L’Apple Watch montre ses limites

Alors que Tim Cook fonde de grands espoirs sur le lancement très prochain de l’Apple Watch, les développeurs qui sont incités à rendre leur copie pour la mi-février commencent à communiquer leur retour d’expérience sur ce nouvel objet nommé désir.

Dans un long article détaillé, Markiyan Matsekh explique les défis et déceptions rencontrés lors de leur récent développement avec le SDK WatchKit pour le compte de Tesla.

Sans iPhone, l’Apple Watch est un jouet peu utile

Ce n’est pas une nouveauté pour qui a suivi les différentes annonces logicielles d’Apple autour de sa montre connectée : celle-ci ne sera pas, dans un premier temps, capable d’exécuter elle-même des applications. Très certainement pour assurer la meilleure autonomie possible, l’Apple Watch ne sera donc qu’un complément aux applications iPhone sous la forme d’un simple écran externe, affichant ce que le terminal veut bien lui donner comme informations.

**Trois types d’applications

En attendant qu’Apple révise sa copie concernant l’exécution native d’applications sur l’Apple Watch (comme elle l’avait fait du temps des premiers iPhone), les “apps” ne pourront prendre que trois formes :

• Une application complète que vous contrôlerez à partir de l’écran de la montre.
• Les “coups d’oeil” (“glances” en anglais) qui affichent des informations sous la forme de cartes telles qu’une actualité par exemple.
• Les notifications interactives qui réagissent au mouvement du poignet pour afficher plus de détails et permettent quelques actions rapides.

Le tableau des possibilités offertes aux développeurs se noircit un peu plus quand l’on regarde les limites imposées pour l’accès aux différents composants matériels de l’Apple Watch. En effet, aussi étonnant que cela puisse paraître, la montre embarque nombre de capteurs et de solutions techniques auxquels Apple se réserve l’accès.

**Accès fermés au matériel

L’accéléromètre, le gyroscope, le microphone ou le haut-parleur sont ainsi inutilisables pour les applications tierces. Pire encore, l’écran tactile se limite à la fonction “Force Touch” pour le menu de raccourcis et empêche notamment l’emploi des notifications tactiles du “TapTic Engine” intégré.

L’avenir de la montre intelligente Apple peut sembler sombre de prime abord mais quelle aurait été la réaction des développeurs si Apple avait livré un SDK aussi limité à l’annonce du premier iPhone ? À chaque mise à jour de son OS mobile et des matériels, au fil du temps Apple a largement ouvert la porte aux développeurs en levant un maximum de contraintes de départ.

Contourner les limitations

Malgré ces points peu engageants, Markiyan et son équipe ont fait le maximum pour répondre à la demande de leur client (développer une solution pour contrôler son véhicule Tesla à partir de la montre). Le cahier des charges a été revu pour se satisfaire des contraintes édictées par Apple et offrir aux utilisateurs la meilleure expérience possible.

Connectée à l’API web de Tesla au travers de l’iPhone, l’application de l’Apple Watch offrira aux propriétaires d’un véhicule électrique de la marque la possibilité de consulter son état (charge de la batterie, réglage de la climatisation, localisation, etc) et d’interagir avec pour ouvrir les portes ou encore allumer l’éclairage ou jouer avec le klaxon.

Le défi le plus dur à relever pour l’équipe de développement était à chercher du côté des limitations imposées par le simulateur logiciel de la montre. En effet, il est assez complexe de développer une application sans pouvoir observer son comportement et l’interaction avec le matériel en conditions réelles…

Au final, le résultat est malgré tout proche de leurs attentes et de celles leur client sans avoir fait trop de concessions sur le plan technique.

En attendant que l’Apple Watch se montre

Avec les premiers retours de développeurs et les informations distillées par les équipes marketing d’Apple il est aujourd’hui encore bien difficile de se faire une idée réelle sur l’Apple Watch.
Nous ne nous engagerons pas sur la voie des prévisions de succès ou d’échec tant Apple sait surprendre son public en apportant des changements majeurs sur des produits déjà existants. Combien d’analystes et de spécialistes ont prédit l’échec de l’iPhone, trop limité et fermé face à ses concurrents en 2007 ?

Plus que quelques mois à attendre pour se faire une première idée qui sera à nuancer en regardant plus loin que le bout de son poignet…

– Source : Eleks Labs (contenu en anglais)