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Événement

Microsoft vs Google : la bataille de YouTube

Le ton monte entre Google et Microsoft : ce dernier veut une app officielle pour YouTube destinée à Windows Phone, le premier n’est pas emballé.

iMike

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Comme dirait l’autre, ils ne passeront pas leurs vacances ensemble. Google et Microsoft nous offrent depuis quelques mois une très amusante variante de « je te tiens, tu me tiens par la barbichette » dont chaque épisode apporte son lot d’acrimonies. Comptons les points.

Google : 1, Microsoft : 0

Le 7 mai dernier, une application YouTube apparaissait sur le Windows Phone Store, mais pas développée par Google comme on aurait pu s’y attendre. Le logiciel, qui utilise le nom et le logo du service de partage de vidéo, a été conçu par Microsoft, sans doute las de voir le moteur de recherche se désintéresser de sa plateforme mobile. Seul hic : cette app ne respecte pas les termes et conditions d’utilisation de YouTube… Elle permet en effet de télécharger les vidéos, et surtout elle n’affiche pas de publicité, nerf de la guerre pour Google.

Le 15 mai, Google demande à Microsoft de retirer cette application parasite. Redmond répond à cette demande en laissant le logiciel en ligne, mais en expliquant que l’éditeur serait « plus qu’heureux » d’y inclure de la réclame si Google le permettait. Le 22 mai, Microsoft met à jour l’application YouTube, alors que Google réclame toujours sa suppression du Windows Phone Store. Las de ce petit jeu de ping-pong idiot, deux jours plus tard les deux géants décident de s’entendre afin de développer ensemble une application YouTube officielle.

Fin de la première partie de ce match épique. L’app est effectivement retirée, les utilisateurs de Windows Phone n’ont plus que leurs yeux pour pleurer, et les possesseurs d’iPhone et d’Android peuvent continuer à profiter des excellentes pubs de YouTube sur leurs apps officielles.

Google : 1, Microsoft : 1

Il y a quelques jours, Microsoft met en ligne sur le Windows Phone Store une nouvelle application YouTube, estampillée comme telle. Le logiciel offre sensiblement les mêmes fonctions que ses homologues sous Android et iOS (dont la gestion des listes de lecture et des profils), et cette fois, il affiche bel et bien les précieuses réclames. Tout va bien dans le meilleur des mondes ? Non ! Google montre rapidement son étonnement au vu d’une application qui n’est visiblement pas le fruit d’un travail commun.

De fait, l’app est une fois de plus bloquée, car elle enfreint de nouveau les conditions d’utilisation de YouTube. Google, décidément intraitable, précise que les règles sont les mêmes pour tout le monde. Dans un premier temps, Redmond indique travailler avec Google afin de résoudre le problème.

Google : 2, Microsoft : 1

Le ton monte entre les deux parties. Quelques minutes après la première réaction prudente de Microsoft, l’éditeur poste sur son blog un billet incendiaire sur l’attitude de Google – un geste rare dans le petit monde de l’industrie informatique habituellement si policé. Le titre résume l’exaspération de Microsoft : « Les limites de l’ouverture de Google ». Redmond écrit que les objections du moteur de recherche ne sont « rien d’autre que des excuses  ». Google exige que l’app YouTube pour Windows Phone soit développée en utilisant des technologies HTML5, ce qui ne permettrait pas à Microsoft d’offrir aux utilisateurs Windows Phone la même expérience que leurs collègues sous iOS et Android – eux bénéficient d’applications natives, et elles sont évidemment supportées par Google puisque développées par le moteur de recherche.

Outre des fonctions moins avancées, des limitations techniques empêchent Microsoft de développer une app HTML5 équivalente à iOS et Android. Les bâtons posés par Google dans les roues de Redmond sont « impossibles à maîtriser, et Google le sait », explique le blog. La publicité est une fois de plus au centre du problème : « Google a refusé de nous donner les [mêmes] informations [d’intégration] » qu’iOS et Android, explique l’éditeur qui demande que Google cesse de bloquer le logiciel Windows Phone.

Il se joue ici une bataille en coulisses sur le contrôle des écosystèmes logiciels. Il fut une époque où Microsoft n’aurait eu qu’à envoyer son armée de ninjas-tueurs pour mettre au pas l’impétrant, mais les temps ont changé : Redmond est désormais le challenger et il est parfois bien difficile d’obtenir du leader qu’il s’intéresse à vous. Cette affaire donne en tout cas de Microsoft une image bien différente de l’éditeur dominateur qu’il fut à une période.

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