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Matériel

L’iMac 27 Fusion Drive en test

16 mois. Il aura fallu attendre 16 mois avant qu’Apple ne se décide à dévoiler une nouvelle version de l’iMac, les trois mois supplémentaires avant que celle-ci ne fut effectivement disponible… Et encore : au compte-gouttes puisqu’il faut actuellement compter entre trois et quatre semaine de patience pour voir satisfaire une commande du moèle 27 pouces placée sur l’Apple Store en ligne.

Boro

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Il n’empêche : Apple, embarquée dans une bataille de chiffonniers avec son équipementier Samsung autour de l’iPhone et de l’iPad, a « laissé flotter les rubans » trop longtemps en ce qui concerne le fondement-même de son cœur de métier. Iil s’est passé trois ans depuis le dernier changement de design intervenu autour de son modèle fétiche tout–en-un, quand celui-ci intervient habituellement tous les deux ans avec une régularité de métronome, ce qui a valu à Apple un coup d’arrêt très net dans la progression de ses ventes en Europe, particulièrement au dernier trimestre (lire France : Apple poursuit sa baisse au Q3 12). C’est donc peu dire que ce nouveau modèle était attendu avec impatience, d’autant que celui-ci est l’occasion d’un changement de design radical, en même temps qu’un certain nombre d’avancées au niveau de ses composants internes.


Design

L’écran

Jony Ive et sa bande de l’Apple Industrial Design Group ont-ils abusé des dessins animés de la période des années 40-50 de Tex Avery, ou quelqu’un de l’équipe s’est-il découvert une passion subite pour l’Égypte ancienne ? Pour l’instant, rien n’a filtré mais si l’on considère le design de ce nouvel iMac, de face puis de profil, par rapport à son prédécesseur immédiat, il est difficile de ne pas sourire… avant de s’incliner devant la performance : d’un aspect identique lorsqu’ils est face à l’utilisateur, ce nouvel iMac possède des bords d’une épaisseur de 5 mm, contre 30 auparavant, même si son dos a été bombé au centre, de manière à pouvoir recevoir ne serait-ce que la charnière qui détermine l’inclinaison par rapport au pied. Mais cette réelle prouesse d’ingénieries a cependant un coût : d’une part le lecteur-enregistreur optique a été sacrifié, 15 ans après le lecteur de disquette sur le premier iMac ; d’autre part Apple a été obligée de faire appel à des techniques de chaudronnerie de pointe, utilisées dans l’industrie aéronautique et aérospatiale. Les faces avant et arrière sont ainsi soudées grâce a une technique dite de « de soudure par friction malaxage », laquelle combine l’énergie d’une haute température et d’une pression importante pour obtenir une fusion des deux feuilles de métal, à l’échelle de la molécule.

On s’en doute : les interventions de SAV n’en seront pas facilitées et devront passer par l’écran, tandis que le coût de fabrication s’en trouve renchéri. un bon point cependant : l’accès aux barrettes mémoires se trouve facilité, grâce à une trappe d’un accès plus direct que la précédente version qui nécessitait que l’on basculât ordinateur sur l’écran. Traditionnel point fort des ordinateurs de la marque, l’écran proprement dit à lui aussi fait l’objet d’une refonte, comme on s’en doute, pour permettre un changement de design aussi radical. Le nouvel écran LCD est ainsi plus mince de 5 mm par rapport au précédent, et l’espace de 2 mm entre l’écran et la dalle de verre qui existait jusqu’ici a été supprimé, « pour la première fois sur un écran de cette taille » annonce fièrement Apple.

D’un point de vue fonctionnel, ce procédé dit « de lamination totale » offre un gain de de confort, non pas tant en termes de luminosité que de vivacité des couleurs, en même temps qu’il évite le risque de dépôts de poussières entre la vitre et l’écran LCD, après ingestion par les ventilateurs de la machine. S’il est effectivement moins sensible aux reflets que le modèle précédent, le gain de 75 % annoncé par Apple sur ce secteur est cependant assez nettement exagéré, du moins en ce qui concerne la lumière directe.

Dernier point, mais qui n’est pas négligeable : ce nouvel iMac se montrera plus économe de 50 % lorsque l’écran est allumé et que l’ordinateur est inactif, c’est-à-dire dans la phase intermédiaire où l’utilisateur est à la recherche de son inspiration.

Le son

Le précédent modèle d’iMac avait été l’occasion d’améliorer encore le son restitué par les haut-parleurs, renvoyé depuis le bas de l’écran à travers les grilles d’aération, pour rebondir littéralement sur le bureau sur lequel repose l’ordinateur. Or le son, déjà excellent sur le modèle de mi-2011 qui a attendu si longtemps son successeur, est encore en progrès. Est-ce vraiment un hasard ? Les améliorations portent non seulement sur la dynamique du son délivré, avec des aigus et des médium bien présents, tout comme les basses qui ne cèdent pas pour autant à la démagogie, et ce quelle que soit son intensité.

La puissance sonore disponible est ainsi augmentée par rapport au modèle précédent, sans pour autant souffrir de saturation au volume maximum comme ce peut être parfois le cas sur un certain nombre d’accessoires. C’est d’ailleurs également le cas de la « spatialité » du son, qui restitue une sensation de tri-dimensionnalité assez bluffante sur un certain nombre de réalisations soignées. De même, le micro frontal a fait l’objet d’une amélioration, et passe au standard « iSight » avec l’ajout d’un alter ego qui lui permet de gagner en efficacité sur les fonctions de dictée ou de commandes vocales.

A l’évidence, il ne s’agit pas de sur-stimuler les quelques cellules cillaires survivantes d’une« Génération MP3 » à l’oreille interne traumatisée par une dizaine d’années de sons compressés déversés, circonstances aggravantes, via des écouteurs intra-auriculaires. En permettant à l’utilisateur de se positionner plus loin qu’il ne le fait d’habitude lorsqu’il est assis à son bureau, Apple est petit à petit en train d’acquérir les compétences nécessaires au lancement d’un téléviseur de salon, en même temps qu’elle est en train d’en tester les usages. On pense également au dispositif d’accrochage VESA tout récemment disponible moyennant une option de 40 €, qui en fait une option intéressante pour les salles de classe ou les hôtels de luxe. Cependant, si Apple tient à dépasser le statut de téléviseur d’appoint, il faudra probablement doter ses iPod, iPhone et iPad de fonctions de télécommande élaborées.