Suivez-nous

Divers

Greenpeace : chantage à la pensée verte

iShen

Publié le

 

Par

greenwashing.jpg

greenwashing.jpgGreenpeace a t-il cette fois dépassé les bornes en présentant son nouveau classement séparant les entreprises écolo-compatibles de celles qui ne le sont pas ?

Sans trop de surprises, et avec une certaine monotonie, Apple est taclée à nouveau très sévèrement dans le dernier millésime du classement de l’organisation écologiste, qui s’embarrasse de moins en moins de données scientifiques et de plus en plus en plus de soumission au seul principe de l’image. Une nouvelle stratégie qui est peut-être le coup (médiatique) de trop.

Qu’on en juge : Apple est rétrogradée bruyamment non pas parce que l’entreprise californienne aurait failli réellement dans sa volonté de faire des efforts pour ne pas inclure de composants interdits ou nocifs dans ses produits, ou bien parce qu’elle aurait manqué à toutes ses obligations de base. Non, Apple reçoit un sale 4,6 points de moyenne et finit derrière Dell, Acer ou Nokia parce que, principalement, le californien ne se ferait pas l’avocat persistant de la cause écologique, et ne communiquerait pas assez sur ses actions dans le domaine.

Des critères qui sont tout sauf directement liés justement à de simples paramètres précis et clairs concernant les pratiques “vertes” des entreprises considérées.

Ainsi, le cycle de vie des produits Nokia ou Dell est considéré comme très mauvais, bien plus mauvais que celui des iBidules d’Apple, tandis que celui des appareils Acer est estimé comme étant catastrophique. Et pourtant ces entreprises passent devant Apple pour l’unique raison qu’elles communiquent plus. Le cynisme de Greenpeace sur le sujet est devenu tel que le classement peut aujourd’hui être vu comme une forme de chantage aux entreprises dont l’objectif serait d’obtenir un appui formel à la cause écologiste.

Greenpeace semble bien en être arrivé à un stade où une entreprise avec les pires critères possibles se verrait au final mieux classée dès lors que sa communication sur le sujet irait dans le “bon” sens. C’était déjà un peu le cas lorsque Greenpeace prenait en compte les déclarations d’intention de Dell à une certaine époque, mais cette fois, le classement assoit définitivement cette idée que les actes comptent moins, beaucoup moins en fait que la communication et le ralliement à un discours, même si celui-ci ne cache que du vent. Comble du surréalisme, si on ne prend en compte que les données tangibles (fournies par Greenpeace lui-même) et pas les arguments de pure communication, HP se retrouve alors propulsé à la première place suivi… d’Apple à la seconde.

Dans un contexte médiatique ultra-critique vis à vis d’Apple, Greenpeace a peut-être pensé qu’il pouvait se permettre d’avancer un pion de plus dans cette stratégie proche du “greenwashing” sans que cela ne déclenche même le moindre haussement de sourcil. Mais visiblement, et les réactions sur la toile en attestent, la ficelle aussi épaisse qu’une corde n’est cette fois pas passée.

Et de se dire que le combat écologique mérite peut-être mieux qu’un organisme plus attaché à communiquer et à se servir du nom de certaines grandes entreprises pour cela, au détriment de tout intérêt réel aux actes écologiques eux-même.

Source