YouTube Red : payer pour la tranquillité ?
Avec Red, pour vivre l’expérience ultime de YouTube, il va falloir payer. Éventé depuis des lustres par d’invérifiables bruits de couloir, le système d’abonnement à YouTube pour s’affranchir de la publicité arrive dès le 28 octobre aux États-Unis.
Moyennant 9,99$ par mois (ou 12,99$ si vous vous abonnez à partir de l’application iOS), vous pourrez télécharger les vidéos pour les regarder hors ligne sur votre smartphone ou tablette, lire les vidéos en arrière-plan et tout cela sans avoir à ignorer les annonces publicitaires.
À ce tarif, pas de quoi tomber raide dingue du service, mais c’était sans compter que Google ajoute à son offre “YouTube Music” et l’accès au catalogue “Google Play Music” pour vous proposer un catalogue musical plutôt riche en complément des vidéos.
De plus, dès l’année prochaine les abonnés à YouTube Red découvrirons des séries et films produits par les plus grands créateurs présents sur YouTube comme PewDiePie, Rooster Teeth ou CollegeHumor.
Le service sera disponible sur toutes les déclinaisons de YouTube, du web aux applications mobiles en passant par les consoles de jeu et autres boîtiers TV comme l’Apple TV ou le Chromecast.
Le challenge pour Google va être de convaincre les internautes de payer pour regarder les vidéos qui, dans leur immense majorité, ne justifient pas de mettre la main à la poche. En adjoignant un service musical type Apple Music et des contenus exclusifs, cela devrait faciliter la conversion au payant d’une fraction du milliard d’utilisateurs présents sur YouTube !
Les créateurs voient rouge
L’offre par abonnement de YouTube Red n’a pas de sens sans les créateurs de contenus qui donnent vie au catalogue et apportent une “raison de payer”.
Là où Apple et Spotify rémunèrent à hauteur de 70% les fournisseurs de contenus, les récents changements de conditions générales semblent indiquer que Red ne reversera que 55% des revenus aux créateurs.
Qui dit changement de modèle économique pour YouTube dit également obligation de revoir les conditions de partage du gâteau : YouTube a donc demandé à ses “partners” qui gagnent une part des revenus publicitaires de signer une nouvelle convention de partage relative à l’offre Red par abonnement.
Selon TechCrunch, les conditions sont transparentes : “tu signes ou tu disparais de YouTube”, à peu de choses près. Et cela ne s’applique pas aux petits créateurs occasionnels, mais bien aux plus gros producteurs de contenus…
Enfin, ces 55% de revenus seront partagés en fonction du temps de visionnage effectif. Les créateurs de clips seront donc vite désavantagés face aux producteurs de vidéos à rallonge.
Autant dire que le traitement réservé aux partenaires, qui constituent le principal attrait de l’offre Red payante, a de quoi faire grincer des dents. Si dès le lancement Google commence par les menaces, qu’en sera-t-il pour les prochaines évolutions ?
– Source : Google
