4G : l’ARCEP sous la pression des opérateurs
L’iPhone n’est pas prêt de surfer en 4G LTE en France. Aussi bien Orange que SFR appuient sur le frein à main pour tenter de retarder une décision de l’ARCEP, le gendarme des télécommunications, qui doit se prononcer sur la conversion de la 2G de Bouygues Télécom en bande de fréquence 1800 Mhz – celle-là même qui permettrait d’accueillir l’iPhone 5 (ainsi que l’iPad 4). Il faut dire que les opérateurs ont déboursé dans leur ensemble la bagatelle de 3,5 milliards d’euros pour acquérir des licences de fréquence en 2,6 Ghz et 800 Mhz… qui finalement n’ont pas été le choix d’Apple.
Bouygues a décidé de convertir une partie de ses antennes 2G en 4G 1800 Mhz, et pour ce faire en a demandé l’autorisation à l’ARCEP. L’organisme de régulation a reçu les opérateurs l’été dernier, et les a de nouveau convoqué pour une rencontre le 7 février sur cette même question. Hélas pour Bouygues (et les utilisateurs d’iPhone 5 frustrés d’être laissés sur le bord de la route de la 4G), Orange et SFR disposent de moins d’antennes convertibles que leur concurrent; de plus, ils ont pour obligation de laisser les antennes disponibles en 2G, en vertu du nombre de leurs clients utilisant encore cette norme.
Nos deux larrons, rejoints par Free, pour une fois unis, manient la menace des suppressions d’emploi pour pousser l’ARCEP à laisser le projet de Bouygues en l’état, ou à le retarder autant que possible. On a évoqué chez SFR la perte de 5 000 emplois, de 2 500 chez Free. Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’Economie numérique, ne s’en est pas laissé compter : «Le gouvernement ne se laissera pas dicter ses choix par du chantage à l’emploi, cette manière de jouer avec l’emploi est inacceptable pour moi». Néanmoins, la décision pourrait être repoussée à la fin de l’année, voire début 2014. Free évoque même 2015, mais il est vrai que l’opérateur doit encore remplir bon nombre d’obligations avant de s’attaquer à ce chantier.
