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Economie

Un Nobel dans la guerre Apple/Microsoft

iShen

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Par

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Paul Krugman n’est pas n’importe qui. L’économiste keynesien du New York Times est en effet un nobellisé de renom et se montre particulièrement actif lorsqu’il s’agit de commenter la politique économique intérieure de son pays.
Fait beaucoup plus rare cette fois, l’homme sort de son strict domaine de compétence pour commenter l’annonce du départ prochain de Steve Ballmer et en tire un article un brin iconoclaste où il égratigne Apple au passage, estimant que l’entreprise à la pomme est moins bien armée que Microsoft pour affronter l’avenir.
Malgré la débâcle des tablettes Windows RT, malgré la part de marché ridicule de Microsoft sur le marché des smartphones, Krugman estime que Microsoft reste en position de force : “Mon impression de béotien est que le “verrouillage” d’Apple (sur ses utilisateurs NDLR) est moins solide, en partie parce qu’il est basé sur la loyauté de consommateurs individuels – en contraste avec Microsoft, qui se repose largement sur la loyauté de directeurs de services informatiques qui sont plus conservateurs par nature.

Si la remarque ne manque pas de bon sens, elle fait l’impasse sur deux éléments. D’une part, Apple ne repose plus sur les seules ventes de Mac et le marché de l’informatique a migré vers celui de la mobilité, domaine dans lequel Microsoft est tout sauf dominant. D’autre part, la loyauté des administrateurs IT a montré ses dernières années de lourdes limites : Windows 8 n’a pas convaincu et a freiné bien des plans de migration, voire obliger des services à repasser certains parcs machines sous Windows 7. En face de cette réalité, des études successives ont bien montré que la fidélité des utilisateurs d’Apple était en béton armé et que le problème pour Apple était plutôt d’attirer de nouveaux utilisateurs vers sa plateforme.

Sachons rester tout de même indulgent; Krugman lui-même précise dans son article qu’il n’est pas un spécialiste du secteur technologique, tout prix Nobel qu’il soit.

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