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Dragon Dictate 4 pour Mac : le test

Avec une dictée vocale fournie gratuitement avec OS X, le jeu en vaut-il la chandelle ?

Boro

Publié le

 

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Après la généralisation de la dictée vocale sur OS X Mavericks, avec en particulier la mise à disposition d’un mode « dictée améliorée » gratuite qui ne nécessitait pas de connexion Internet pour fonctionner, on a pu se poser la question du maintien par Nuance à son catalogue d’une solution de dictée vocale, commercialisée en nom propre sur la plate-forme Mac. Nuance est en effet le numéro un mondial de la reconnaissance vocale, et propose très largement ses solutions en tant qu’équipementier logiciel auprès de la quasi-totalité des fabricants de téléphones un tant soit peu évolués.

Qui plus est, la version 3 du logiciel pour OS X était loin de pouvoir être considérée comme une réussite, tant les bogues et des imperfections étaient nombreux, et d’autant plus voyants que la version numéro 2,5 avait soulevé beaucoup de promesses. Le temps passait, et l’on s’était résignés à se contenter de la seule version fournie par Nuance à Apple en marque blanche, malgré les imperfections-là aussi présentes par moment, dans la version embarquée par OS X. Assez inexplicablement, la version disponible sur iOS depuis la version 5 à condition de disposer d’une connexion Internet est restée, elle, d’une précision remarquable. Autant dire que cette version « de bureau » de Dragon Dictate pour Mac, numérotée 4, a été une heureuse surprise.

Principe de fonctionnement et nouveautés

L’installation de Dragon Dictate 4 s’effectue grâce à l’intervention du traditionnel paquet d’installation, non par « glisser – déposer » de plus en plus fréquent. Les utilisateurs de la version 3 doivent cependant noter que la nouvelle version du logiciel prend la place de la précédente sans avertissement. Si son icône est placée dans le dock, celle-ci déclenchera l’ouverture de cette nouvelle version sans aucun problème.

Après installation du logiciel et authentification grâce au numéro de série, les nouveaux utilisateurs sont invités à créer un profil, auquel sera associé un microphone. En fonction de la version « boîte » choisie, vous disposerez soit d’un micro casque monaural USB, mais il est également possible d’utiliser un micro de table de très bonne qualité comme par exemple le Blue Yéti, si pour une raison ou pour une autre vous ne supportez pas la contrainte du « fil à la patte ». Le micro casque fourni par Nuance n’en reste pas moins d’excellente facture selon l’expression consacrée, avec son écouteur unique sur l’oreille gauche qui prend appui en vis-à-vis sur la tempe droite, afin de libérer l’autre oreille pour prendre une communication téléphonique par exemple.

Le moteur de reconnaissance vocale tire parti des circuits USB spécifiques à OS X, lequel selon les ingénieurs de Nuance n’a pas son équivalent sur la plate-forme des « cousins d’en face » : c’est la raison pour laquelle en configuration de captation filaire de la voix le micro doit toujours disposer d’une interface USB. Cependant, il est également possible d’utiliser un dictaphone, ou même votre iPhone ou tout autre appareil iOS ou Android, en choisissant l’une des applications proposées gratuitement par l’éditeur sur les différents stores. Parmi les principales nouveautés de cette version, figure la possibilité de faire cohabiter dans le même profil utilisateur plusieurs types d’entrées, par exemple un micro casque et un dispositif de transcription (dictaphone Philips ou iPhone). Cependant, la cohabitation de plusieurs de ces entrées audio semble parfois poser des problèmes, nous y reviendrons.

De fait, il est possible de se servir de son iPhone soit comme d’un dictaphone, soit comme d’un microphone en utilisant pour cela le mode Wifi sur le même réseau que votre ordinateur, moyennant quelques minutes d’apprentissage pour chacun des modes d’utilisation. Dans un environnement raisonnablement bruyant, vous pourrez même utiliser le micro qui équipe les écouteurs de votre iPhone.

Il est également possible de piloter le Mac, au premier chef les applications de courrier et de navigation Internet, grâce au logiciel que l’on bascule en mode « commande », mais également de naviguer sur les réseaux sociaux comme Facebook. L’éditeur propose également des extensions spécifiques pour Safari ou Firefox.

Une fois à pied d’œuvre, il suffit de dicter dans n’importe quelle application et n’importe quel champ destiné à recevoir du texte, qu’il s’agisse d’un navigateur Web, d’un logiciel de courrier électronique ou d’un traitement de texte, même si par défaut le logiciel vous propose de dicter dans une fenêtre de type .txt.

Au total, Nuance pour cette version 4 de Dragon Dictate annonce une version 64 bits entièrement native, avec des performances en termes de vitesse et d’efficacité très sensiblement améliorées, avec un moteur de reconnaissance vocale amélioré et plus récent que celui de la version actuelle commercialisée sur Windows.

Prise en main et configuration

Nouveau venu sur Dragon Dictate ou fidèle utilisateur de la solution, il vous faudra créer ou mettre à niveau votre profil utilisateur, avec pour commencer l’étalonnage de votre micro de référence, qu’il s’agisse d’un micro oreillette ou d’un casque filaire. À l’enregistrement du profil, sera demandé de spécifier votre grande région linguistique (Belgique, Suisse, France ou Canada), afin de tenir compte de votre accent.
L’interface et le texte qu’il vous est demandé de lire n’ont pas changé depuis les versions précédentes, de même que les 3 textes d’apprentissage qu’il vous faudra là aussi énoncer à voix haute. Il s’agit de permettre au moteur de reconnaissance vocale de se familiariser avec votre empreinte vocale, ou d’adapter le modèle précédent. Si en théorie le premier exercice est suffisant pour commencer à travailler, il est néanmoins recommandé d’effectuer l’ensemble des exercices proposés, afin d’améliorer dès le départ la qualité de la reconnaissance.

De même, que votre éloquence soit sèche à la manière d’un Cicéron ou plus ampoulée et plutôt digne d’un maire de Champignac, il est très utile de « nourrir » les apprentissages du logiciel au fur et à mesure que vous l’utilisez avec des textes déjà dactylographiés, dont vous êtes l’auteur. Comme ses prédécesseurs, Dragon Dictate 4 reconnaît même des fichiers générés par Pages.

Si vous utilisez le logiciel en mode dictaphone, il vous faudra également passer par un premier fichier d’apprentissage d’une durée de 90 secondes au moins, que vous serez invités à corriger manuellement.

À l’usage

Sans l’ombre d’un doute, cette nouvelle version de Dragon Dictate est une réussite, qui corrige l’immense majorité des défauts rédhibitoires de la version précédente. Là où la version 3 était à la peine avec un matériel pourtant relativement récent à l’époque, ce nouvel opus est étonnamment à l’aise avec le même MacBook pro Core 2 Duo qui a vieilli depuis. La qualité de reconnaissance est bien plus efficace, même s’il est difficile d’évaluer celle-ci à hauteur de 99 % comme c’est le cas la promesse marketing ! La vitesse de transcription est également améliorée, toujours sur ce même type de configuration datant de 4 à 5 ans. À l’utilisation avec un processeur plus récent de type Core i5, le gain est également perceptible tant en vitesse qu’en précision de la reconnaissance, même si comme on s’en doute celui-ci est moins spectaculaire.

Mais c’est surtout au niveau de la stabilité, en particulier lorsque l’on corrige fréquemment le texte de façon manuelle et sans passer par l’interface vocale de navigation, que la différence est flagrante. Le plaisir d’utilisation est de retour, quelle que soit d’ailleurs le logiciel utilisé : traitement de texte, bien entendu, mais également l’application Mail ou Messages.

En mode dictaphone, Dragon Dictate 4 n’est pas en reste et peut fournir une solution intéressante au casse-tête du rattrapage des cours au collège au lycée, dans le cas d’absence d’élèves pour raisons de santé plus ou moins prolongées. Dans cette optique,est également bienvenue, la reconnaissance du format MP3 fréquemment utilisé dans les dispositifs de podcasting fournis au collège, en sus des habituels formats aif .aiff .wav .mp4 .m4a ou .m4v.

Attention cependant, la cohabitation de plusieurs micros filaires sur un même profil utilisateur peut cependant s’avérer problématique : après environ un quart d’heure d’utilisation avec un nouveau périphérique dûment étalonné sur un profil préexistant, nous avons pu constater une chute assez incompréhensible des performances. Utilisé sur un profil d’utilisateur tout propre et tout neuf, le même micro a donné depuis entière satisfaction. Quant aux applications fournies par Nuance : Dragon Recorder en mode dictaphone, ou Dragon Remote Microphone si vous utilisez votre iPhone comme un micro, celles-ci sont d’une simplicité d’utilisation exemplaire.

Seul bémol, ou presque, la gestion des corrections par le biais de l’interface vocale est encore trop problématique pour que le logiciel puisse être utilisé en autonomie complète, sans recours au clavier, dans le cas d’une adaptation d’environnement ou de postes de travail dans une situation de handicap par exemple. De même, dans le cas d’une indication pour des problèmes de dyslexie, l’utilisation de Dragon Dictate 4 demandera une attention soutenue dans la mesure les accords corrects de conjugaison, de masculin – féminin ou de singulier – pluriel sont très fréquemment proposés en 2e, voire 3e ou 4e intention dans le menu de reconnaissance pour les tournures de phrases les plus compliquées. Enfin, après de longues sessions de dictée avec notamment quelques retours de pause de l’ordinateur, la qualité de la reconnaissance semble quelque peu se dégrader.

Conclusion

Même s’il aura fallu attendre longtemps, le temps sans doute de travailler sur la version embarquée dans OS X du logiciel, cette nouvelle version est une véritable réussite qui laisse loin derrière elle non seulement le précédent opus commercialisé par l’éditeur, mais également celui proposé gracieusement par Apple avec son système d’exploitation et qui est également fabriqué par Nuance. Entièrement native en 64 bits et avec une gestion de la mémoire améliorée, cette version « bureau » de la reconnaissance vocale est a même de rendre d’immenses services à la part grandissante de la population qui est appelée à produire textes et reportings de toutes sortes. C’est également le cas non seulement dans certaines situations de scolarité particulière, handicap moteur ou dyslexie, mais aussi après un certain nombre d’années pour les premières générations de « travailleurs du clavier » dont les carpes commencent singulièrement à s’user !

On regrettera seulement que, en dehors de la dictée proprement dite, les modes d’édition ou de correction de vocabulaire, ou même de navigation dans l’interface, ne soient toujours pas plus efficaces.

Configuration requise :

RAM : 4 Go, 8 Go+ recommandée

CPU : Intel Core 2 Duo 2,4 GHz ou plus rapide, Intel Core i3, i5 ou i7 recommandé

Système : OS X Mountain Lion (10.8.3) or OS X Mavericks (10.9)

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