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Édito

Ce que Twitter sait sur vous va vous surprendre

La segmentation comportementale, vous connaissez ? Non ? Vous devriez ! Découvrez donc ce que Twitter sait sur vous, bien plus que vous ne croyez.

Arnaud

Publié le

 

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C’est l’esprit frais et reposé que vous commencez la semaine ? Tant mieux ? Ce qui suit, par contre, pourrait bien vous assombrir le moral. Le chercheur Mikko Hypponen de F-Secure, tenait, début mai, conférence à la re:publica 2015, une conférence centrée sur la manière dont les grand réseaux sociaux réalisent des profils très complets de leurs utilisateurs.

Dans la vraie vie

L’exemple est celui de Twitter. Twitter, avec sa fonction publicitaire pour “promouvoir un tweet” permet de cibler précisément les groupes d’utilisateurs selon certains aspects de leur comportement. Logique de proposer, par exemple, à un fabricant d’automobiles des pubs ciblées vers les amateurs de voitures. Et, ça paraît assez simple dans le cas de twitter : il suffit de cibler les utilisateurs qui tweetent à propos des voitures, des écuries de course, ou des marques de véhicules.

Mais le ciblage publicitaire va plus loin, bien plus loin. Ainsi est-il possible de sélectionner les amateurs de céréales au petit déjeuner, mais mieux encore, les amateurs d’une marque précise de céréales. Il est également possible, toujours avec la “segmentation comportementale”, de cibler les foyers ayant un certain niveau de revenus, les personnes ayant une appétence pour une certaine boisson, ou les personnes qui vont avoir un enfant dans les 6 mois.

Comment Twitter peut-il savoir que telle personne aime tel type de céréales, ou va avoir un enfant dans quelques mois ? Sans doute pas avec les seuls tweets : on publie rarement des déclarations d’amour à son bol de flocons d’avoine. Mikko donne la réponse (vers 12mn30). «Twitter, en fait, achète des banques de données de la vraie vie, à de grandes entreprises dont vous n’avez jamais entendu parler, comme Axiom, CBG», des sociétés qui collectent des données dans de vraies boutiques, achètent des listings de transactions bancaires, par exemple.

Cher numéro de téléphone

Ce n’est là qu’une partie de la réponse à la question. Obtenir ces listings ne permet pas de “connecter” ces données de la vraie vie avec le profil en ligne des utilisateurs. Pour ça, il faut encore un autre élément, le numéro de téléphone de l’utilisateur qui permettra de faire le lien. Facile pour Twitter, qui le demande, ou qui dispose d’applications mobiles.

C’est, pour Mikko, cette donnée téléphonique qui explique le formidable montant du rachat de WhatsApp par Facebook (19 milliards de dollars). Ce que Facebook a essentiellement acheté, c’est la base de numéros de téléphone de millions d’utilisateurs de WhatsApp qu’il peut croiser avec ses logins Facebook pour réaliser exactement ce que réalise Twitter.

Il faut noter comme le précise Mikko, que le comportement des entreprises mentionnées est sans doute légal, et qu’il s’inscrit dans le cadre de l’accord d’utilisation que nous signons sans le lire. C’est grâce à lui que nous nous retrouvons tous à poil. Drôle d’époque, quand même que celle-ci. «Les meilleurs scientifiques mondiaux déploient tous leurs talents aujourd’hui pour améliorer l’efficacité des pubs», regrette le chercheur.