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Economie

Le PDG de Best Buy cause du Mac et de la tablette

Boro

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Lassé sans doute de servir de caution morale à Rupert Murdoch dans sa vitrine du Wall Street Journal, l’excellentissime Walt Mossberg mène à présent sa barque (qu’il a d’ailleurs construite de ses propres mains) au sein de Re/code pour lequel il a interviewé Hubert Joly. Véritable « pompier volant » au secours des mastodontes commerciaux en difficulté, il confirme au passage un certain nombre d’éléments évoqués à l’occasion de la publication des résultats trimestriels d’Apple.

Il relève ainsi un véritable « crash » du volume des tablettes vendues, après une diffusion quasi exponentielle au cours des dernières années. En cause, une évolution et une valeur ajoutée perçue comme insuffisante pour motiver un renouvellement des achats, une fois que l’on est équipé d’un modèle parmi les premières générations. Selon lui, la balle est donc clairement dans le camp des constructeurs, qui devront faire état d’une innovation nettement plus perceptible, s’ils veulent redynamiser un marché entré très rapidement dans une phase de renouvellement, même si Tim Cook a pu faire état de son côté d’une bonne moitié des acheteurs d’iPad ce trimestre, sur le marché américain, qui avaient dans les mains leur toute première tablette.

Concernant le Mac, il pointe à la fois l’innovation qui continue de prévaloir autour de la plate-forme OS X et qui contribue à alimenter le dynamisme autour de l’écosystème Apple dans son ensemble, et la déflation énorme qui est intervenue dans l’offre de valeur du portable sous Windows, qui fait le grand écart entre 300 et 1 000 dollars. Ce qui est difficile à appréhender par le client lambda. Reste que le CEO du distributeur est un garçon bien élevé, et qui n’a garde de se fâcher avec ses fournisseurs : il y aurait sans doute beaucoup à dire sur la façon, dirons-nous « courtoise » qui est la sienne, de considérer les portables « tout-en-un » type Microsoft surface comme une réelle innovation utile, en particulier pour les étudiants…

Le Frenchie a gagné outre Atlantique des galons d’efficacité au point qu’il n’est même pas question de sa nationalité au cours de l’interview, à moins qu’on ne doive y voir tout simplement la faculté d’aller au cœur des problématiques si caractéristiques de Mossberg. Il est une nouvelle fois en passe de gagner son pari en remettant sur les rails un Best Buy jusqu’ici bousculé par Amazon et son modèle économique du « tout Internet » à bas prix, et jusqu’ici mal à l’aise avec le sien : «mix» basé à la fois sur le commerce en ligne, et la présence de grandes surfaces dans des zones commerciales en périphérie urbaine.

Assez proche de celui d’un Darty, d’une Fnac qui aurait abandonné la distribution des contenus culturels (livres, CDs, DVD), le positionnement de la chaîne a d’ailleurs été revu avec succès en multipliant les « boutiques au sein du magasin » à l’enseigne des différentes marques, et servies par des vendeurs bien formés aux différentes spécificités du matériel dont ils ont la charge, sur le modèle des Apple Corner depuis longtemps présents dans les grandes surfaces spécialisées européennes.

Autre élément déterminant, le choix fait de s’appuyer également sur le service et le conseil, tout en s’alignant systématiquement sur le prix le plus bas, « avec le sourire », lorsque celui-ci est constaté par un client potentiel, fusse chez ses concurrents en ligne. Un peu comme chez Apple… Mais une blague tenace et malveillante veut que, lorsque le même type de demande est formulé dans un Apple Store, ce soit Apple qui se mette en contact avec le détaillant en question en lui demandant de s’aligner sur les prix Apple Store. Les gens sont méchants… :langue

Re/code