Sacconaghi sort l’analyse bidon du jour
Les Apple-sceptics sont de retour. Après être entrés en phase de sommeil suite à la publication de chiffres records de ventes, voilà donc que les amoureux de la posture cataclysmique, les annonceurs de pluie professionnels sont sortis de leurs tannières pour triturer les chiffres et leur faire dire ce qu’ils ne peuvent s’empêcher de souhaiter tout en prétendant l’inverse : Apple est fini.
Et quand il s’agit de Toni Sacconaghi, c’est à la grosse sulfateuse qu’on arrose des médias enfin repus de leur petite information la-fin-d’Apple-est-proche du jour.
La fin du monde est donc annnoncée pour Apple. La cause ? Oubliez les météorites et pensez “early adopters” ou nouveaux utilisateurs. Sacconaghi a donc fait une petite mixture d’où il ressort que le nombre de nouveaux utilisateurs d’iPhone serait en chute libre et que le renouvellement tiendrait la haute part des ventes d’ici 2 ans. Et comme le renouvellement apporte moins d’utilisateurs que l’immense vivier de tous-ceux-qui-n’ont-pas-d’iPhone, Apple est cuit et recuit. Sans blague…
Oui, et ?
Pour Sacconaghi comme sans doute certains parangons de la croissance infinie dans un monde fini, le marché du smartphone va se saturer, pour Apple et seulement pour Apple, tandis que bien sûr pour tous les autres, les ventes vont perdurer et il sera toujours possible de puiser comme dans un puit sans fond dans les vastes marchés Chinois et Indiens.
Sauf que non. Il suffit d’ailleurs d’observer la chute des ventes de Pcs ou la diminution de la croissance sur le marché du smartphone pour comprendre que ce phénomène est banal, normal et qu’il touchera tout le monde, pas seulement Apple.
En fait, Horace Dediu, dont les chiffres se vérifient plus souvent que ceux du brave Toni, estime que la phase de saturation de l’ensemble du marché des smartphones commencera dés août 2014. A partir de cette date, c’est donc bien le renouvellement qui, logiquement et sans que cela ne touche qu’Apple, composera le gros des ventes.
Mieux, c’est sans doute Apple qui à partir de ce moment là devrait tirer les marrons du feu. Car sur un marché en saturation, c’est le niveau du switch et du renouvellement qui importe, et Apple est très fort, vraiment très fort sur ces deux aspects : iOS est la plateforme qui draine de loin le plus de switchers venant d’Android ou…d’Android, tandis que le très haut niveau de fidélité des utilisateurs à la pomme lui garantit un niveau de renouvellements annuel important, puisque en pourcentage d’une énorme base installée de plus de 700 millions de personnes (plus d’un milliard à la fin 2014).
C’est bien lorsque le marché du PC a été saturé qu’Apple a fait ses plus gros gains de Pdm, pour les mêmes raisons. Il n’y a aucune raison qu’il n’en soit pas de même pour celui du smartphone.
Quant à la raison pour laquelle le bon Toni croit au marché infini (sauf pour Apple bien sûr), cela sort du cadre de la simple analyse de données économiques de bases.
