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Economie

Jimmy Iovine à la manœuvre pour Apple ?

Boro

Publié le

 

Par

Iovine

Le New York Post n’est certainement pas l’étalon or en matière d’éthique ou même d’exactitude journalistique, mais il est vrai que la presse de caniveau peut également avoir ses « scoops », plus généralistes et moins souvent qu’à son tour, de ce côté-ci de l’Atlantique aussi. Cette fois-ci, c’est l’une des cancanières du torchon new-yorkais qui croit savoir que Jimmy Iovine, le cofondateur de Beats Music racheté par Apple en même temps que sa société, serait en train d’essayer de négocier directement avec les artistes la sortie en exclusivité sur Beats Music d’un certain nombre de nouveautés d’ores et déjà programmées.

Échaudées par l’absence de souplesse d’Apple dans la renégociation des contrats qui les unissaient à la firme de Cupertino, les majors du disque seraient énormément réticentes à l’idée de se remettre une nouvelle fois dans la main d’un partenaire aussi intransigeant, d’autant que l’émergence des services de streaming en tant que véritable alternative à l’achat de morceaux à la pièce ou sous forme d’albums leur donne l’occasion de prendre leur revanche. La généralisation des réseaux cellulaires très hauts débits est en effet en train de changer la donne, même si la « longue traîne » du marché représenté par iTunes n’est pas à négliger, comme l’a prouvé l’an passé le « carton » réalisé par le lancement de l’album de Beyoncé, en exclusivité sur iTunes. C’est précisément ce genre de coup fumant que Iovine, nouveau salarié d’Apple, chercherait à réitérer pour le compte de Beats Music, toujours selon le New York Post, et alors que le service par souscription serait passé de 300 000 à 250 000 abonnés, selon les derniers pointages officieux.

C’est pour tenter de contourner cette résistance au changement manifestée par les éditeurs de phonogrammes que Iovine serait en train de négocier directement avec des artistes vendeurs de premier plan comme Gwen Stefani ou Kanye West. Supposée à l’écoute des attentes du public, l’industrie musicale a pourtant largement fait étalage de son incapacité à anticiper les inflexions de son marché depuis la rupture induite par la dématérialisation des contenus : il avait ainsi fallu attendre 2 ans après la démonstration faite avec le lancement sur iTunes de « Not Too Late » de Norah Jones débarrassée de ses DRM, et vraisemblablement un accord sur la future Hadopi, pour que Vivendi la principale Major du disque accepte de lâcher son os, après un premier accord signé avec EMI. Jimmy Iovine pourra-t-il réussir en 2015 avec le streaming ce qu’il avait déjà réussi pour Apple en 2003 avec iTunes ?

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