Suivez-nous

Événement

30 ans du Mac : les 10 Mac les plus emblématiques

Si le Mac de 1984 a lancé la révolution de l’informatique personnelle, Apple n’a cessé d’innover pour faciliter la vie de ses utilisateurs. Sélection, forcément subjective, de dix Mac emblématiques de l’histoire d’Apple.

iMike

Publié le

 

Par

imac1998.jpg

Macintosh

Le 24 janvier 1984, on a compris pourquoi 1984 ne serait pas comme le 1984 brillamment dépeint par George Orwell. Steve Jobs a levé ce jour le voile sur le Macintosh, un ordinateur qui allait révolutionner une industrie mais aussi la vie de tout un chacun – si l’Apple II connaissait une reconnaissance auprès des férus de l’informatique, le Macintosh introduisait des concepts disruptifs inédits pour l’époque : un design tout-en-un, une souris et une interface graphique. Le développement du premier Mac n’a pas été de tout repos et a laissé sur le bord de la route le Lisa et Jef Raskin, génie de l’interaction homme-machine, mais dont le tempérament ne collait pas avec celui de Steve Jobs, pièce rapportée après son éviction du projet Lisa.

Le Mac, malgré ses atouts et bien qu’équipé de logiciels eux aussi particulièrement innovants (MacPaint, MacWrite), rencontre toutefois quelques difficultés pour s’imposer sur le marché alors dominé par les PC d’IBM. Le succès a commencé à se dessiner grâce au secteur de la PAO, lorsque l’ordinateur, couplé aux imprimantes LaserWriter et au PostScript d’Adobe, a fini par s’imposer dans les studios.

Mais au-delà des difficultés rencontrées par la machine, le Mac a représenté un véritable tournant, imposant une vision de l’informatique qui a toujours cours aujourd’hui.

Apple II

Certes, l’Apple II n’est pas un Mac à proprement parler. Mais sans l’Apple II et son succès, il n’y aurait probablement pas eu de Mac ni d’Apple tout court, d’ailleurs. L’ordinateur, lancé en juin 1977, est le bébé de Steve Wozniak, ingénieur de génie et co-fondateur d’Apple. Bâti sur les fondations de l’Apple I, l’ordinateur se programmait en tapant des lignes de code interprétées par BASIC, mais son lecteur à cassettes d’origine (remplacé plus tard par un lecteur de disquettes 5 pouces 1/4) permettait de lancer toutes sortes de programmes.

Le succès ne s’est pas fait attendre, Apple multipliant les déclinaisons jusqu’en 1993, où l’ordinateur a fini par prendre sa retraite. La conception ouverte de la machine, ses possibilités d’extension, son système de programmation simple ont permis à de nombreux utilisateurs de tâter de l’informatique et à Apple de continuer à gagner de l’argent : trois ans après le lancement du Mac, en 1987, la gamme d’Apple II représentait toujours la moitié des revenus de l’entreprise.

iMac

Revenu en 1997 sauver l’entreprise qu’il avait fondée, Steve Jobs a l’intuition qu’il faut simplifier la gamme d’ordinateurs Apple, ce qui passe par le développement d’un tout-en-un comme à l’époque glorieuse du Mac de 1984. Un retour aux sources qui donnera les pleins pouvoirs au designer Jony Ive, non sans en passer d’abord par un ordinateur plus classique, le Power Macintosh G3, qui fut lancé en avril 1998 et uniquement disponible dans les milieux américains de l’éducation. Cet ordinateur a certes servi de modèle pour l’iMac, mais de loin : afin de relancer le « mythe » Apple, Steve Jobs décide de supprimer le traditionnel lecteur de disquettes, les ports ADB, SCSI et GeoPort, pour mieux les remplacer par l’USB – une norme toute jeune à l’époque.

Mais au-delà des caractéristiques techniques, c’est le design de l’iMac qui frappe les esprits. Dévoilé en mai 1998 et disponible en août, l’iMac tranche radicalement avec tout ce que l’on connaissait auparavant – y compris chez Apple. Le processeur G3, cadencé à l’époque à 233 Mhz, offrait également des performances inédites pour un ordinateur grand public. L’iMac Bondi Blue a rapidement été suivi par une myriade de coloris, dont les extra-terrestres Blue Dalmatian et Flower Power ! Quant à l’iMac DC, ses deux ports FireWire lui ont permis de communiquer avec des caméscopes numériques.

Cette génération d’iMac a tenu trois ans avant qu’Apple lance l’iMac G4.

iMac 2004

L’Apple Expo de Paris reçoit en ce 31 août 2004 l’une des dernières annonces matérielles de la part du constructeur avant qu’Apple ne cesse sa participation au salon. Phil Schiller lance la carrière commerciale de l’iMac G5, un tout-en-un qui, tout en reprenant le concept de l’iMac de 1999, en revoit totalement le design : s’inspirant de l’iMac G4 « Tournesol », ce nouveau modèle est beaucoup plus compact et abandonne l’écran « flottant » rattaché par un pied articulé à la base en forme de demi-melon de son prédécesseur. Ce nouvel iMac joue à fond sur sa forme originale, puisque toute l’électronique est concentrée dans son écran : exit l’unité centrale.

Même si le plastique a fait place à l’aluminium et que l’écran se soit agrandi, ce design reste toujours de mise aujourd’hui. Dématérialisation oblige, Apple a abandonné le lecteur/graveur de CD/DVD, ce qui permet à l’iMac actuel d’arborer une ligne particulièrement fine.

iBook

Dans la nouvelle gamme d’ordinateurs imaginée par Steve Jobs lors de son retour aux manettes d’Apple en 1997, on trouvait dans la gamme d’ordinateurs portables deux modèles : un pro et un grand public. À l’iMac au design coloré et rafraîchissant devait correspondre un ordinateur portable équivalent : l’iBook « palourde » était né. Après le lancement de son tout-en-un de bureau à l’été 1998, Jobs frappe un grand coup l’année suivante, durant la Macworld de Boston, en présentant l’équivalent portable de cet ordinateur.

L’« iMac to go  », comme Apple le présentait, intégrait un écran TFT de 12 pouces de 800 x 600, un processeur G3 et la batterie de ports de l’iMac (USB, Ethernet, modem et un lecteur CD). Il s’agit aussi du premier portable à intégrer le wi-fi, une véritable innovation à l’époque. Le design très particulier de cet ordinateur n’a pas duré bien longtemps : dès 2001, Apple revient à quelque chose de plus classique avec un iBook qui rappelle les PowerBook de l’époque… tout en troquant les couleurs pour un blanc plus sage.

Power Mac G3

Le processeur PowerPC G3 et ses successeurs ont longtemps été la fierté d’Apple – le constructeur l’a mis à toutes les sauces dans ses ordinateurs, y compris dans le Power Macintosh G3, lancé dès 1997. Cette tour professionnelle, qui remplace les modèles 7300, 8600 et 9600, conserve certes le design des vilains boîtiers beiges, mais sa puissance est sans commune mesure. Intel en prend d’ailleurs pour son grade dans la publicité de l’époque vantant les performances de la machine :

Mais le Power Macintosh G3 est surtout connu sous la forme du boîtier lancé en 1999, reflétant la nouvelle direction imprimée par l’iMac G3. La nouvelle tour, lancée la même année, intègre deux poignées et un capot latéral amovible, donnant un accès facile à ses entrailles. Surtout, ce design a servi de modèle (dans des versions plus « pro » avec des châssis en aluminium) à cette famille qui s’est éteinte avec le Mac Pro 2013.

Mac Pro 2013

« Can’t innovate anymore, my ass !  » Voici un cri du coeur de Phil Schiller -pour ne pas dire autre chose- qui a ravi d’aise l’assistance de la keynote de la WWDC, en juin 2013. Le bouillant patron du marketing d’Apple levait ainsi le voile sur un Mac Pro complètement revu. De forme cylindrique, avec une coque noire et des composants haut de gamme (deux GPU AMD FirePro, un processeur Xeon E5, des ports Thunderbolt 2…), le nouvel ordinateur s’adresse directement aux monteurs vidéo, spécialistes de la 3D et rats de studio audio qui s’étaient sentis -à juste raison- délaissés par leur marque fétiche pendant des années. Pensez : l’ancien Mac Pro était interdit de territoire européen depuis le 1er mars pour cause de ventilateurs ne respectant pas une directive sur la sécurité !

Ce Mac Pro, le premier complètement produit aux États-Unis, a cependant eu bien du mal à respecter son calendrier : il n’a commencé à être livré que quelques jours avant Noël 2013 aux États-Unis – alors qu’Apple l’avait promis « avant la fin de l’année ». En Europe, les premières livraisons n’ont eu lieu qu’en janvier.

MacBook Air

Pour tout dire, ils étaient peu nombreux ceux à parier sur le succès du MacBook Air. Présenté durant la Macworld de San Francisco début janvier 2008, cet ordinateur portable a pourtant redéfini ce que devait être un portable. Mais ça n’a pas été évident immédiatement et ce, pour plusieurs bonnes raisons : comme il l’avait fait en 1999 avec l’iMac, Jobs et ses équipes ont fait le choix drastique de supprimer plusieurs des caractéristiques techniques habituelles d’un ordinateur portable – le MacBook Air abandonnait ainsi le lecteur/graveur de CD/DVD ainsi que le port Ethernet. En contrepartie, ce Mac se montrait particulièrement fin et léger, avec une épaisseur comprise entre 4 et 19,3 mm – à tel point que la première pub dévoilait le MacBook Air sortant d’une enveloppe kraft.

Bien sûr, ces composants restaient disponibles au travers d’accessoires, mais tout cela se rajoutait au prix exorbitant de la machine à l’époque, soit 1.699 euros. Malgré ces handicaps, Apple n’a pas lâché le morceau et le succès a fini par arriver, grâce en particulier à la baisse des prix qui font aujourd’hui du MacBook Air le Mac portable le plus abordable. Toute l’industrie a tenté de suivre la voie tracée par Apple, à commencer par Intel avec son initiative Ultrabook, mais rien n’y a fait : le MacBook Air les a tous mis… dans le vent.

Mac mini

Le Mac mini est un produit à part dans la gamme Apple. Présenté en janvier 2005 comme le « Mac le plus abordable  » par Steve Jobs, le petit pavé ne l’est pas tant que cela puisqu’il a rarement brisé le plancher de verre des 500$ – le premier prix est actuellement de 629 euros, ce qui n’en fait pas vraiment un ordinateur bon marché, mais Apple ne donne jamais dans cette catégorie de produit. Le Mac mini se révèle cependant comme un ordinateur à tout faire – on l’a ainsi vu dans des voitures servir de hub de divertissement, dans les foyers comme media-center, dans des racks de centres de données (une version Server est même disponible), ou tout simplement servir de machine d’appoint ultra-portable.

Régulièrement, on s’interroge pour savoir si Apple n’a pas l’intention d’abandonner cette gamme, mais le Mac mini finit toujours pas être renouvelé avec les dernières technologies du moment… même si c’est toujours en retard par-rapport aux MacBook ou à l’iMac.

eMac

S’il en fallait une, l’eMac fait la preuve que l’éducation est dans l’ADN d’Apple (ainsi qu’un certain sens du pragmatisme). Le constructeur lance ce modèle en avril 2002, après le remplacement de l’iMac G3 par le G4 Tournesol, qui coûtait trop cher et partant, ne rentrait plus dans les budgets étriqués des établissements scolaires. L’eMac, d’abord lancé pour ce secteur (le « e » est pour « éducation »), devient rapidement disponible pour tous; il connait un bon succès grâce à sa robustesse, un design soigné qui rappelle tout autant l’iMac originel qu’un fuselage d’avion, son processeur G4 et un prix qui en fait le Mac G4 le plus abordable du marché.

Malgré tout son intérêt pour le marché de l’éducation, Steve Jobs appréciait peu cette machine : les écrans cathodiques n’étaient plus dans les petits papiers d’Apple… C’est aussi ce qui explique le peu de publicité faite autour de l’eMac, dont la carrière s’est arrêtée sans fleurs ni couronnes en octobre 2005.