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Vie privée : Google et Facebook embarrassés

iShen

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vie-privee.jpg Le mouvement en cours aux Etats-Unis mais aussi en Europe, visant à restaurer des critères de protection de la vie privée sur internet mais aussi via l’utilisation des nouveaux mobiles intelligents, est en train de prendre une ampleur qui commence à inquiéter sérieusement les entreprises qui vivent principalement du tracking des utilisateurs.

Si Apple n’a aucune raison vu son modèle économique, de maintenir et de permettre des outils de pistage des usages au sein de son système d’exploitation mobile iOS (ce qui explique son relatif désintérêt vis à vis des développeurs ou agences se plaignant de l’interdiction de l’UDID), ce n’est pas le cas de sociétés dont le traçage d’informations est le coeur de métier.

La tournure récente des évènements renforce la crainte de ces entreprises : le président de la FTC, Jon Leibowitz, a ainsi prévenu que «si ces compagnies ne créaient pas de solides procédures de “non-traçages” (Do Not Track), le FTC favoriserait alors l’option légale pour les rendre obligatoires».

En Europe, c’est la commissaire européenne Neelie Kroes qui a brandi le bâton de la loi en dernière instance, après qu’une étude ait démontrée que la grande majorité des applications gratuites sur Android traçaient les utilisateurs d’une façon qui contrevenait aux lois européennes en vigueur.

L’Alliance pour la Publicité Digitale, un regroupement d’agences opérant sur la toile, s’oppose à cette perspective, considérant que même les personnes ne désirant pas être tracées de façon claires par un système de cookies ou des publicités ciblées ne devraient pas pouvoir échapper à la collecte d’informations sur les usages, une façon de dire à demi-mots que si le choix était donné à l’utilisateur, celui-ci risquerait fort de refuser le traçage en masse et donc de menacer la viabilité économique de ces agences.

En d’autres termes, Google, Facebook et bien sûr les agences sur le web commencent à avancer leurs pions pour tenter de vider de leur subtance les règles offrant un vrai choix à l’utilisateur : qu’il décide ou pas d’être tracé, il le sera quand même, les enjeux économiques étant pour ces grands groupes plus importants qu’une notion de vie privée étendue qui menacerait alors leur survie financière.

Un représentant de Yahoo a vendu la mèche récemment, indiquant que l’option en “opt-out” qui serait présente sur le moteur de recherche n’empêcherait que la publicité ciblée tandis “le site collectera les données des utilisateurs“.

L’affaire prend aussi une tournure politique, les républicains étant beaucoup plus rétifs que les démocrates à toute évolution de la loi qui puisse nuire aux intérérêt de grandes entreprises, tant et si bien que Google comme Facebook se sont alloués les services de membres du Congrès ou d’anciens porte-paroles du gournervement conservateur pour actionner un fort levier de lobyying en leur faveur.

Une représentante républicaine affirmait ainsi il y a peu : «Avant d’imposer une contrainte quelconque à internet, nous devrions nous demander quelles contraintes pèsent réellement sur les utilisateurs. Où sont les demandes publiques pour une législation ? Aujourd’hui, je n’en entends simplement aucune. Je n’ai pas lu une seule lettre de quiconque me pressant de légiférer sur les questions de vie privée“.

Dans ce contexte, les mouvements récents d’Apple (UDID) peuvent être clairement analysés comme une stratégie visant à rendre ces positions “molles” sur la vie privée intenables à terme.

En effet, en se conformant sans trop d’état d’âme à de nouvelles règles, Apple indique sans le dire que s’y soustraire n’est en rien une pratique acceptable et nécessaire (puisque d’autres s’y plient), et renvoit les atermoiements de ceux qui essayent d’y échapper à une logique de refus de toute notion de vie privée, au nom de seuls intérêts économiques.

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