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Apps gratuites Android : l’Europe tonne

iShen

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La commissaire européen Vivianne Reding vient sans doute de jeter un énorme pavé dans la mare. Selon elle, une grande partie des applications gratuites Android, et plus précisément celles contenant de la publicité, enfreindraient les lois européennes sur la vie privée.

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Sa réaction serait motivée par la publication récente d’un rapport accablant de la chaîne privée anglaise Channel 4, montrant que la grande partie des 50 applications les plus téléchargées sur l’Android Market, la plupart gratuites, transmettent des données personelles sans le consentement de leurs utilisateurs.

C’est la société MWR Infosecurity, commissionnée par Channel 4, qui s’est rendue compte que la plupart des applications gratuites renvoyaient un grand nombre de données sans qu’à aucun moment un petit pop-up apparaisse pour signifier une autorisation quelconque.

En soi, ce n’est pas forcément une nouveauté, la CLUF d’Android n’interdisant pas l’envoi de données à des sociétés tierces, à l’inverse de ce qui se passe sous iOS où malgré quelques bogues, le souci de la confidentialité est tout de même plus présent. Mais se rendre compte du «sniffage» massif de telles données est dans un tout autre registre que le simple accès aux contacts d’iOS par exemple, accès souvent rendu logique par l’objectif de l’application elle-même (c’est une même évidence pour les applications utilisant la base de photos). Apple semble aussi plus prompte à réagir sur le sujet, une mise à jour étant prévue pour iOS sur la question des contacts alors que rien n’a été annoncé du côté de Google.

Viviane Reding semble ne pas vouloir en rester là cette fois-ci et menace même de vouloir changer cet état de fait par la force s’il le faut, une perspective dont se serait bien passé Google qui sort d’une mauvaise semaine en Allemagne sur le front des brevets (Lire «Motorola doit plier en Allemagne»).

Il est clair que la responsabilité de ces envois, même si ils proviennent d’applis non-gérées par Google lui-même, incombera en dernier lieu au concepteur d’Android dont les règles permettent l’existence de tels abus.

Surtout, l’impact potentiel pourrait être dévastateur puisque le seul modèle commercial qui fonctionne vraiment et de façon persistante sur l’Android Market est la gratuité financée par la pub, les paiements via les clics de pub étant en quelque sorte une monnaie d’échange contre les informations ciblées des utilisateurs.

On imagine sans peine le changement complet de paradigme que constituerait la fin de cette manne, l’AppStore devenant alors de facto le seul modèle viable à terme.
Nous n’en sommes pas là, mais cette fois, l’alerte est très chaude pour Android.

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