iBooks : le superviseur contre-attaque
Pas de bisous pour le nouvel an entre Tim Cook et Michael Bromwich, le superviseur sensé controller les activités d’Apple dans le domaine du livre numérique, et seulement dans ce domaine.
Bromwich a donc répondu sêchement aux accusations d’anticonstitutionalité d’Apple, estimant que son action au sein de l’entreprise ne dépassait pas les cadres décidés par la juge Cote. Dans un document de 11 pages, le superviseur explique les difficultés et traitements sépciaux auxquels il aurait droit chez Apple : réunions décalées de plusieurs semaines, interviews déportées hors du QG d’Apple, Bromwich explique estime que “c’est l’accès le plus limité auquel j’ai eu droit durant une période de temps comparable sur les 3 supervisions que j’ai eu à conduire“.
Le fait est qu’Apple semble tout faire pour ne pas faciliter la tâche à son contrôleur, et que Bromwich de son côté ne donne toujours aucune explication claire sur le niveau très élevé de ses émoluments ni sur l’extension, qui serait assez flagrante, de son champ d’action, bien au delà des cadres définis pourtant par une juge Cote pas vraiment du côté d’Apple. Rapellons en effet que Michael Bromwich est censé enquêter et surveiller les pratiques d’Apple concernant les négociations et la distribution d’iBooks, et seulement ce secteur d’activité, alors que ces demandes ont déjà porté sur des cadres d’Apple non-impliqués dans ces dossiers (demandes qu’Apple a repoussé de son côté, ce qui n’améliorera pas l’ambiance). Le Wall Street Journal s’était alarmé des possibles conflits d’intérêts évidents entre Bromwich et la juge Cote, qui seraient amis dans la vie, et du fait que les comportements de Bromwich s’apparentaient à celui d’un superviseur global ayant le droit implicite d’enquêter sur tout.
La réconciliation n’est pas pour tout de suite, et l’intransigeance d’Apple à ne pas dérouler le tapis rouge à son superviseur pourrait au pire des cas lui valoir des sanctions judiciaires, même si les avocats de Cupertino ont sans doute déjà pesé le pour et le contre des actions déjà menées en interne.
