25 ans de Mac: Macintosh 128/512
Initialement piloté par Jeff Raskin au tournant des années 70 (1978), le projet Macintosh est venu prendre la place d’une machine de jeux prévue pour venir concurrencer Atari sur son terrain… le même Atari où Jobs a fait ses premières armes, et entraîné son vieux pote de lycée avant de fonder Apple… La petite histoire veut que Jeff Raskin ait poussé la porte de Mike Markula, le P-DG de l’époque et lui aurait proposé son idée d’ordinateur pour tous à la place… quand il était jusque là chargé de la documentation chez Apple !
Basé sur les recherches du PARC de Palo-Alto sur l’interface graphique, le projet lancé en septembre 1979 est régulièrement “siphonné” par le projet mené en parallèle à destination des entreprises, le Lisa, pour être finalement repris en 1981 par Steve Jobs lui-même ; Raskin qui revendique la paternité de la souris mono-bouton – celle du PARC en comptait 3 – en gardera beaucoup d’amertume. Le résultat final sera en définitive beaucoup plus proche de la vision de Jobs que de celle de Raskin.
Lancé le 24 janvier devant l’assemblée des actionnaires réunis dans l’amphi d’un lycée de Cupertino, le Macintosh a fait l’objet d’un lancement sans précédent : 500 000 $ de budget promotionnel, un énigmatique spot publicitaire baptisé 1984, tourné par Ridley Scott et diffusé une unique fois lors de la finale du Super Bowl. Au printemps 1983, Jobs a même débauché John Sculley le n°2 de Pepsi pour le mettre aux commandes d’Apple et réussir le lancement de son bébé ; il s’agit en effet rien de moins que de s’attaquer de façon frontale à IBM, le n°1 du secteur.
Devant l’amphi bondé, Jobs sort le Macintosh de sa sacoche et la voix synthétique de Smooth Talker s’élève : Bonjour, je suis Macintosh. Ne faites jamais confiance à un ordinateur que vous ne pouvez pas soulever. Je suis bien content d’être sorti du sac. La légende veut que Jobs ait réussi à convaincre Sculley de venir rejoindre Apple en lui lançant : Est-ce que vous comptez vendre de l’eau sucrée toute votre vie, ou est-ce que vous voulez une chance de changer le monde avec moi ?. Moyennant quoi, Sculley seul aux commandes après l’éviction de Jobs 1 an plus tard amènera la société au bord de la faillite, après avoir continué à vendre la même limonade, ou presque, pendant 10 ans. Mais ceci est une autre histoire…
Le premier Mac de l’histoire avait fière allure, et le Finder se présentait notamment comme la première métaphore de bureau électronique.
CPU
CPU: Motorola MC68000
Vitesse CPU: 8 MHz
Vitesse Bus: 8 MHz
Data Path Width: 16 bit
Address Width: 16 bit
ROM: 64 kB
Onboard RAM: 128 kB
Maximum RAM: 128 kB
Level 1 Cache: 0.5 kB
Video
Monitor: 9″ built-in
VRAM: 1 bit 512×342
Stockage
Floppy Drive: 3.5″ 400 kB
Il s’agissait notamment du premier lecteur Sony 3,5 pouces rigide de l’Histoire, dont les disquettes 400 ko qui coûtaient la bagatelle de 50 francs – pièce – pouvaient contenir le système et son finder, l’application (le logiciel pour travailler) ainsi qu’une petite dizaine de documents. La liste des innovations radicales apportées par le petit parallélépipède beige est longue : zones graphiques, presse-papier électronique, corbeille, menus déroulants, polices de caractères graphiques… mëme sa campagne de communication va faire école, tout comme l’usine de Freemont entièrement automatisée qui le fabrique et qui manquera de peu de voir sa jumelle installée près de Rennes pour équiper de Macintosh les écoles françaises…
Vendu trop cher, le Macintosh 128 se voit remplacé en septembre de la même année par un modèle doté de 512 K de RAM en haut de la gamme, vendu 3,195 $ ou un peu moins de 30 000 francs de l’époque, le prix du 128 baissant dun tiers. Les 2 modèles étaient livrés avec une cassette audio de présentation, à l’appui d’une disquette d’exercices, ainsi qu’un logiciel de dessin bitmap (MacPaint), et du premier traitement de textes Wysiwyg de l’histoire. Le coup de génie de Jobs fut d’ccompagner le Mac dès sa sortie d’un véritable écosystème, et notamment d’une imprimante laser qui allait faire du Macintosh le pionnier de la PAO…
