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Antidote 8 au jour le jour

iMike

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Par

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Antidote offre toute une batterie d’outils pour apprendre à mieux écrire en français, repérer ses erreurs les plus fréquentes, et se complète d’une véritable encyclopédie du savoir qui va bien au-delà d’un simple correcteur orthographique. Mais comment le logiciel s’insère-t-il dans le flux de production d’un professionnel de la rédaction ?

La vie en Antidote

Les trois modules de la suite Antidote s’utilisent de manière autonome, par l’entremise d’une barre de recherche présente dans le Correcteur, les Dictionnaires et les Guides. Mais le logiciel de Druide sait également travailler de concert avec d’autres applications.

Le coucou de la correction

Lors de l’installation du logiciel, Antidote va injecter des extensions dans la plupart des logiciels nécessitant du rédactionnel. On compte ainsi Office 2008 et 2011, la Creative Suite (Illustrator, InDesign, InCopy) 4, 5 et 6, iWork’09, Mail, ThunderBird 15/16, LibreOffice 3.4/3.6, NeoOffice 3.2/3.3, Nisus Witer Express 3 et Pro 2, Quark XPress 9, BBEdit 10, TextWrangler 4, TextEdit. Les navigateurs web ne sont pas oubliés, puisqu’Antidote s’interface avec Chrome 25, Firefox 15 à 19, Safari 5.1/6.0, ainsi que pour les principaux services de courriel en ligne comme Gmail, Hotmail et Yahoo Mail.

Il est ainsi possible de vérifier son orthographe et sa grammaire au sein de ces logiciels. Quelle que soit sa préférence, le rédacteur aura donc le choix des armes et pourra continuer son travail d’écriture dans l’outil de son choix, Antidote faisant office d’interface de correction. Comme on l’a vu dans l’article précédent, Antidote s’active via des raccourcis clavier, un menu contextuel, ou encore via l’icône de la barre des menus du Finder.

Utile pour tous les goûts

Correcteur

Dans la grande majorité des cas, on invoquera surtout le Correcteur dans son traitement de texte préféré. Il suffit de sélectionner tout ou partie du texte à corriger, puis d’invoquer le Correcteur. Depuis la fenêtre de l’outil, un clic sur un mot souligné en rouge permet d’appliquer la correction, qui se répercutera automatiquement dans le logiciel utilisé (pour votre serviteur, il s’agit de TextEdit). Il est également possible de taper dans la fenêtre du Correcteur, auquel cas le rajout s’affichera automatiquement et presque immédiatement dans TextEdit (ou Word, ou peu importe son traitement de texte).

Tout cela est bel et bon, mais on ne peut s’empêcher de penser que le travail de rédaction pourrait être réalisé directement depuis Antidote – après tout, pas besoin de lancer une usine à gaz comme Word pour rédiger une courte note. Antidote offre un outil de traitement de texte, mais il se révèle extrêmement basique (à côté, TextEdit fait figure de monstre). Surtout, cette fenêtre ne corrige pas «en direct» la frappe. Pour ce faire, il faudra en passer là encore par le Correcteur.

Le va-et-vient entre le Correcteur et son traitement de texte habituel s’accompagne également d’un irritant : les petits écrans sont très rapidement encombrés par la fenêtre d’Antidote, et c’est pire encore lorsque l’on utilise en plus et en simultané les Dictionnaires et les Guides. Sur l’écran étriqué d’un MacBook Air de 11,6 pouces, autant dire qu’on se retrouve véritablement étouffé par les trois grosses fenêtres du logiciel.

Les préférences permettent cependant de supprimer la fenêtre d’un module lorsqu’on en invoque une autre. Cette solution n’est cependant qu’à moitié satisfaisante. On aurait préféré une interface monofenêtre, présentant sous forme d’onglet les trois principaux modules de la suite Antidote. Peut-être pour la prochaine version ?

Dictionnaires

Les Dictionnaires s’activent de la même manière que le Correcteur. D’ailleurs, les trois modules interagissent entre eux : il est possible de demander la définition d’un mot à partir du Correcteur ou du Guide, et vice versa. En cas de mot inconnu, les Dictionnaires permettent d’ajouter la locution dans son dictionnaire personnel, qui ouvrira alors une nouvelle fenêtre (encore une !). Celle-ci est particulièrement complète : outre la définition en elle-même, cet outil permet de préciser si le mot est une chose ou un concept, une personne ou un animal, sans oublier le rangement dans le champ lexical qui lui convient (nom commun, acronyme, verbe, etc.)

Ce qui aurait été encore plus pratique aurait été la possibilité de se servir dans les dictionnaires d’autres utilisateurs. Réinventer la roue alors qu’elle est potentiellement disponible chez quelqu’un d’autre, voilà une perte de temps qu’Antidote a désormais les moyens de combler : les nombreux utilisateurs du logiciel sont en effet -pour la plupart- des enthousiastes de la langue qui apprécieraient sans doute de partager leurs connaissances et leurs trouvailles lexicales. Plus globalement, Antidote est totalement dénué d’accès aux réseaux sociaux, si ce n’est une boîte de dialogue pour poster une suggestion aux équipes de développement. Cela aiderait pourtant à consolider une communauté autour du logiciel.

Antidote parle peu au reste du monde. Les fonctions sociales sont pratiquement absentes du logiciel, alors qu’il y aurait matière à développer et enrichir une communauté enthousiaste.

Un dernier outil de correction a été implémenté depuis plusieurs versions. Il s’agit de l’Anti-Oups !, un service lié à Mail et qui permet non seulement de corriger un courriel, mais encore de vérifier si la pièce jointe promise dans le corps du texte est bel et bien disponible dans le message. Mine de rien, voilà qui pourrait sauver la mise de bon nombre d’oublieux !

Pour finir, soulignons ici l’absence de support des nouvelles fonctionnalités d’OS X Mountain Lion. On ne sait pas trop comment le Centre de notifications pourrait s’intégrer à un usage quotidien d’Antidote (bien que cela devrait être possible), mais en revanche le support du plein écran aurait été apprécié, en particulier pour les Guides. D’une manière connexe, lors de l’usage d’un traitement de texte plein écran, le passage vers le Correcteur fait «sortir» l’utilisateur de son texte, puisque l’on revient alors sur le bureau d’OS X. C’est perturbant, suffisamment en tout cas pour perdre instantanément le fil d’une idée.

Support du LaTeX

Elle était attendue par nombre de scientifiques, la gestion du langage d’édition LaTeX fait partie de la liste des nouveautés Antidote 8. À la différence d’éditeurs comme Microsoft Word ou TextEdit, sous LaTeX la mise en forme du texte se réalise à l’aide de macro-commandes insérées dans le flux du texte. Seule une étape de composition permet d’obtenir la mise en forme désirée et les scientifiques l’ont adopté, notamment pour la facilité d’écriture des équations.

Seul problème, l’insertion de macro-commandes dans le texte interdit d’utiliser un correcteur qui n’aurait pas été spécifiquement adapté pour les ignorer : c’est désormais le cas d’Antidote.

Globalement, cette nouveauté est une vraie réussite : les macro-commandes sont correctement gérées afin de laisser le correcteur faire son travail. L’auteur gagnera un temps précieux au moment de la correction de ses textes, en particulier lorsqu’ils sont volumineux, comme dans le cadre d’un mémoire.

Dans le détail, tout n’est pas encore parfait avec quelques soucis dans la prise en compte de l’élision dans le cas où une commande s’intercale après l’apostrophe ou dans la correction de certains types de titres comme ceux des chapitres.

Cela n’empêche pas cette nouvelle fonction de vite devenir indispensable !

Pour conclure

Quelques défauts mis à part, Antidote 8 s’avère un outil indispensable pour l’utilisateur professionnel vivant de sa plume, mais également pour l’utilisateur ennemi des fautes d’orthographe et de grammaire, et au final pour tous ceux pour qui le français se doit d’être aussi irréprochable que possible (l’erreur est humaine, après tout). L’incroyable richesse des dictionnaires et des guides offerts par le logiciel permet de plonger sans retenue, et pendant des heures, dans les arcanes de notre langue. De plus, on appréciera beaucoup les aides à la correction. Antidote ne nous prend pas pour des robots et ses explications sont les bienvenues; elles permettront d’améliorer notre maîtrise du français. Évidemment, rien n’est parfait et pour une prochaine version, une meilleure intégration avec OS X ainsi qu’une ouverture au social seraient tout à fait bénéfiques.

PS : ce test a été corrigé par Antidote. Merci à Émilien pour le paragraphe sur LaTeX !