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Paper : Facebook, version 2.0

En terme d’applications mobiles, Facebook n’a pas laissé que de bons souvenirs. Qui se souvient du désastreux Poke, tentative avortée de cloner Snapchat, ou encore de l’app Appareil photo que personne n’utilise ?

iMike

Publié le

 

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Fort heureusement, le réseau social peut toujours compter sur son logiciel « officiel » et surtout, sur Messenger. Ce logiciel de messagerie instantanée a fait peau neuve avec iOS 7 et grand bien lui en a fait : l’application, qui s’est au passage débarrassé de pratiquement tous les oripeaux traditionnels de Facebook, est une réussite, aussi bien en terme d’ergonomie que d’interface. Mark Zuckerberg a, à l’aube des 10 ans de sa création, impulsé un nouveau mouvement au sein de la société : fini les applications fourre-tout comme le client officiel. Chaque fonction jugée utile de Facebook se doit d’être proposée en version autonome. Et pourquoi ne pas débuter avec le journal ?

C’est ici que vient se placer Paper. Développé par une petite équipe d’ingénieurs et de designers de talent, regroupée sous le nom Creative Labs, cette entité a pour mission de mettre en musique la volonté du patron. Leur première tentative est la bonne : Paper est à même de remplacer l’application Facebook traditionnelle. Ça n’est pourtant pas ce que « vend » Facebook. Paper se veut un agrégateur d’actualités, un peu à la manière de Flipboard. De fait, on retrouve une sélection de plusieurs dizaines de publications comme le Time, CNN, le New York Times, mais aussi des pages plus légères comme celles de Grumpy Cat ou HelloGiggles.

Tout ce contenu, provenant évidemment des pages Facebook desdites publications, est proposé au travers de 20 catégories que l’on pourra sélectionner dans les préférences de l’application : Actualité, Technologies, Pop Life, Cute, etc. Mais à tout cela s’ajoute surtout son propre flux Facebook. La première « section » affichée par Paper n’est autre en effet que son propre journal, et… sans la réclame parfois abrutissante qui fait le quotidien de l’app mobile classique. Cela n’a certainement pas vocation à rester ainsi, mais au moins, on respire.

Délicieuse interface

Ce qui frappe immédiatement, c’est l’interface de Paper. C’est bien simple, elle n’a rien à voir de près ou de loin avec celle de Facebook. Chaque catégorie est présentée sous la forme de deux « demies-pages » : la fenêtre supérieure affiche la photo du dernier statut illustré, la fenêtre inférieure une série de cartes que l’on fera défiler de gauche à droite. Ces cartes contiennent les statuts reçus dans son journal. La différence avec l’app officielle est frappante : on n’est pas devant Facebook où les statuts se succèdent les uns aux autres, on lit véritablement les écrits de ses correspondants, on admire les photos et les vidéos, on prend le temps de se faire plaisir aux yeux.

C’est un sacré changement qui approfondit considérablement l’engagement de l’utilisateur et en ce sens, Paper est une véritable réussite graphique. L’ergonomie n’est pas en reste : tout dans Paper se pilote en utilisant des mouvements de doigts, pour « fermer » un statut par exemple, basculer vers les préférences… les photos ont droit à un traitement particulier : si un cliché dépasse au format portrait, l’accéléromètre de l’iPhone permet de naviguer à l’intérieur du cliché ! Et si on veut apprécier la photo dans sa globalité, il suffit de basculer le smartphone en paysage. Paper permet également de poster un statut, avec ou sans photo. La création d’un nouveau billet passe par un éditeur très simple qui permet d’avoir une idée de ce à quoi le post va ressembler. Impossible de revenir en arrière après avoir testé cette fonction…

L’anti Facebook Home

Si l’application est un régal pour les yeux et les doigts, la présence d’un didacticiel lors du lancement n’annonce rien de bon : cela signifie en effet qu’il existe une courbe d’apprentissage. Alors certes, certaines « gestures » ne sont pas évidentes au premier abord. Il est possible aussi de se trouver un peu perdu entre les cartes. Mais globalement, pour une première version, cela tient presque du miracle que tout fonctionne ainsi au petit poil. On est loin de Facebook Home, précédente tentative (sous Android) de modifier l’affichage de son journal.

Si Paper est chaudement recommandé, l’application n’est malheureusement disponible que sur l’AppStore américain. Et Facebook n’a montré aucun empressement à la proposer ailleurs, ni à en développer une version pour iPad ou pour Android. Paper est en effet perçu d’abord comme un test, pour connaitre les réactions des utilisateurs, avant d’aller plus loin. Au vu de l’excellente réception du logiciel, la réflexion du réseau social va avoir du grain à moudre.