Lobby pro-Microsoft
Sans doute un peu inquiet des restrictions et sanctions (éventuellement financières) que la Commission Européenne pourrait lui infliger, tant la liste des pratiques anti-concurrencielles sur lesquelles porte l’enquête est longue, Microsoft a décidé de réagir. Une entreprise de lobbying acharné a été mise en place auprès des parlementaires du congrès américain.
Celle-ci emprunte une rhétorique très anti-européenne, à laquelle sont sensibles une frange des représentants républicains, mais qui a le don d’agacer certains démocrates et républicains modérés – qui du coup se sont empressés de signaler la manoeuvre à la presse.
L’argumentaire développé est “les sanctions envisagées en Europe pourraient contredire le règlement ratifié en justice avec le gouvernement américain en 2002” – et donc indirectement remettre en cause la Justice américaine ; “L’Europe souhaite perturber l’activité économique de Microsoft pour favoriser ses propres éditeurs” ; “L’Europe veut forcer Microsoft à révéler ses codes-sources afin de mettre la main sur des technologies qu’elle ne maîtrise pas”…
Bref, tout est fait pour que l’éventuelle décision de sanction prise par la Commission (instance politique) contre Microsoft (entreprise) soit perçue comme de l’anti-américanisme économique, et que l’affaire devienne une lutte d’influence et de diplomatie entre les Etats-Unis et l’Europe.
