Suivez-nous

Divers

Le révérend Jackson veut plus d’afro-américains dans les entreprises US

iShen

Publié le

 

Par

apple_without_black_board_members.jpg


Le Révérend Jesse Jackson est une figure emblématique de la cause noire américaine. Alors que le système des quotas et des lois drastiques contre les discriminations ont beaucoup fait pour rétablir un semblant d’égalité des chances dans un pays où l’origine sociale détermine encore pour beaucoup le destin des individus, le Révérend Jackson entend bien mener la lutte aux plus hauts niveaux de l’establishment, au coeur même des conseils d’administrations des grandes sociétés américaines.

Ainsi, sur les 250 plus grosses entrprises du pays, 75 d’entre elles n’ont pas un seul afro-américain dans leur board. Parmis ces grands groupes, on trouve Google, Facebook, Apple, et bien d’autres encore. Fort de ce constat, le Révérend Jackson a décidé de pousser le fer et a envoyé une lettre ouverte à chacune des entreprises concernées.

La technologie est supposée permettre l’inclusion, mais malheureusement, l’exclusion reste à l’ordre du jour.

Ainsi commence la missive de Jackson, qui semble considérer à demi-mots que le choix de tel ou tel membre du board résulte de ses origines ou de la communauté à laquelle il appartient. Quand on sait que Tim Cook est CEO d’Apple ou Satya Nadella patron de Microsoft, il devient compliqué d’affirmer que la présence ou l’absence de telle ou telle minorité ou groupe ethnique dans le conseil d’administration de ces deux sociétés résulteraient d’un acte volontaire visant à exclure qui que ce soit.

C’est pourtant l’axe argumentaire du Révérend Jackson, dans un pays où il est vrai l’application parfois très stricte des quotas ne fait pratiquement plus débat, jusqu’aux films d’Hollywood où la représentativité de chaque groupe est soupesée, jusqu’à modifier profondément un scénario afin que chacun y trouve sa place.

Les entreprises pointées du doigt par le Révérend Jackson n’appartiennent pourtant pas à la catégorie de celles qui piétiennent les minorités, les tendances d’opinions, ou les préférences sexuelles, au contraire même. Les salariés de ces très grosses entreprises ne sont pas sélectionnés sur ces critères mais sur leurs seules compétences et ainsi en est-il, de toute évidence, pour le choix des membres du board.

L’absence d’afro-américains au conseil d’administration d’Apple n’est sans doute pas plus “réfléchie” ou désirée que leur présence dans d’autres sociétés : les individus jugés les plus compétents au poste ont été choisis, sans aucune considération d’origine. En fait, il apparaît même assez remarquable vu de France que 175 des 250 plus grandes sociétés américaines ont un board dont un ou plusieurs membres sont afro-américains. L’Europe est sans aucun doute très loin de tels chiffres.

Pour comprendre le coup de gueule du Révérend Jackson, il convient donc de se situer dans un contexte bien différent. Cette piqure de rappel servira au moins à ne pas oublier que les droits acquis sont fragiles, et permettra de replacer, au moins pour un temps, la problématique des origines ou de l’appartenance à une communauté au coeur des décisions de nomination des cadres les plus hauts placés.

Source