une nouvelle révolution. Idem pour les forfaits mobile qui ont décidé de chausser leurs skis et d’attaquer direct une piste noire.

En Allemagne, ce sont les éditeurs de manuels scolaires qui ont décidé de rentrer dans la danse afin de pouvoir s’octroyer une part du gâteau d’argent par la mise en place de leur propre plateforme ouverte et multi-appareil. Et tant qu’à faire, elle sera présentée de la même manière qu’iBooks car le gens disent que ça marche bien.

Et nous, de notre côté, puisque nous aussi on doit survivre, on notera la sortie cette semaine de la version mobile de Mac2Sell qui permet de calculer la côte de l’occasion de votre matériel Apple. Faites tourner et n’hésitez pas à utiliser nos petites annonces pour vendre vos objets pommés et récolter quelques dollars… Pardon, euros.

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