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Événement

Les nouveaux chaînons marquants : iPad Air et iPad mini

L’iPad mini et surtout l’iPad Air continuent de fracturer les lignes de séparation entre la micro-informatique classique et la nouvelle informatique ultra-mobile, jusqu’à rendre les vieilles catégories caduques. C’est en tout cas le voeu profond d’Apple.

iShen

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Lorsque Phil Schiller arrive sur scène pour présenter les nouvelles tablettes de la firme de Cupertino, la plupart des rumeurs ont déjà tout éventé ou presque de ce qui va être montré. Et pourtant, comme dans un tour de magie où l’on sait bien qu’il y a un truc, l’effet marche quand même et au final va au delà de ce qui était attendu.

L’iPad mini gagne donc enfin son écran Retina; certaines rumeurs tablaient sur une trop grande difficulté de production qui aurait contraint Apple à repousser la présentation de sa petite tablette. Il n’en a rien été. Avec sa résolution de 2.048 x 1.536, et sa densité de 326 ppp, le mini se hausse au niveau des offres concurrentes, avec cependant un petit plus : le processeur A7. La bombe d’Apple n’était elle pas forcément attendue, et pour cause puisque l’ancienne mouture se distinguait du grand frère par nombre de caractéristiques. Cette fois, Apple met les deux gammes d’iPad au même niveau technologique (y compris sur l’écran), seule la diagonale de l’écran faisant au final une réelle différence. L’A7 est donc là mais aussi le Wi-Fi en MIMO ou le co-processeur M7. La volonté d’Apple de faire du mini un appareil aussi premium que l’iPad de 9 pouces se traduit en terme de tarif puisque l’appareil atteint presque les 400 euros, loin devant le positionnement tarifaire des Nexus de Google pourtant très proches sur le strict plan des performances.

Avec l’écran Retina, le mini devient donc ce qu’il aurait toujours dû être : une petite tablette fine et légère mais avec de grandes performances, sans concessions particulières. Voulant jouer sur les deux tableaux, et ayant peut-être déjà tiré des enseignements des méventes supposées de l’iPhone 5c, Apple garde cependant l’iPad mini actuel au catalogue pour 299 euros, un prix cette fois beaucoup plus concurrentiel.

Il faut dire qu’Apple sait très bien que sa tablette garde un potentiel de croissance élevé; avec déjà 170 millions d’iPad vendus, il n’est sans doute pas possible de prendre le risque de ne jouer que sur un segment premium et de freiner d’un coup d’un seul cette croissance presqu’ininterrompue.

C’est néanmoins le nouvel iPad grand format qui va créer l’évènement, et ce grâce à un petit mot de trois lettres : Air. Le vaisseau amiral de Cupertino se dote bien sûr du A7 et du M7, à l’instar maintenant de l’ensemble des gammes iPad et iPhone 5s (sauf modèles anciens encore au catalogue), mais c’est la nouvelle dénomination qui met la puce à l’oreille. L’iPad Air résonne en effet avec familiarité aux oreilles puisque le MacBook Air porte le même « qualificatif ». Et ce n’est sans doute pas une coïncidence ou un unique désir d’unifier des termes marketing car ce simple changement de nom annonce sans doute d’autres rapprochements entre les gammes micro et tablettes. Dans les faits, le nouveau nom a presque masqué toutes les autres avancées de la tablette, plus fine pourtant de 2 mm, aux bordures nettement moins larges et surtout beaucoup plus légère puisque ne pesant plus que 500 grammes ce qui en fait l’ardoise tactile la moins lourde de sa catégorie.

ll fallait voir en effet comment Apple a tenu à présenter sa tablette comme un vrai outil de remplacement du laptop ou du portable micro classique, adapté à tous les environnements professionnels, y compris ceux où justement un ordinateur d’« avant » était peu envisageable, c’est à dire les chantiers, les salles d’opérations, les avions, l’orchestre et tant d’autres lieux. Une courte vidéo de quelques minutes ne laisse guère de doute sur le fait que l’iPad « voiture du futur » surclasse à présent aux yeux d’Apple le « camion » PC ou Mac. L’iPad Air n’est plus montré comme un complément du PC ou du Mac et se suffit à présent à lui-même, ce qui est d’ailleurs permis dans les faits par la puissance d’un A7 qui peut dorénavant faire tourner n’importe quel type d’applications, y compris bien sûr les nouvelles iApps remaniées à l’image d’iOS 7. L’accent mis sur le très vaste éco-système applicatif renforce cette impression tenace qu’Apple place désormais sa tablette grand format sur le même plan où il plaçait auparavant le Mac : comme une machine productive et créatrice de contenus, adaptée au monde de l’éducation et somme toute à l’ensemble des secteurs pros.


L’iPad Air pourrait donc, à l’inverse du mouvement amorcé côté Mac qui avait vu le MacBook Pro passer au MacBook Air, évoluer vers un iPad Pro qui serait en outre raccord avec les rumeurs insistantes de tablettes de 12 ou 13 pouces. Apple arriverait ainsi aux tablettes hybrides là encore dans le sens contraire à celui emprunté par Microsoft. On imagine sans mal qu’un iPad de 13 pouces aurait son clavier Bluetooth dédié et serait en quelque sorte le chainon manquant entre ce qui ne serait plus deux gammes distinctes (micro d’un côté et tablette de l’autre) mais le maillon intermédiaire d’une même vision de l’informatique, se prolongeant juste par d’autres moyens. En fait l’iPad Air est déjà ce maillon, ce chainon manquant, toute chose qu’Apple montre déjà sans pouvoir tout à fait le dire. Et c’est ce positionnement sans concession qui est bien le grand enseignement de cette soirée de présentation, au delà du brio d’une démonstration de maturité technologique.

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