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Édito

Q1 2013 : l’iMac à la rescousse

Grâce à l’iMac, Apple est en mesure de tirer son épingle du jeu, sur un marché qui fait grise mine… en attendant les nouveaux MacBook

Boro

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Après trois trimestres consécutifs de baisse, voire même une année pleine si l’on considère le coup de semonce du premier trimestre calendaire de l’année 2012, Apple semble avoir trouvé avec le nouvel iMac « Ultrafin » une planche de salut à ses difficultés sur le marché français et d’Europe de l’Ouest. C’est du moins le sens des résultats compilés par Gartner pour le premier trimestre de cette année 2013, et qui répertorie les livraisons des différents constructeurs jusqu’au 1er avril.

Pour autant, c’est ce contexte général de dégringolade que Apple présente des résultats stables ou en légère baisse par rapport au trimestre équivalent de l’année dernière sur fond de crise économique. Isabelle Durand, qui a conduit pour Gartner, souligne ainsi que «La baisse sur les portables est plus forte que prévue et notamment sur les MacBook Pro, probablement due au stock sur Q4/12 et au prix elevé [des machines pro] ; les consommateurs vont donc davantage vers le MacBook Air. »

Europe de l’ouest

Sur un marché global qui perd 20,5 %, Apple est à peu près stable avec un petit 0,8 % de croissance d’une année sur l’autre et se classe sixième avec 7,9 % de parts de marché. La disponibilité améliorée du nouvel iMac fait progresser les livraisons de machines de bureau de 23,3 %, tandis que que les portables perdent tout de même 15,20 %, toujours par rapport au trimestre de l’année précédente.

Toujours pas rapport à la même référence, Apple se classe deuxième sur le marché grand public avec 12,1 % de parts de marché pour une augmentation de 4,6 %, quand le marché grand public dans son ensemble baisse de 24 % et le marché professionnel de 17 %.

France

Là encore, sur un marché global français qui perd 25 %, Apple recule de 4,3 % par rapport au trimestre équivalent de l’année précédente. L’impact de la crise économique a vraisemblablement eu davantage de conséquences, avec 7 % de mieux sur le segment des machines de bureau, et moins 11,2 % sur le segment des ordinateurs nomades.

Cette baisse est particulièrement sensible en ce qui concerne le marché grand public, qui perd d’une façon globales pas moins de 28 % : Apple réussit à sauver les meubles avec une baisse de moins 2,1 %, en se classant quatrième pour une part de marché de 9,6 % grâce à la disponibilité du modèle iMac 21,5 pouces. Quant au marché pro dans son ensemble, il perd lui 21 %.

Education

Largement dépendant des politiques d’investissements publics, le marché de l’éducation a lui aussi perdu du volume, qu’ il s’agisse de l’Europe de l’Ouest ou de la France, la révolution de l’ère post PC annoncée par Jobs et tout d’abord ralliée par les observateurs de l’informatique dite « sérieuse » commençant à faire sentir ses conséquences.

En Europe de l’Ouest, Apple reste néanmoins numéro un sur un marché en décroissance de 17 %, de même que sur le marché français en recul cette fois de 16 %.

Apple continue sa mue

On le voit, lorsque des produits sont disponibles et que les innovations sont perceptibles par les clients potentiels, Apple fait notablement mieux que ses compétiteurs sur un marché miné par la crise et la transition d’une partie des usages vers la nouvelle catégorie des tablettes, quand c’était le segment des des ordinateurs portables qui alimentée depuis plusieurs années la croissance du secteur. Alors que le segment des netbooks sur lequel avaient cru pouvoir s’appuyer les fabricants de PC est vraisemblablement en train de retourner au néant, Apple qui a refusé de se fourvoyer sur ce terrain cueille les fruits de sa réflexion sur les les usages. Les MacBook air restent de véritables ordinateurs et une alternative crédible en matière de prix et de performances entre les tablettes et les machines professionnelles, malgré une absence de renouvellement depuis bientôt un an.

Or c’est bien là que le bât blesse : Apple en pleine réorganisation depuis deux à trois ans continue de fonctionner en mode « chrysalide », parant au plus pressé tour à tour vers sa plate-forme OS X ou iOS, que ce soit sur le volet logiciel ou son pendant matériel. Or c’est bien sur la plate-forme nomade que porte actuellement l’essentiel des efforts et de l’urgence des équipes de Cupertino, dont Tim Cook a réitéré l’orientation vers le long terme. Or c’est encore, et pour un bon moment, sur la plate-forme OS X que c’est d’abord l’ensemble des applications d’iOS dont on s’apprête à fêter les 50 milliards de téléchargements. Est-ce la raison pour laquelle la rumeur prête à Apple l’intention de présenter le rafraîchissement de sa gamme nomade lors de la prochaine WWDC qui commence elle aussi à se sentir sérieusement a l’étroit ?

Les derniers résultats montrent qu’à l’évidence il manque aux machines nomades de la marque un facteur de différenciation supplémentaire vis-à-vis de la concurrence, à l’heure où celles-ci s’échine à copier le design unibody des machines à la pomme. Gageons que l’intégration de la future plate-forme Intel, et pourquoi pas l’adoption d’une version nomades des disques fusion drive, devrait plaider en ce sens.