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Le tiers de la base Android ne profite pas à Google

iShen

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ABI Research vient de confirmer une information qui explique sans aucun doute le récent serrage de vis de Google vis à vis de ses partenaires. Selon le cabinet d’étude, sur le dernier trimestre 2013, le tiers des ventes de smartphones Android aurait été le fait de fabricants ne fournissant aucun des services de Google sur leurs appareils. Exit donc Google Play, Google Maps, Gmail, Google Search ou autres, sans compter les lourdes modifications d’interfaces via des surcouches transformant radicalement l’expérience utilisateur.

Ainsi, sur les 221 millions d’appareils Android écoulés sur la période, 71 millions seraient équivalents à de simples forks, sans accès à la boutique applicative Google, sans le moteur de recherche Google Search rattaché (comme c’est le cas en Chine où Baidu fait sa loi), soit une part très importante du noyau Android qui part vers des cieux ne rapportant absolument rien à Google. On peut donc comprendre que dans ce contexte, le géant de l’internet ait décidé de hausser le ton face à Samsung et de lui forcer la main sur l’abandon de ses services liés, souvent en doublons de ceux de Google. Samsung représentant le tiers de l’ensemble des ventes Android, Google était sur le point de voir plus de la moitié de la part Android filer vers une autonomisation totale, hors de toute dépendance aux services de l’américain.

Bien pire pour Google, la très forte croissance d’Android est maintenant largement supportée par l’explosion de ces versions “autonomes” puisque d’une année sur l’autres les Android AOSP (sans services Google) ont vu leur part croître de 147% tandis que la version Android “plateforme Google” n’a connu elle qu’un gain de 29%.
Macplus s’était déjà fait l’écho de cette fragmentation Android nuisible aux intérêts de Google, pointant du doigt l’ineptie fondamentale de chiffres de parts de marché agrégeant des plateformes n’ayant plus rien de commun entre elles (mis à part le noyau), ceci ayant pour seul objectif dérisoire de marginaliser la part d’iOS.

Le rappel tardif de Google pourrait bien ne rien changer à cette nouvelle donne, puisque les fabricants ne pouvant faire leur beurre sur des marges matérielles très faibles (dûes à la croissance des smartphones low-cost dans les pays émergeants), la seule porte de sortie en terme de profitabilité reste bien de récupérer des revenus sur les services liés. Si Samsung se plie aujourd’hui (mais pour combien de temps ?) à l’injonction menaçante de Google (nos services sinon plus d’accès Google Maps), cela risque d’être une autre paire de manche vis à vis de la myriade de fabricants chinois ou indiens totalement hors de contrôle du géant.

L’autre information sensible de l’étude d’ABI porte sur la croissance d’Android. Celle-ci se serait considérablement ralentie séquentiellement lors de la pourtant très profitable période des fêtes de fin d’année. Entre le Q3 et le Q4 2013, l’Android “plateforme Google” n’aurait ainsi connu qu’un petit 12% de croissance, soit le chiffre le plus faible depuis 3 ans sur la période. La prédiction d’Horace Dediu d’Asymco semble sur le point de se réaliser : l’analyste avait prévu un début de saturation du marché des smartphones pour le milieu de l’année 2014.

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