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Justice

Apple vs Samsung, compte-rendu d’audience #5

Boro

Publié le

 

Par

Jour 5

Résumé des épisodes précédents

Maple, jeune créateur très en vue, est en procès avec Sam, une import-export très douée d’origine étrangère avec qui il a eu une brève histoire, mais qui n’a pas tardé à copier ses créations et lui faire concurrence, en fricotant par-dessus le marché avec Gogol un jeune publicitaire d’origine russe et ancien meilleur ami de Mapple, qui lui aussi avait cherché à copier ses créations pour arrondir ses fins de mois.

Steve, l’un des deux papas de Maple, récemment décédé (oui : Maple a deux papas, on est à San Francisco), est redescendu sur terre sous forme d’ange gardien, pour aider Maple à s’en sortir : depuis le début, c’est lui qui souffle à l’oreille des les avocats de Samsung les pires suggestions, si bien que sans s’en rendre compte ils sont en train de s’aborder la barque déjà bien malade de leur client, laquelle n’en a fait déjà pas tellement besoin.

Il a ainsi pratiquement éliminé du jeu Couine, le principal avocat de Sam qui a tellement énervé la juge qu’il a été prié de se faire un peu oublier, et il a été remplacé au pied levé dans le rôle de tourmenteur-en-chef par Vinauverre, qui s’et tout de suite attelé à la tâche en passant nerfs sur les témoins cités à la barre par Apple et… Bon, @Garriberts vous rangez les chips et des cacahuètes que vous avez éparpillées là, et vous montez dans votre chambre terminer votre papier pour le Libé de demain matin… vous avez vu l’heure ?

Reprenons…

Les raisons du pourquoi du comment se trouvent là

Le premier compte rendu d’audience se trouve ici

Le deuxième compte rendu d’audience, lui se trouve là

Le troisième compte rendu d’audience, lui, se trouve ici

Le quatrième compte rendu d’audience, lui, se trouve là

Résumé des épisodes précédents

Mis en difficulté par le témoignage de Peter Bressler, l’un des experts en design présentés par Apple pour étayer son accusation, Charles Verhoeven a littéralement harcelé le témoin, pinaillant sur le rayon des courbes aux angles respectifs de l’iPhone et des Galaxy, et allant même jusqu’à mettre en doute la crédibilité de son témoignage qui a déjà travaillé pour Apple en tant que consultant.

Il n’est pas sûr que cela ait pu effacer dans l’esprit du jury l’impression désastreuse laissée par les comparatifs des différents modèles avant, puis après la sortie de l’iPhone, présenté au début de sa déposition (voir Apple vs Samsung, compte-rendu d’audience #4).

Jour 5

Décidément, quand c’est journée foutue c’est journée foutue… La journée, encore une, a décidément mal commencé pour le camp Samsung, celui-ci ayant jugé bon d’accuser Apple d’avoir maquillé une pièces à conviction présentée au jury, en l’occurrence de ne pas avoir présenté la photo d’un EPIC 4G Touch tel qu’il était au sortir de la boîte. Le Coréen présente sa propre photo… démontée en trois temps trois mouvements par la juge qui, non seulement rejeta l’objection, mais en plus averti « qu’elle ne laisserait pas ce genre de choses se reproduire …»

Puis ce fut le tour de Susan Kare de venir déposer à la barre où, après avoir rappelé ses états de service non seulement au sein de l’équipe originelle du Mac, mais également pour Microsoft ou pour Facebook, interrogée par l’avocat d’Apple, elle insista sur les similitudes de l’icône des messages des différents Smartphone de Samsung, avec celle présente sur l’iPhone depuis 2007.

Encore plus gênant pour Samsung, elle a non seulement souligné que l’accumulation de détails similaires créait une impression fallacieuse, susceptible d’induire en erreur le commun des mortels mais qu’elle aussi, professionnelle avertie appelée à témoigner dans cette affaire, avait confondu par inadvertance les appareils des deux marques à l’occasion d’une réunion préparatoire.

Lors de son contre-interrogatoire, Verhoeven essaya d’entraîner Susan Kare à son tour à l’échelle millimétrique, au niveau de l’arrondi des icônes, ce à quoi la vétérante de l’interface utilisateur eut beau jeu de répondre que son travail consistait au contraire à s’intéresser à l’impression visuelle d’ensemble que donnent les appareils…

L’après-midi s’est poursuivi de façon aussi inconfortable pour la Dream Team judiciaire de Samsung, puisqu’il lui fallut ferrailler ferme pour démonter une étude menée par Hal Poret, un chercheur de ORC International. Celle-ci tendait àdémontrer qu’entre 57 et 75 pour cent des personnes interrogées était à même de reconnaître un iPad ou un iPhone selon l’angle auquel on le lui présentait, et ce avec l’écran flouté, c’est-à-dire sur son seul facteur de forme et l’aspect de la texture de ses matériaux…

Et pour en finir avec cette dure journée, Samsung dut avaler la prise en compte d’un document interne de 132 pages, relatant par le menu le véritable épluchage de l’iPhone effectué en interne face au Galaxy S, et montrant à quel point le téléphone d’Apple avait servi de source d’inspiration à Samsung pour tenter de combler dans l’urgence le fossé qui le séparait de son compétiteur.

Quand c’est journée foutue, c’est journée foutue on vous dit !