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Vous n’aimerez pas les Schtroumpfs des services secrets britanniques

Arnaud

Publié le

 

Par

Schtroumpf alors !

Edward Snowden, depuis Moscou, continue de divulguer les méthodes des services secrets américains et britanniques pour conduire leurs programmes de surveillance et d’interception. Lors d’une internview à la BBC, la semaine dernière, l’homme a ainsi longuement discuté d’une programme du Government Communications Headquarters (GCHQ) qui a l’air très sympa si l’on se fie aux noms qui servent à le désigner, les Schtroumpfs. Voici donc la suite les Schtroumpfs.

Les Schtroumpfs, explique-t-il, arrivent sur votre smartphone – il n’a précisé nulle part sur quel type de smartphone fonctionnent les Schtroumpfs – par le biais d’un SMS malicieux, qui ne devrait même pas s’afficher dans la liste des messages reçus mais rester indétectable de l’utilisateur. L’exploit utilisé par ce SMS n’a pas été précisé.

Mais, une fois la machine infectée, les Schtroumpfs en prennent le contrôle, permettant plusieurs types d’intervention et d’interception.

  • Le Schtroumpf rêveur sait allumer ou éteindre les smartphones
  • Le Schtroumpf renifleur sait lui activer le micro pour que les grandes oreilles puissent entendre ce qui se raconte autour du smartphone (qui aura été allumé par le Schtroumpf rêveur)
  • Le Schtroumpf traqueur permet d’activer la géo-localisation, qui sera plus précise que celle obtenue par simple triangulation des tours cellulaires de connexion.

Une fois le contrôle pris, les possibilités conjuguées des Schtroumpfs permettent au GCHQ de savoir “qui vous appelez, à qui vous envoyez des messages, votre historique de navigation, la liste de vos contacts, les endroits où vous vous rendez; les réseaux auxquels vous vous connectez”. Et, ajoute-t-il, ils peuvent faire encore plus, “vous photographier”.

Le service britannique utiliserait, en fait, des exploits dénichés par la NSA, qui demeurerait le vrai patron du programme, fournissant les outils, et les cibles au service britannique, son “affilié”. Le programme vise d’abord et avant tout à la lutte contre le terrorisme et la pédo-pornographie, concède-t-il, mais l’ensemble des opérations étant couvert par le secret défense, il est bien malaisé d’en demeurer assuré. Et prévient Snowden, pour définir les cibles précises, les services ont recours à la surveillance plus ou moins généralisée.

Contacté par la BBC, le GCHQ s’est borné à un “no comment” des plus classiques, tout en affirmant que quoi qu’il fasse, il le faisait en accord avec les règles “rigoureuses” d’interception, sous le contrôle des autorités (exécutive et pas légales) du pays, le secrétariat d’État, les interception and intelligence services commissioners et la Commission renseignement et sécurité du Parlement.