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Dictez à votre Mac en français

Après des années de traversée du désert, il est de nouveau possible de dicter du texte en français, à son Mac et sous OS X. Retour gagnant pour MacSpeech Dictate 1.5

Boro

Publié le

 

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MacSppech Dictate1

Nous l’évoquions à l’occasion de la publication du communiqué de presse (lire «dictée vocale en français»), la localisation en français de MacSpeech Dictate 1.5 était attendue avec impatience par les utilisateurs de Mac francophones, qu’il s’agisse de ceux du secteur de l’éducation spéciale, de l’enseignement en général ou des professionnels de l’écriture aux articulations malmenées par des années de mauvaises positions devant un clavier et un écran. Parmi ceux-là, on trouve notamment les médecins, les professions juridiques et les architectes, qui font partie du noyau dur des MacUsers depuis l’origine, même si leur vocabulaire particulier doit néanmoins faire l’objet d’un traitement et d’un dictionnaire ad hoc. Celui-ci n’est pour l’heure pas disponible dans la version internationale (française, allemande, italienne et anglaise) que nous avons testée.

Une vieille histoire…

La dictée vocale n’est pourtant pas une nouveauté sur la plate-forme Mac. Initié pour le français par IBM à l’origine sur Windows 3.11, moyennant l’ajout d’une carte électronique, le logiciel avait fait pu faire son apparition sur Mac OS grâce à la puissance de l’iMac et du processeur G3 aux alentours de 1999. Malheureusement, Big Blue allait rapidement jeter l’éponge pour se recentrer sur ses activités historiques, ne poussant pas le développement au-delà de la version 10.1 de Mac OS X, et cédant au passage les versions Mac et PC de son produit à son challengeur Dragon NaturallySpeaking, repris par Nuance après un certain nombre de péripéties.

C’est le moteur de reconnaissance vocale de Nuance qui est utilisé depuis 2008 par MacSpeech pour son logiciel Dictate, après avoir développé son propre moteur de reconnaissance pour son produit précédent baptisé iListen. Disponible pour un certain nombre de langues européennes, celui-ci n’avait pourtant pas permis la mise au point d’une version spécifique pour le français. C’est désormais chose faite avec la version 1.5 de MacSpeech Dictate.

La particularité de la langue française est en effet de présenter un grand nombre de mots à la consonance identique, ou voisine, rendant difficile la compréhension immédiate des phonèmes au fur et à mesure que ceux-ci sont prononcés. Ceux-ci ne prennent sens qu’en fonction du contexte, une fois que suffisamment d’éléments signifiants ont été délivrés pour que l’auditeur puisse comprendre, a posteriori, le sens de ce qui a été énoncé : c’est ce que les linguistes ou les psychanalystes lacaniens appellent le point de capiton. Ceci aura son importance dans une manière efficace de procéder pour maximiser la qualité de reconnaissance du logiciel comme nous le verrons plus tard.

Présentation et installation

Le logiciel est fourni avec un casque pliables et son adaptateur USB, ainsi que le CD-ROM pour le logiciel proprement dit, et le DVD pour la localisation dans les langues autres que l’anglais.

L’installation est on ne peut plus simple et se fait classiquement par le glisser-déposer de la valise du logiciel français vers le dossier des applications. En revanche, pas de documentation en français fusse au format électronique : cependant Application Systems Paris, le distributeur pour l’hexagone, promet que celle-ci sera bientôt disponible en ligne sur son site. On pourra néanmoins patienter avec le Guide de démarrage rapide et la documentation en ligne, disponible via le menu Aide.

Nous avions évoqué en son temps la nécessité devant laquelle Apple s’était trouvée, contrainte de faire monter en puissance ses options d’accessibilité du système, faute de quoi elle aurait pu se trouver littéralement éjectée du marché américain de l’éducation. Plus récemment, la sortie de l’iPod shuffle puis de la version 3.0 iPhone OS ont été l’occasion de remarquer la montée en puissance des fonctions de reconnaissance et de synthèse vocale de Mac OS X. MacSpeech Dictate semble faire largement usage de ces fonctions puisque, avant d’achever l’installation, vous devrez activer l’accès pour les périphériques d’aide dans le menu accès universel des préférences système. il est désormais envisageable que les équipes de Bertrand Serlet intègrent plus profondément encore au sein de Mac OS X ce type de fonction, à la manière de core audio ou de core vidéo, pour les rendre encore plus facilement disponibles aux développeurs au fur et à mesure que la pomme met à disposition des gadgets de plus en plus ambulatoires… du type de son hypothétique tablette ? La reconnaissance vocale représente quoi qu’il en soit l’autre volet d’une interface homme-machine « naturelle ».

Enfin, il vous faudra laisser le DVD des données de localisation inséré pour terminer l’installation : après quelques dizaines de secondes d’initialisation, il ne reste plus qu’à créer votre profil, et lancer l’apprentissage.—–

Prise en main

Quels que soient les progrès effectués par la reconnaissance vocale depuis près de 15 ans, celle-ci nécessite toujours la création d’un profil spécifique pour chaque utilisateur, dans chaque contexte sonore d’utilisation, dans la mesure où le logiciel devra faire la part du signal et du bruit environnant. C’est également la raison pour laquelle le procédé nécessite l’utilisation d’un micro spécifique et directionnel : inutile de penser utiliser MacSpeech Dictate avec le micro interne de votre MacBook Pro unibody flambant neuf.

L’apprentissage lui-même est relativement rapide, et consiste classiquement à lire un certain nombre de phrases prédéterminées, après étalonnage du micro, et que le logiciel va analyser et comparer à ses propres algorithmes. En une dizaine de minutes, l’affaire est faite pour la plupart des utilisateurs et des environnements, et il vous sera toujours loisible de revenir à l’apprentissage voire de compléter avec d’autres textes si d’aventure, le résultat s’avérait par trop chaotique.

Principe de fonctionnement

C’est la rançon du système : il faudra donc cliquer au moins à deux reprises avant d’activer le profil désiré et se retrouver prêt à travailler. On n’est donc pas encore tout à fait dans un système « sans couture ».

L’application cumule 2 fonctions principales, qui font souvent l’objet d’une confusion :

– la reconnaissance vocale d’une part, qui permet de pilotage et la navigation à l’intérieur des fonctions de l’ordinateur grâce des commandes vocales de base. C’est la fonction qui était déjà présente au sein de Mac OS 9, et qui est désormais intégrée dans iPhone 3GS et d’autres téléphones portables avant lui.

– La dictée proprement dite, d’autre part, qui seule permet de faire l’économie de la frappe au clavier pour écrire du texte au kilomètre, et l’éditer. La fonction permet également de contrôler un navigateur Internet, par exemple, ou de remplir des zones de saisie dans n’importe quel type d’application.

Cette dernière est appuyée par un mode “épeler” qui permet d’éviter de passer par l’éditeur de vocabulaire, pas franchement facile à utiliser à la volée. il est alors possible d’épeler directement en français ( A, B., C., etc.), et selonl’alphabet radio OTAN (Apha, Bravo, Charlie, etc.).

À l’usage

Reconnaissance vocale

Paradoxalement, c’est le volet reconnaissance vocale et pilotage de l’ordinateur à la voix qui, malgré le support des options d’accessibilité de Mac OS X et le nombre somme toute limité de commandes nécessaires, reste le moins efficace. Non que celle-ci s’avère totalement impossible, mais le taux d’erreur est suffisamment important pour dissuader rapidement l’expérimentateur le plus bienveillant. Il reste visiblement encore du travail sur ce plan. Pour le fun, on relèvera cependant les commandes « mettre en veille » et « au boulot », qui sont elles rarement prises en défaut…

Dictée

A contrario, la dictée proprement dite se montre étonnamment véloce et efficace, pour peu que l’on prenne la peine de parler distinctement et en formulant des propositions, voire des phrases complètes d’un seul jet ; le logiciel peut alors prendre appui sur l’ensemble de la phrase pour éviter les pièges des homophones ou des consonances trop voisines, à partir du fameux point de capiton évoqués plus haut. Une occasion de moins de râler pour Sally : ça n’est pas une histoire de cellulite… :langue

Le logiciel offre la possibilité de dicter dans le bloc-notes de MacSpeech Dictate, et de copier-coller ensuite le texte produit dans un traitement de texte pour un enregistrement au format souhaité : le bloc-notes s’ouvre d’ailleurs par défaut au lancement de l’application. Mais il est également possible de dicter directement dans l’application de traitement de texte comme « TextEdit », « Word» ou « Pages », tout en préparant sa mise en forme grâce à des commandes telles que «à la ligne» ou «nouveau paragraphe»… sans oublier bien entendu les signes de ponctuation ou les guillemets.—–

Si on fait abstraction du vocabulaire volontiers pointu et des formulations littéraires que le logiciel est capable de « comprendre », le résultat obtenu est assez comparable à la production du niveau d’un élève de CM1 ou CM2, de part les difficultés évidentes avec la conjugaison, les accords de genre ou de singulier et de pluriel. Il n’en demeure pas moins que, malgré ses imperfections, MacSpeech Dictate peut s’avérer une aide précieuse dans un certain nombre d’usages.

Le logiciel permet également d’améliorer l’efficacité de la reconnaissance, soit en ajoutant certains mots de vocabulaire spécifique, soit en lui proposant d’analyser des textes que vous avez produits, à partir desquels il est capable de s’améliorer en passant au crible l’ordre et la fréquence d’apparition du vocabulaire. Il vous faudra répéter 3 fois le ajouté. Efficaces, on regrettera cependant que ces fonctions soient moins intuitives que cela a pu être le cas par exemple sur le logiciel d’IBM.

Conclusion

Malgré quelques imperfections que nous avons relevées, et en particulier le manque d’efficacité du volet commande vocale du logiciel, cette première version de MacSpeech Dictate localisée en français est incontestablement une réussite, qui vient combler une niche laissée insatisfaite depuis 2002 ou 2003. iListen, le prédécesseur de MacSpeech Dictate qui n’utilisait pas encore le moteur de reconnaissance de Nuance, ne proposait pas de version pour la langue de Molière, mais celle de Cervantès, Goethe ou Machiavel, sans oublier bien entendu celle de Shakespeare.

Les journalistes, romanciers, ou consultants de tout poil plus ou moins rhumatisants contraint de produire des écrits incessants trouveront-là une aide précieuse, sans même parler des élèves ou étudiants en situation de handicap pour qui MacSpeech Dictate pourra se révéler un levier efficace en matière d’autonomie. Outre le français, la présence de plusieurs langues étrangères sur la version localisée du logiciel est de ce côté-là un atout indéniable, que ce soit pour les particuliers ou les institutions, dans la mesure où il est possible également d’utiliser le logiciel pour la pratique de l’écrit d’une langue étrangère.

Cependant cette utilisation demande une bonne maîtrise de la langue utilisée, de manière à pouvoir sans hésitation corriger des erreurs fréquemment commises par le logiciel. Il serait donc illusoire de vouloir utiliser celui-ci avant le cycle 4e-3e pour ce qui est du français, ou le lycée pour ce qui est des langues étrangères. Néanmoins le logiciel peut représenter, en complément par exemple d’un labo de langues comme Kallysta, un juge de paix intraitable en matière d’accent tonique

Manquait également à l’appel des vocabulaires spécifiques à certaines professions, déjà présents sur la version PC mise au point par Nuance comme celui des professions médicales, du BTP et de l’architecture, où des professions juridiques. MacSpeech propose déjà pour la langue anglaise une version médicale et juridique de son logiciel : on devrait voir sans doute arriver la version française, allemande et italienne avec un peu de patience.

Le seul bémol concernera d’une part le prix – 229 € correspondant à peu près à celui de la version moyenne gamme du logiciel pour PC, ou un peu moins que celui de la version d’entrée de gamme, de Windows avec Fusion ou de Parallels ce qui n’est pas donné – et d’autre part l’obligation de porter le micro-casque sur les oreilles, ce qui peut se révéler vite agaçant : une version pour micro bluetooth ou dictaphone dans ce niveau de prix, comme c’est déjà le cas chez nos cousins d’en face, serait la bienvenue.

Configuration minimum :

Lecteur dvd

Mac OS X 10.5 ou Mac OS X 10.6,

Intel Mac Core Solo

2GO espace disque

1024MO RAM

[MàJ :] Nous nous sommes rapprochés de l’éditeur aux Etats-Unis, ainsi que de son distributeur français. Il en ressort qu’une version médicale est bel et bien en préparation, ainsi qu’une version destinée aux professionnels du droit.

D’autre part, Macspeech a annoncé depuis la parution du test la disponibilité d’un micro Plantronics Bluetooth avec adaptateur USB 149 $), tout en reconnaissant officieusement travailler sur le sujet.

Macspeech Dictate

Micro Bluetooth/adaptateur USB


Enfin en français

Version anglaise et allemande fournie

La dictée efficace

La rapidité de l’apprentissage

La configuration minimale «légère»

La progression de l’efficacité

La version multilingue

Le casque fourni



Le prix

La commande vocale trop peu fiable