Le désaccord Free et Orange sur le rachat de Bouygues
Le problème s’est cristallisé entre Orange et Free. Initialement, les deux opérateurs voulaient faire cause commune pour ce rachat, dans l’idée de ne pas trop froisser les régulateurs des marchés, lesquels, parfois, le régulent. En l’occurrence, le rachat du numéro 3 du secteur de la téléphonie, par le numéro 1, opérateur historique qui plus est, risquait de poser de gros problèmes. D’où l’idée de s’associer à Free, qui était intéressé par le réseau de Bouygues Telecom, histoire d’alléger un peu les frais d’itinérance payés pour utiliser le réseau d’Orange. 700 millions d’euros à l’année, soit autour de 65 % des revenus du service mobile de l’opérateur.
Problème, si Orange voulait les clients de Bouygues et son chiffre d’affaires (4,6 milliards d’euros), il ne voulait pas les charges allant avec, trop de personnels, trop de boutiques, du coup trop de charges fixes. Et Bouygues, de son côté, espérait pas moins de 8 milliards d’euros de l’opération, là où Orange en proposait au maximum 7. Chiffre, d’ailleurs, estimé trop élevé par Free.
Les marchés, en tout cas, soucieux de voir le secteur de télécoms entamer sa “consolidation” – entendez revenir à trois acteurs, avec des marges bénéficiaires améliorées – font la tronche. Les trois opérateurs concernés voyaient leur cours chuter hier, de 3,5 % pour Orange, autant pour Free et 2 % pour Bouygues. Même Numericable reculait.