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Test de DxO Optics Pro 7.5

L’indispensable “lentille correctrice logicielle” de votre appareil photo numérique.

Boro

Publié le

 

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Introduction

On connaît l’intérêt d’Apple vis-à-vis des métiers de l’image, que celles-ci soient animées depuis 1999, ou fixes depuis 2005 avec le lancement d’Aperture.

Et, si du point de vue logiciel les applications d’archivage ou de retouche ne manquent pas sur la plate-forme OS X, du plus simple au plus complexe et parfois avec l’ambition de centraliser à lui seul l’ensemble du workflow autour du développement numérique, DxO Optics se détache nettement du lot.

Le laboratoire français s’est en effet taillé une belle réputation depuis 2003, tant au niveau des fabricants d’appareils électroniques, des professionnels de l’image que des journalistes spécialisés : DxO Labs fournit en effet des solutions de traitement de l’image à de très nombreux fabricants de matériel photo, jusque sur les Smartphones, et des outils d’évaluation très prisés de la presse spécialisée.

Depuis 2004, il propose également DxO Optics Pro, qui permet de corriger les aberrations optiques, spécifiques à chaque couple boîtier-optique, mais qui améliore également autant que faire se peut le rendu des images RAW ou JPEG caractéristiques de chaque capteur, et de chaque modèle d’appareil photo. DxO Optics Pro fait ainsi principalement une chose et il la fait bien : il corrige les défauts intrinsèques du capteur du boîtier et de son objectif, avec à présent plus de 8000 combinaisons dans sa base de données.

Le logiciel est présenté en deux versions, Standard (149 €) ou Elite (299 €), en fonction du boîtier possédé (compact avancé, Reflex amateur, amateurs avancé ou professionnel), la version « de base » étant pleinement fonctionnelle.

Principes de fonctionnement

En laboratoire, les ingénieurs de DxO Labs ont évalué le comportement de chacun des couples boîtier – objectif proposés, pour chaque couple vitesse-diaphragme, à différentes distances et différentes focales, lorsqu’il s’agit d’un zoom. Le but est d’évaluer le comportement de l’objectif, du capteur mais également du ou des processeurs de traitement du signal (Expeed, Digic, Bionz, etc., selon les marques), afin de leur apporter un correctif éventuel sur tel ou tel point de faiblesse (netteté, distorsion géométrique, aberration chromatique, bruit numérique, etc.).

L’ensemble des corrections est ensuite modélisé de manière mathématique sous forme d’algorithme, et mise à disposition sous forme de « module » téléchargé au besoin, appliqué automatiquement par le logiciel dans un premier temps, qui reconnaît à quel type particulier de fichier il a affaire, RAW ou JPEG, et de quel couple boîtier – objectif est issu le fichier.

Pour prendre une analogie avec l’œil humain, DxO se comporte comme s’ il appliquait une correction progressive sur la cornée, le cristallin et l’humeur vitrée, mais également sur la rétine, voire même les différentes aires corticales visuelles puisqu’en traitant les aberrations chromatiques elle corrige (en quelque sorte) le daltonisme. Magique !

Bien entendu, et c’est la moindre des choses, DxO commence par développer vos fichiers RAW de façon totalement transparente, avec au final des résultats d’une qualité sans équivalence sur le marché, fut-ce avec Adobe Camera Raw.

Parce que quelques images valent mieux qu’un long discours :

Installation

Celle-ci est on ne peut plus simple : comme c’est encore le cas pour quelques temps avec les DVD ou les archives DMG d’installation, l’écran d’accueil vous propose de glisser-déposer l’icône du programme dans l’alias du dossier applications. Au démarrage, nouvel écran vous propose d’entrée et d’activation, puis le programme un peu à la manière d’iTunes repère quels types de fichiers RAW sont présents sur votre disque dur, grâce à leurs fichiers EXIF, puis vous propose de télécharger éventuellement un certain nombre de couples boîtier-objectif dont vous pourriez avoir besoin. Régulièrement, de nouvelles combinaisons sont évaluées, et ajoutées à la base de données disponible.

Prise en mains et utilisation

Assez déroutant au début pour les utilisateurs d’Aperture ou de Lightroom, le flux de travail est scindé en trois étapes bien distinctes : Organiser, Personnaliser et Traiter. Au bas de la fenêtre, les clichés du dossier, du projet ou de la bibliothèque Adobe Lightroom actifs restent présents.

Organiser :

Dans la barre supérieure, certaines fonctions de visualisation sont communes avec l’étape de personnalisation, avec la possibilité d’appliquer un certain nombre de procédures prédéfinies, que celles-ci aient été paramétrées dès l’origine par l’équipe de DxO ou quelles aient été élaborées par l’utilisateur lui-même, en fonction de ses habitudes de travail et de prise de vues.

L’arborescence des différents disques disponibles est présenté dans une colonne à gauche, et le contenu du dernier sous-dossier actif en bas horizontalement, dans une bande de type « planche contact ».

Avantage sur d’autres logiciels de retouche et de développement RAW, DxO Optics Pro « n’importe pas » les fichiers originaux, pas plus qu’il ne les transforme à son propre format : il se contente de leur adjoindre un fichier séparé qui est appelé en même temps que le fichiers original, lorsque le logiciel affiche celui-ci. Il appliquera alors le correctif automatique, ainsi que les corrections précédentes éventuelles de l’utilisateur, ce qui ralentit sensiblement l’affichage sur une machine pas toute jeune mais qui présente l’avantage de pouvoir déplacer d’un coup les fichiers originaux et leur correctif, au sein du même dossier.

Personnaliser :

Une fois sélectionné le dossier de travail, DxO propose de passer à la phase de retouche, matérialisée dans l’étape intitulée « personnaliser ». Celle-ci présente à l’accueil une interface simplifiée, intitulée « premier pas », à partir de laquelle il est possible de basculer en mode « utilisateur avancé », grâce à l’onglet « espace de travail ».

Comme on l’a vu, un certain nombre de corrections sont appliquées de façon standardisée, mais sont aisément paramétrables, quelle que soit l’interface de travail dans laquelle on se trouve, grâce à des palettes. De même, leur affichage et leur nombre sont paramétrables, dans un environnement de travail personnalisable qui peut être sauvegardé.

On peut ainsi effectuer des corrections d’exposition, de densité et de colorimétrie, ainsi que sur le bruit numérique, la balance des blancs ou les différentes aberrations de l’optique (distorsion, vignettage, aberrations chromatiques, manque de netteté). On l’a dit, ces corrections sont consignées sur un fichier «compagnon», ce qui permet de préserver le fichier « négatif » original, avec un traitement non destructif.

Le mode « utilisateur avancé » permet même de simuler le comportement d’un certain nombre d’émulsions argentiques de la grande époque, que celles-ci soient couleur ou noir et blanc, inversibles ou négatifs, que des générations d’ingénieurs chimistes s’étaient évertués à rendre le plus discret possible ; celles-ci sont commercialisées séparément dans le Filmpack DxO, également disponible en deux versions selon les pellicules proposées, les plus « pointues » étant réservées au pack Expert.

Au-delà du clin d’œil, ces « rendus créatifs » par ailleurs très en vogue sur l’iPhone avec des applications de type «Instagram», sont à même de« réincarner » des images numériques au rendu parfois un peu clinique, et dans ce cas précis de pallier à une interface quelque peu austère en ce qui concerne le rendu des couleurs. On est loin de l’intuitivité de la correction sélective des teintes, telle que peut la proposer Aperture par exemple. Autre surprise, la récupération de la densité de zones brûlées ou bouchées se fera de façon globale, plutôt que de façon sélective sur la zone claire ou foncée, grâce à une fonction HDR il est vrai très efficace et au rendu très naturel, modulée sur trois crans (Léger, moyen, fort) et d’intensité variable.

Enfin, la barre de menus horizontale supérieure permet de moduler l’affichage, pour une vérification fine des corrections, ainsi que l’application d’autoréglages paramétrés à l’avance et livrés avec le logiciel, ou spécifiés par l’utilisateur à partir de ses réglages personnels, par exemple pour un traitement par lots.

On y trouvera également des outils de correction d’assiette et de perspective, ainsi que de recadrage ou de balance des blancs. Seul l’outil de dépoussiérage est réellement pris en défaut, et se trouve nettement distancé par la technique de clonage des pixels voisins mise en œuvre dans Photoshop ou dans Aperture, par exemple. C’est dommage.

Traiter :

Une fois appliquées les corrections, vérifiées de visu à l’agrandissement 100 %, on peut passer à la phase de traitement et de « sortie « des images.

C’est véritablement l’autre point fort de DxO Optics Pro : le moteur de traitement est d’excellente qualité, avec des options de paramétrage et de personnalisation extrêmement précis et ciblés.

Il est ainsi possible de sortir des « «tirages numériques » au format JPEG, Tiff 8 ou 16 bit ainsi que DNG, avec chaque fois la possibilité de choisir le profil ICC ainsi que de spécifier la résolution de façon précise. Des options de sortie sont également pré-paramétrées pour le Web ou l’impression papier, même si on peut regretter que la version Elite ne prévoit rien au-delà d’u!n format 20 x 30.

La qualité finale du tirage est donc particulièrement bonne, relativement rapide avec une machine un peu datée contrairement à ce qu’on a pu voir pour l’affichage, avec une possibilité de traitement par lots.

Conclusion

DxO Optics Pro est un logiciel extrêmement attachant, et qui remplit particulièrement bien les quelques tâches qui sont au cœur de son propos, pourvu qu’on l’installe dans une machine récente, iMac ou MacBook pro. Il se sentira alors suffisamment à l’aise, comme c’est notamment le cas avec le MacBook Pro Retina, et saura développer les négatifs numériques, ces fameux fichiers au format RAW spécifiques à chaque appareil, et corriger les défauts inhérents à chaque optique en fonction du boîtier qui l’accueille : perte d’acutance et distorsion aux extrémités focales des zooms, aberrations chromatiques, par exemple.

En ce sens il est quasiment indispensable lorsque l’on veut pouvoir s’attaquer à des agrandissements de qualité. Paradoxalement, on pourrait même considérer qu’il peut-être davantage utile pour les amateurs puisque ceux-ci ont moins volontiers un fourre-tout rempli d’optiques haut-de-gamme, adaptées à chaque configuration de prise de vue. DxO Optics ne leur permettra donc pas d’obtenir un magnifique arrière plan flouté, comme avec un téléobjectif professionnel ouvrant à 1,8 ou un zoom à 2,8, mais redonnera au moins du « peps » à des images souvent molles obtenues avec les objectifs des kits standards proposés par les constructeurs.

Grâce a ses capacités exceptionnelles de traitement du signal, il pourra même redonner vie à des images obtenues avec des boîtiers d’ancienne génération, parfois même sévèrement sous-exposées, et ce pour une fraction du prix de Photoshop ou d’un zoom « pro ».

Quant aux pros, ils auront la satisfaction de rendre à leurs clients des tirages absolument parfaits, au-delà même des petites imperfections de leurs onéreux « cailloux de légende », et ils apprécieront volontiers le traitement par lots.

Malheureusement, cette très belle médaille à son revers, en particulier au niveau de la plaie de la photo numérique qui est la correction des poussières, ou même de certaines fonctions avancées de corrections colorimétriques couramment disponibles ailleurs. Pour cela, il faudra recourir à un autre logiciel, source de chute de productivité pour les pros. À défaut d’une intégration complète comme c’est le cas de Liçghtrom, sans doute impossible pour des raisons de format, on aurait aimé un plug-in Aperture.

Encore une fois, et ces réserves mises à part, DxO Optics Pro est un logiciel indispensable à quiconque entend progresser avec son boîtier réflex, ou même compact avancé, pour peu qu’il produise lui aussi des images au format RAW. C’est pourquoi il a obtenu la mention « Le choix de la Rédac ».

– Le prix
– La Version standard sans limitation
– L’efficacité des corrections optiques
– L’efficacité du développement RAW
– La préservation des fichiers originaux
– Les corrections automatiques
– La précision des paramètres de sortie


– La qualité de l’outil poussière
– L’absence d’intégration avec Aperture

Disponible en version d’essai

DxO