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Interview

Tim Cook, l’Apple Watch première montre connectée qui compte

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Dans une interview fleuve publiée par Fast Company, le patron d’Apple évoque plusieurs points intéressants, dont l’histoire et le futur d’Apple, la montre connectée attendue pour le mois prochain avec un parallèle avec la première version de l’iPhone ou encore la vision de Steve Jobs sur l’impact d’Apple, mais aussi des gens sur le monde. Une interview très intéressante à lire dans la langue de Shakespeare.

Par exemple, à la question de savoir en quoi l’héritage de Steve Jobs continue de vivre à travers Apple, il répond que « Steve estimait que la plupart des gens vivent dans une petite boîte. Ils pensent qu’ils ne peuvent pas influencer ou changer fortement les choses. Je pense qu’il appellerait probablement cela une vie limitée. Et plus que quiconque j’ai pu rencontrer, Steve n’a jamais accepté cela.

Il a obtenu que chacun de nous [les dirigeants d’Apple] rejette cette philosophie. Si vous pouvez faire cela, alors vous pouvez changer les choses. Si vous choisissez de croire que les choses que vous pouvez faire sont illimitées, vous pouvez marquer l’univers. Vous pouvez changer le monde.
 »

La première montre connectée qui compte

Une philosophie qui a prévalu dans la conception de l’Apple Watch, à propos de laquelle il déclare : «  Il y a beaucoup d’idées qui mettent des années à se concrétiser, le résultat d’une attention, volontaire, délibérée… d’essayer, essayer, essayer… d’améliorer, améliorer, améliorer. Ne pas mettre sur le marché quelque chose avant qu’il ne soit prêt. Avoir la patience de faire les choses. Et c’est exactement ce que nous avons fait avec la montre. Nous ne sommes pas le premier.

Nous ne l’étions pas non plus sur le lecteur MP3; nous ne l’étions pas non plus sur la tablette; nous ne l’étions pas non plus sur le smartphone. Mais nous étions sans doute le premier smartphone moderne, et nous serons la première montre intelligente moderne— la première qui compte ».

Au contraire de l’objectif de 1% du marché fixé par Steve Jobs à propos de l’iPhone de première génération, dont il rappelle qu’il avait été tenu au bout d’un an comme prévu, Cook ne souhaite pas mettre un chiffre sur de bonnes ventes de l’Apple Watch. Il argue qu’il faudra obligatoirement un iPhone 5 ou 6, « ce qui crée un plafond » alors que l’iPhone était presque libre de toute autre possession.

Au contraire de l’iPhone, la montre d’Apple sera ouverte dès le premier jour aux applications des développeurs tiers. Il insiste : « Les développeurs étaient la clef pour l’iPhone. Ils l’étaient pour l’iPad, car il fallait adapter les interfaces au plus grand écran de la tablette au lieu de simplement utiliser la version étendue de l’app pour téléphone. Et ils le seront pour la montre, absolument. »

Il rappelle que le kit de développement est disponible depuis novembre 2014 et qu’il y aura beaucoup d’applications disponibles. Pas 700 000 bien sûr, mais assez pour faire tourner l’imagination des utilisateurs sur toutes les possibilités ouvertes par la montre d’Apple.

Tim Cook revient aussi sur l’utilité de la montre et la possibilité que les clients ne perçoivent pas pourquoi ils auraient besoin d’une telle montre. Pour lui, les critiques sont les mêmes depuis la sortie de l’iPod, puis pour l’iPhone ou l’iPad. Aucun de ces produits n’ayant été décrit comme révolutionnaire au moment ou avant leur sortie alors que de nombreuses personnes ont changé d’avis après la sortie des produits : « Peut-être que la montre sera reçue de la même manière ».

La culture Apple

Interrogé sur la manière dont Steve Jobs semblait contrôler tous les processus d’Apple pour y exiger l’excellence et la qualité et si lui-même avait dévolu ce rôle à d’autres personnes, Tim Cook explique : « La vérité, c’est que [ce rôle] a toujours été réparti dans la société. Steve ne pouvait toucher à tout dans l’entreprise quand il était là, et la société est maintenant trois fois plus grande que ce qu’elle était en 2010. Donc, puis-je toucher à tout ? Non, absolument pas. Nos résultats sont la somme de beaucoup de gens dans la société. C’est notre culture qui fait cela. ».

« C’est son choix des personnes qui a contribué à construire la culture Apple. Vous avez tous entendu ces anecdotes de lui, marchant dans un couloir et devenir fou à propos de quelque chose qu’il venait de voir, et oui, ces choses se sont passées. Mais revisiter cette histoire en imaginant qu’il a tout fait chez Apple; c’est faux. Ce qu’il a fait, plus que n’importe qui, était de construire une culture et bâtir une grande équipe, qui pourrait ensuite choisir une autre grande équipe, qui mettrait sur pied une autre équipe, et ainsi de suite. »

« On ne lui donne pas de crédit comme un bon professeur. Mais il est le meilleur professeur que j’ai jamais eu, et de loin. Il n’avait rien d’un enseignant traditionnel. Mais il était le meilleur. De manière absolue. »

À propos de la capacité d’Apple à faire fonctionner de petites équipes en collaboration, Cook admet que c’est de plus en plus difficile au fur et à mesure que la société gagne en marchés et en ventes, mais pour la récompense de parvenir à maintenir cette stratégie de travail est d’autant plus forte.

Pour lui, Apple, c’est aussi la capacité de prendre des décisions radicales pour survivre à la différence de Microsoft (cité par le journaliste) qui a toujours tenté de supporter le passé dans ses nouveaux produits. Il revient par exemple sur l’épisode du connecteur 30-pin qu’Apple a abandonné dans ses produits iOS pour passer au Lightening. Un choix culotté, mais obligatoire pour continuer à aller de l’avant.

Steve, champion du retournement de veste

Pour le patron d’Apple, si la culture de sa société est la même qu’en 1998, la société continue de changer tous les jours comme elle le faisait à l’époque de Steve Jobs. Comme Steve Jobs pouvait changer d’avis du tout au tout, Tim Cook se réserve le droit de pouvoir faire des erreurs ou de changer d’opinion d’un an sur l’autre et d’être capable de l’admettre : «  Steve était le meilleur du monde pour retourner sa veste. Et c’est parce qu’il n’était pas marié à une décision en particulier ou à un point de vue. Il était marié à une philosophie, à des valeurs. »

Comme il l’a déjà dit dans d’autres interviews, à la question de savoir si le nom de Jobs était toujours plaqué sur la porte de son bureau, Cook répond par l’affirmative. Le bureau est resté tel quel, Cook ne l’a pas investi : « Je voulais garder son bureau exactement comme il était. […] Au début, je ne voulais pas aller personnellement dans son bureau. Maintenant, même si je n’y vais pas souvent, j’apprécie de m’y retrouver. […] Je pense qu’il était une personne irremplaçable et je ne me sentais pas à l’aise avec l’idée d’utiliser son bureau. Son bureau est toujours là, comme il l’était, son bureau est toujours là comme il l’était. »

À la question de savoir s’il apporterait la plaque avec le nom de Steve Jobs dans le Campus 2, il répond : « Je n’ai pas encore décidé ce que nous ferons là-bas. ». Mais une chose est sûre : « Il est essentiel qu’Apple fasse tout ce qu’elle peut pour rester informelle. Et l’un des moyens de rester informel, c’est d’être ensemble. Une des façons d’assurer la collaboration est de faire que les gens tombent l’un sur l’autre, et pas seulement lors de réunions qui sont prévues sur votre calendrier, mais de toutes les manières fortuites, tous les jours dans la cafétéria ou en se déplaçant. »

Tim Cook on Apple’s future: everything can change except values