iPad : IDC retire 10 points de Pdm à Apple…un an après
Les estimations de parts de marché sont un exercice périlleux, surtout dans le secteur technologique : de nombreux fabricants refusent de fournir des chiffres officiels de ventes et l’évaluation des ventes d’appareils à très bas prix, dans les BRIC ou en Chine, reste de l’ordre de la divination pure.
Ces dernières années, Strategy Analytics s’était illustré pas forcément en bien en gonflant de façon assez visible les parts de marchés de certains fabricants, principalement Samsung, tout en mettant celles d’Apple à un niveau le plus bas possible. Dernier exemple en date, l’estimation de SA des ventes de smartphones Samsung pour le Q3 2013 où le géant sud-coréen se voit attribuer des ventes records de 88,4 millions de smartphones. Problème, Samsung lui-même indique une croissance de 10% sur ce secteur et les ventes estimées par SA pour le trimestre précédent sont de 75 millions. Un calcul rapide donne plutôt, sur les bases des indications fournies par Samsung, 82 millions de smartphones écoulés, et non 88, un gain “cadeau” de 6 millions d’unités aussi incompréhensible que courant et qui, en cumulé, doit fausser quelque peu l’évaluation des Pdm relatives entre les grands acteurs du secteur.
IDC vient de faire beaucoup plus fort puisque l’organisme d’évaluation des marchés technologiques a tout simplement retiré des parts de marché à l’iPad sur des données datant de 2012, une façon très nette de rendre plus logique le boum incroyable des tablettes concurrentes qui se voit quand même beaucoup plus dans les chiffres des analystes que dans le monde réel.
Ainsi, en 2012, et pour le Q3, l’iPad était crédité d’environ 50% du marché des tablettes; un an après dans un tableau comparatif entre le Q3 2012 et 2013, l’iPad se voit attribuer 40% de pdm pour le même Q3 2012. Abracadabra !
Samsung lui aussi voit ses parts diminuer d’une année sur l’autre (mais dans ce cas cela sert plutôt à afficher un niveau de croissance record d’une année sur l’autre) et c’est bien la catégorie ” Autres” qui récolte les fruits de ce triturage de chiffres. Bien entendu, il est rigoureusement impossible de vérifier les chiffres de fabricants si secondaires qu’ils ne rentrent même pas dans le top 10 et que leurs parts n’atteint pas les 3% de Pdm. Et pourtant, IDC table sur le fait que ces fabricants en marque “blanche” sont tellement nombreux qu’en cumulé leurs ventes composeraient plus du tiers des tablettes distribuées chaque trimestre.
Ces changements de chiffres à la volée un an après coup démontrent bien dans tous les cas le caractère hautement spéculatif de des évaluations de Pdm. Elles restent bien une estimation, avec une marge d’erreur sans doute assez considérable, et sont aussi le reflet, trop souvent, de ce que les analystes veulent voir, plus que celui de l’état du marché à un instant précis. On s’en doutait un peu, mais l’escamotage de Pdm d’IDC ne laisse plus guère de doutes sur le sujet.
