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On se lève tous pour le Up

Après avoir longtemps donné dans l’oreillette Bluetooth, le fabricant Jawbone a élargi son catalogue avec des enceintes et s’est très récemment lancé sur un créneau étonnant : le gadget santé avec le Up, une solution mixant accessoire et app pour iPhone.

iMike

Publié le

 

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Entre les messages à caractère informatif des autorités de prévention et la dictature des magazines de mode, Jawbone surfe sur la tendance du moment : la santé et le bien-être ! Et force est de constater que le buzz provoqué autour du Up a porté ses fruits : toute la planète geek a entendu parler de ce bracelet (tout en se surprenant à le désirer), dont les promesses sont aussi nombreuses que les kilos en trop autour du ventre.

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Le Up est donc un bracelet qui, nanti de son application compagnon (disponible uniquement pour iPhone/iPod touch), se propose de comptabiliser les pas, surveiller le sommeil, et aider à manger mieux… le tout enrobé d’une grosse couche sociale. Des activités qui mises bout à bout, sont censées épauler l’utilisateur dans sa quête du mieux-être.

Le bracelet en lui-même est un bijou de technologie : entouré d’une membrane en caoutchouc, il cache un capteur de mouvement, un vibreur, une batterie d’une autonomie de 10 jours (dans les faits, on est plus proche des 9 jours si on a une activité débordante), ainsi qu’une fiche jack 3,5 mm, cachée par un capuchon.

Cet appendice est ce qui fait tout le sel du Up : il permet de relier le bracelet à l’iPhone par l’intermédiaire du port audio du smartphone, et d’en synchroniser les données avec l’application. Les regards se tournent lorsque l’on procède à l’opération, et il ne fait aucun doute que cela participe de l’attrait de cette solution ! En revanche, on surveillera de très près le capuchon protecteur de la fiche jack : celui-ci a en effet tendance à se perdre très rapidement dans la nature – il n’a pas fallu 24 heures à votre serviteur pour égarer définitivement le sien ! Heureusement, Jawbone a un SAV efficace qui remplace les capuchons perdus.

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Le bracelet se montre également résistant à la sueur (ce qui est bienvenue dans le cadre d’une activité physique intense) et étanche : on évitera de plonger au fin fond de l’océan avec, mais cela conviendra pour la piscine, sous la douche ou dans le bain.

Le Up intègre également un bouton clic à fonctions multiples (on y reviendra) ainsi que deux indicateurs lumineux permettant d’interagir avec le bidule.

L’accessoire est proposé en trois tailles, petite, moyenne et grande, et en autant de coloris (noir, rouge et argent, il en existe d’autres spécifiques à chaque pays), pour 99 euros. Dans la vie de tous les jours, il se laisse aisément oublier au poignet, mais il aurait pu encore accentuer son statut de bijou : le revêtement en caoutchouc sonne en effet un peu «cheap» et il ne fait guère de doute que le sobriquet «geek» sera immanquablement accolé à son porteur !

Un podomètre au poignet

Sans son application compagnon, le Up n’est autre qu’un bracelet plus ou moins élégant. Le logiciel du même nom permet de tirer tout le suc de l’accessoire ! La première fonction du Up est le podomètre : l’objet comptabilise continuellement les pas de son porteur et après une synchronisation, affiche le résultat sous la forme d’un graphique plutôt joli.

Une fois basculé à l’horizontale (ou par le truchement d’une tape sur la page d’accueil), l’app affiche une image plus détaillée reprenant ces informations sous la forme d’une chronologie. Le graphique concernant les pas comporte les calories dépensées, la distance parcourue et minute les phases actives.

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Parmi les fonctions de l’app, il est possible de déterminer un certain nombre de pas à effectuer chaque jour (d’où le pourcentage apparaissant dans la page d’accueil). L’on pourra également demander au bracelet de vibrer pour prévenir que l’utilisateur est resté inactif trop longtemps (la période de temps est personnalisable).

En plus du podomètre basique, le bracelet embarque des fonctions plus sportives : un clic + un clic long sur le bouton du Up active le mode «Workout» qui recense, en plus des informations ci-dessus, les phases d’activités intenses, modérées et légères. Il est possible en sus d’activer le suivi GPS dans le cadre d’un jogging ou d’un entraînement au vélo – l’app affiche alors l’interface d’une app musicale qui a comme un faux air de celle de Nike+.

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En revanche, dans le cadre d’un entraînement en salle, le bracelet est plus limité : certes, il comptabilise bien le nombre de pas sur le tapis roulant, mais ne prend pas en compte l’activité sur un vélo d’intérieur et encore moins l’entraînement musculaire.

Au final, le calcul des calories brûlées est évidemment biaisé…

Le marchand de sable est un geek

La deuxième fonction la plus intéressante est la surveillance du sommeil. Un appui prolongé sur le bouton du bracelet active le mode «Sleep» qui traque (on ne sait trop comment) les phases de sommeil profondes et légères. Après une synchronisation, l’app propose alors un graphique reprenant ces informations, en indiquant les différents temps et notant la «qualité de sommeil», une donnée mystérieuse qui se base sur un calcul non expliqué.

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À l’instar du nombre de pas à effectuer quotidiennement, il est possible de régler une certaine durée de sommeil à réaliser chaque nuit : cela va de 5 à 10 heures, mais malheureusement l’option «6 heures» n’est pas proposée.

Une option très amusante permet de régler l’heure à laquelle le bracelet peut réveiller son porteur en douceur, en vibrant plusieurs fois. On cale une heure (entre 6h30 et 7h, par exemple), et charge au bracelet de «sonner» à un horaire aléatoire choisi durant ce laps de temps.

La dernière fonction, celle qui offre de surveiller ses repas, se révèle elle assez largement bidonnée. Elle consiste à prendre en photo son repas et de noter quelques heures plus tard, en pleine digestion (l’app affiche alors une notification), comment on se sent : fatigué, énergisé», ou encore «pâteux». C’est cette information qui permet à l’application d’afficher un pourcentage correspondant au taux de «satisfaction stomacale», que l’on aura préalablement pris soin de régler, de 1 à 4 (!) repas «énergisants» par jour.

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La fonction s’accompagne d’un service de géolocalisation qui permet de retrouver le restaurant où l’on se sustente (on pourra aussi indiquer les tags À la maison ou Au travail, ou préciser soi-même le lieu de la restauration).

Tout cela est très léger et ne peut décemment prétendre à devenir un outil indispensable pour surveiller son poids : il manque en effet le nombre de calories ingurgitées par repas, la fixation d’un objectif quotidien dans le cadre d’une perte de poids… En même temps, à moins d’utiliser une technologie de reconnaissance visuelle qui n’existe que dans des labos extra-terrestres, il paraît difficile de tirer plus d’une simple photo (bien que la localisation du restaurant, croisée avec la consultation de sa carte, auraient pu offrir une estimation des calories, mais on voit mal Jawbone réclamer la carte de tous les restos de la planète).

Regardez tous j’ai perdu du bide

Up comporte également un volet social assez abouti, permettant de s’abonner au flux d’un ami : on saura ainsi s’il a bien dormi, bien mangé ou bien marché ! Amusant… mais il y a mieux : on peut créer des challenges et défier son réseau à marcher tant de minutes ou gagner des DealyFeats, une initiative lancée outre-Atlantique qui ressemble à des points scouts. Quelques boutiques offrent également aux plus sportifs des coupons.

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Ce réseau social nécessite évidemment une connexion Edge, 3G ou wifi pour fonctionner efficacement, et il vaudra mieux disposer d’un accès réseau pour simplement synchroniser ses données, le logiciel ayant tendance à perdre un peu les pédales.

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Globalement, ces fonctions n’en restent pas moins intéressantes si l’on met de côté celle de surveillance des repas; hélas, l’app sous-exploite largement les données tirées du bracelet. On sent bien qu’il s’agit d’une version 1.0 : à aucun moment elle ne donne de points de repères qui permettraient de situer ses «performances». On aurait bien aimé par exemple indiquer un objectif de poids à perdre, qui aurait alors impliqué de marcher plus ou de dormir à des heures moins indues; l’utilisateur n’aura qu’à se fier à son intuition et à ses recherches personnelles pour tenter d’élaborer son propre programme. On aurait voulu que Up nous aide ou nous aiguille…

Autre défaut : l’app ne propose pas d’outils statistiques, par exemple sur une semaine ou un mois, ni de comparatif de performance entre deux jours, deux semaines… Ce serait pourtant bien utile !

Pour conclure

Nul doute possible, le Up de Jawbone est incontestablement sexy. L’idée du bracelet est bien plus séduisante que les podomètres classiques ! Si l’objet en lui-même ne souffre d’aucun défaut (si ce n’est ce maudit capuchon à surveiller), l’application semble n’être que mi-cuite, pleine de défauts ou de manques, sans parler d’une interface parfois complexe. Tout cela est dans une large part pardonnable : après tout, il suffit de quelques mises à jour bien pensées… Il faudrait également que Jawbone songe à mettre au point un site web compagnon, à l’image de Nike+, ainsi qu’une version pour iPad; deux moutures qui offriraient un affichage des données plus efficace et lisible.

Au final, l’idée est excellente, mais il reste encore du pain sur la planche pour faire de la solution Up autre chose qu’un amusant gadget pour geek sportif. Prometteur, néanmoins…

Pour :

– Un bel objet

– On le porte, on l’oublie

– Efficace pour les fonctions podomètre et sommeil

Contre :

– Un capuchon qui joue les filles de l’air

– Une app à l’interface approximative

– La fonction de surveillance des repas : à revoir

Up