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Édito

Qui a peur de l’iPhone 5x en France ?

Alors que la 4G peine à décoller, les opérateurs français se préparent à l’arrivée de l’iPhone

Boro

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Qui a peur de l’iPhone 5 en France, ou plutôt de ses successeurs ? Alors que les derniers préparatifs de l’événement spécial organisé le 10 septembre par Apple autour de l’iPhone sont en plein bouclage aux États-Unis, en France les différents acteurs de la téléphonie mobile se sont également préparés à recevoir le choc durant ces dernières semaines.

Expérimenté dès 2009 par les pays nordiques, le réseau LTE de téléphonie mobile de 4e génération peine en effet à monter en puissance sur le marché français, quand l’année 2013 aura été celle du décollage un peu partout dans le monde et en Europe. Plusieurs raisons à cela, avec en particulier des marges de manœuvre financières étroites pour des les opérateurs intégrés, lesquels doivent mener de front le déploiement d’infrastructures de très haut débit à la fois dans le secteur résidentiel – la fibre – et le secteur mobile – la 4 G LTE – tout en ferraillant du point de vue tarifaire avec un 4e entrant sur le secteur qui n’a de cesse de s’attaquer à leurs rentes. Après avoir imposé le modèle de la téléphonie résidentielle illimitée couplée à Internet pour moins de 30 €, Free s’est en effet attaqué à celui du Smartphone en obligeant Orange, SFR et Bouygues à tailler dans leurs marges en proposant à leur tour des offres beaucoup plus abordables, débarrassées des frais cachés de la subvention des terminaux.

Mais peut-être avant tout, il aura manqué aux opérateurs français la présence de l’iPhone 5 en tant que locomotive de l’adoption et des usages sur leur réseau, tel que le terminal d’Apple a pu se révéler sur les réseaux américains et européens au fur et à mesure de leur déploiement cette année, jusqu’à connaître un étonnant rebond au 2e trimestre, et tel que l’iPhone 3G et 3GS avait pu jouer à compter de 2010 pour les réseaux UMTS de 3e génération. Pendant ce temps pas moins de 35 pays qui avaient mis à disposition des fréquences plus consensuelles étaient à même de bénéficier de l’effet d’entrainement de l’iPhone 5, souvent même chez plusieurs opérateurs.

Come on, do the locomotion

De fait, si sans surprise on se déclare satisfait de l’adoption de la 4G chez Orange et SFR que nous avons contactés (Bouygues n’a semble-t-il prévu de communiquer qu’au 1er octobre), on cache tout de même un peu sa joie. Si la filiale de Vivendi s’est lancée la première sur les offres grand-public avec une expérimentation sur Lyon dès novembre de l’année dernière, le déploiement effectif se limite pour l’heure à Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Strasbourg, Montpellier, Lille et La Défense. Au service communication, on souligne que la 3G a mis 20 ans à se déployer (on doit commencer à compter à partir du lancement de la norme GSM, en 1992!), et que celui de la 4G prendra encore probablement 10 ans. Pour l’opérateur qui avait déjà boudé l’iPhone lors de son lancement et qui n’avait cherché à obtenir l’iPhone 3G qu’en dernier recours, cette fois-ci les terminaux capables de pleinement tirer parti de la 4G sont bel et bien présent (SFR en propose 12), et ce sont les déploiements des infrastructures qui ont pris du retard.

Reste que, selon nos informations et même si notre interlocuteur a cherché à le banaliser, le Galaxy S4 de Samsung est proposé au prix de 15 € par une « cellule » montée pour l’occasion, vers laquelle les clients résidentiels sont orientés lorsqu’ils contactent le service clientèle de la marque au carré rouge, et même si chez tous les opérateurs, le prix des terminaux est en chute libre.

Sans surprise, le son de cloche est tout à fait différent chez Orange qui revendique la couverture 4G la plus importante sur le territoire français, avec 46 zones d’agglomération et pas moins de 153 villes couvertes au total. Et si l’opérateur historique propose comme son concurrent une douzaine de Smartphones compatibles 4G avec même un objectif de 50 % de son catalogue ici la fin de l’année, on ne cherche pas à évacuer la problématique du terminal dans l’adoption de la nouvelle norme. Avec 687 000 clients 4G depuis octobre 2012 au Royaume-Uni, contre 250 000 en France depuis avril au 30 juin, on connaît bien chez Orange le rôle de « game changer » que le terminal d’Apple peut jouer. Avec une cible d’un million d’abonnés à la fin de l’année en France, l’objectif est en effet ambitieux.

Aiguillée sur le sujet et tout en refusant de citer spécifiquement l’iPhone, notre interlocutrice a évoqué pour lundi matin des annonces spécifiques à la 4G avec un sourire de gourmandise dans la voix. Pionnier dans le déploiement de l’iPhone en France, Orange a-t-il bénéficié d’un passe-droit en matière d’annonce, eut égard à la situation particulière du marché français ?

Retour d’affection…

Après avoir trouvé avec Samsung un partenaire beaucoup plus conciliant et prêt à mettre la main à la poche, les opérateurs sont bon gré mal gré contraints de se retourner vers Apple, lorsqu’il s’agit de s’appuyer sur un levier de croissance… certains avec davantage d’enthousiasme que d’autres, comme on l’a vu. En avril dernier, lors du lancement par Orange de sa première tranche de villes connectées au réseau 4G avec un premier groupe de 6 Smartphone compatibles, la vidéo promotionnelle ci-dessous avait été diffusée parmi par l’opérateur et alors qu’il était encore question d’un lancement de l’iPhone 5S en juin, c’est-à-dire en même temps que la 2e phase de déploiement de son réseau LTE dans des villes moyennes.




La 4G d'Orange / Interview de Delphine Ernotte… par Orangefr

Tournée dans le hall d’accueil des locaux de l’opérateur historique à Arcueil, on n’y voit Delphine Ernotte Cunci la directrice générale d’Orange France répondre à une série de questions « Corporate », dans une composition d’image deux tiers un tiers qui fait la part belle à un second plan, avec un monsieur fort occupé à travailler sur son MacBook pro, trop épurée pour être vraiment spontanée. Message subliminal à l’intention des aficionados se de la marque à la pomme ? Les cartes du marché français pourraient être à nouveau rebattues si les opérateurs se décident cette fois-si à jouer pleinement le jeu de l’iPhone 5C sur l’entrée de gamme, sans se contenter de capitaliser sur la marque iPhone, synonyme de prestige et de marges élevées, comme ils l’ont fait jusqu’à présent.