Suivez-nous

Événement

Jobs : petit film pour grand personnage

Les premières critiques ne sont pas tendres pour le premier biopic sur la vie du fondateur d’Apple.

iMike

Publié le

 

Par

Le biopic Jobs est sorti ce vendredi aux États-Unis, alors que la sortie française attendra mercredi prochain. Quelques uns des principaux intéressés ont réagi au scénario fantaisiste qui a servi de support à cette première évocation filmique de la vie du fondateur d’Apple.

Et parmi eux, on trouve le cofondateur de l’entreprise, Steve Wozniak, qui n’a pas participé au développement du film, et pour cause : il a été embauché comme consultant sur l’autre projet produit par Sony, à savoir l’adaptation de la biographie officielle écrite par Walter Isaacson. Quoi qu’il en soit, en tant que premier intéressé, il a déclaré que le film Jobs l’avait distrait, mais « pas suffisamment pour le recommander ». Dans le collimateur de Woz, l’acteur principal du film, à savoir Ashton Kutcher qui visiblement, s’est tellement reconnu dans le personnage incarné à l’écran qu’il croit être dépositaire de sa mémoire. « Ashton a fait quelques déclarations fallacieuses et fausses sur mon sujet récemment (…), que je n’aimais pas le film parce que j’étais payé pour être consultant sur un autre », écrit Wozniak, qui estime que l’acteur est resté dans son rôle de personnage-tyran. D’ailleurs, la production de Jobs aurait bien voulu avoir Woz comme consultant, mais « le script était déjà écrit ».

En-dehors des bisbilles avec l’interprète du film, Steve Wozniak estime que les interactions entre Jobs et les autres personnages sont fausses par-rapport à la vérité de ce qui s’est réellement passé. En somme, il s’agit d’un film de cinéma avec ses contraintes et ses simplifications.

Daniel Kottke et Bill Fernandez ont d’ailleurs bien repéré ces simplifications, eux qui ont été parmi les premiers employés d’Apple et qui ont connu le temps du garage des parents de Jobs. Kottke tient à préciser qu’il était bien souvent le seul à travailler dans ce fameux garage, et non pas toute une tribu : Jobs passait son temps au téléphone dans la cuisine, et Woz passant une fois par semaine. La scène de la foire à l’informatique où Ashton/Jobs a donné un discours n’a jamais existé. « C’était juste un stand dans un show d’ordinateurs », raconte Kottke, qui regrette que le film n’ait pas abordé certains aspects historiques, comme le lancement du PET de Commodore ou du TRS-80 de Radio Shack. « Nous craignions que nous pourrions perdre [le marché de l’ordinateur personnel]  ». Or, ça n’est pas évoqué dans le scénario.

Le départ de Steve Wozniak ne s’est pas non plus déroulé comme dans le long métrage. « Oui, c’est poignant », admet Kottke, « et cela a du sens dans le film, même si ça n’est jamais arrivé ». « La réalité est que Woz était le bienvenu et encouragé à faire partie du projet Macintosh, mais il a eu son accident d’avion ». Pas de discours aux larmes donc.

Les spectateurs ne s’y sont pas trompés : le score Rotten Tomatoes du film écope d’un 25/100 pas terrible. Les critiques ne sont pas non plus des plus tendres avec le long métrage de Josh Michael Stern et de son interprète. Le New York Times écrit que Ashton Kutcher « n’a pas les outils qu’utilisent certains acteurs pour transcender un script faible ». Le film a « le sex appeal d’une présentation PowerPoint », conclut le quotidien. Même pas Keynote…