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Silicon Valley : la série

Bienvenue dans un monde merveilleux où tout est question de software, de code ou “d’appli” et où l’argent a d’autant moins de valeur que ce sont toujours les autres qui paient…

Boro

Publié le

 

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Attention série (bientôt) culte ! Désolé les gars, ce n’est pas « Game of Thrones » qui représente la meilleure raison de s’abonner au bouquet Orange Cinéma Séries, désormais proposé par la plupart des opérateurs de l’Internet ou du satellite, ou le prétexte pour se précipiter en toute illégalité sur les réseaux de partage ou de streaming.

Pourtant démarrée en toute discrétion, ou presque, début avril, cette mini-série de 8 épisodes d’une trentaine de minutes chacun possède tous les ingrédients pour faire une belle carrière à la télévision, ou pourquoi pas au cinéma, tant les travers des geeks qui ont commencé à prendre le pouvoir sur l’imaginaire mondial après avoir réussi leur « takeover » sur la Silicon Valley semble vouloir agacer les scénaristes des studios de Los Angeles.

“Il pleut du fric partout dans la Sillicon Valley… sauf sur nous!”

Imaginez-vous plongés dans une micro société où l’Humanité se répartit autour de 2 pôles, selon que tel ou tel individu est plus proche du syndrome d’Aspreger le plus caricatural ou au contraire fait preuve d’une absence de scrupules capitalistiques, camouflée sous un verbiage pseudo philanthropique et mondialisant (“Nous voulons bâtir un monde meilleur, basé sur les algorithmes machin-bidule…”), outrée jusqu’à faire passer le cynisme d’une volée de #geonpis en début de quinquennat pour le désintéressement et l’altruisme de chiffonniers d’Emmaüs.

La scène d’introduction de la série ne laisse d’ailleurs guère place au doute : Richard, Ehrlich, «Grosse Tête », Dinesh et Gilfoyle sont en train de s’ennuyer ferme à une soirée donnée pour fêter le rachat de Goolybib, une start-up obscure tout récemment rachetée par Google pour la modique somme de 200 millions de dollars. Au buffet, de la crevette liquide à plusieurs milliers de dollars le litre, préparée par une star locale de la cuisine moléculaire. Sur scène, s’époumone en vain Rock Kid avant que le fondateur de la dite start up tente en vain de dynamiser la soirée en beuglant et détachant chaque mot, façon Steve Ballmer, « I-love-Goolybib’s-integrated multi-platform functionality. Yeah! ».

“Je veux changer les choses… comme Steve

Euh… Quel Steve… Jobs ou Wozniak ? ”

Bienvenue dans la Silicon Valley ! Richard, «Grosse Tête », Dinesh et Gilfoyle vivent en fait dans l’incubateur de start-up fondé par Ehrlich, grâce à l’argent empoché lors du rachat de son comparateur de prix par une grande compagnie aérienne nationale. Cela lui permet de pontifer et de se poser en exemple dans un microcosme où pour ce menu fretin l’essentiel de l’activité sociale consiste à « réseauter », c’est-à-dire se frotter aux gros poissons pour essayer soit de se faire racheter contre un chèque au minimum à 7 chiffres, ou à intéresser suffisamment un capital – risqueur pour qu’il amorce un premier tour de table sur votre projet. Sans dévoiler toute l’intrigue, Richard qui sous ses airs empruntés à développé une véritable pépite d’algorithme va devoir précisément choisir à la fin du premier épisode entre se faire racheter par le géant du moment, ou poursuivre l’aventure Pied Pipper (c’est le nom de sa start-up) avec ses potes. Et décider s’il veut devenir un “vrai connard” pour y arriver…

La série fonctionne en fait à la fois comme un huis clos, un peu à la manière de « That ’70s Show » qui avait révélé notamment Ashton Kutcher avant qu’il ne finisse par se prendre tout à fait pour Steve Jobs, et une comédie plus sociétale à la « Seinfield », à laquelle l’un des scénaristes a d’ailleurs participé. Les noms de Google, Apple ou Facebook sonnent comme des repères familiers, tandis que les personnages des Moguls les plus en vue sont des condensés de ce que les véritables leaders du secteur ont pus livrer de plus caricatural au fil des ans sur leur personnalité, réelle ou supposée. Le comique de situation n’est pas en reste, et la scène dans le « Google bus – like » où le CEO délivre en boucle sur un téléviseur ses mantras, et en tenant dans ses bras un petit africain d’un air visiblement dégoûté est notamment surréaliste, mais il y en a une bonne dizaine de la même eau par épisode de 30 minutes. Personne n’en sort indemne… même si Apple semble bénéficier d’un traitement un peu moins impitoyable que les autres sociétés de la Vallée. Entre autres, le type du placement-produit de Cupertino a réussi à coller un Macbook Air dans les pattes de notre anti-héros…

Dépêchez-vous de réclamer Silicon Valley sur l’iTunes Store : le 5e épisode était diffusé hier soir, et les 3 premiers devaient disparaître de la grille de VOD de OCS. Il semble y avoir de nouvelles séries HBO diffusées par la chaîne à la demande éditée par Orange, 24 heures après leur diffusion aux États-Unis, ce matin sur l’iTunes Store, mais toujours pas de Silicon Valley au rayon des séries dans la boutique d’Apple…

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