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L’homme qui a inventé les pop-up demande pardon

Boro

Publié le

 

Par

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Il s’appelle Ethan Zuckerman et, si vous ne connaissez probablement ni son nom ni son visage, vous l’avez probablement un jour voué aux gémonies, au supplice du pal, au goudron et aux plumes, au vomito negro ou au béribéri, selon votre humeur du moment ou la quantité de spam qui envahissait votre écran : c’est en effet lui qui, un jour maudit de 1994, a inventé les fenêtres pop-up.

Alors salarié de Tripod.com – si vous avez plus de 30 ans et que vous êtes familier des débuts de l’Internet ce nom dira forcément quelque chose – Ethan Zuckerman a écrit le code qui appelle la petite fenêtre détestée qui se superpose à celle demandée par l’utilisateur, et qui affiche à l’intérieur de la publicité sans que l’annonceur n’ait désormais à se soucier du type de contenu auquel son nom est associé. Et si il n’y en avait eu qu’une !… Ce fut le modèle économique sur lequel Tripod, pionnier de l’Internet gratuit dès 1995, réussit à fonctionner pendant quelques années. Même si les navigateurs équipés de bloqueurs de pop-up ont fini par mettre fin aux abus, le « péché originel » de l’Internet gratuit était consommé, avec son escalade sans fin de la surveillance et du contrôle des comportements individuels par les régies publicitaires.

Désormais activiste pour la liberté du net et en charge du “Center for Civic Media” au Massachusetts Institute of Technology (MIT), à l’abri du besoin, Zuckerman en demande du coup pardon aujourd’hui, avant de militer pour des services payants, plus respectueux de la vie privée et de l’intimité de chacun : même si elles ne sont pas nommées, on pense dès lors très fort à 2 sociétés de la Valley aux modèles économiques aussi opposés que celui de Google et Apple, le 2e étant bien entendu considéré comme le plus vertueux. On n’est d’ailleurs pas très loin des considérations développées par Steve Jobs a propos de l’iTunes Store, martelant volontiers que celui-ci n’était pas en compétition avec les autres services payants mais bien avec les plates-formes d’échanges gratuits. Il n’empêche : dans la longueur de l’article, ces regrets apparaissent comme bien timides…



Source via L’Usine Digitale