Espionnage chinois : un État européen exige qu’Apple et Google censurent DeepSeek
Elle pourrait disparaître d’un second App Store européen.
Depuis janvier, l’application DeepSeek fait parler d’elle comme la nouvelle alternative chinoise à ChatGPT. Cette intelligence artificielle a rapidement conquis des millions d’utilisateurs grâce à ses performances comparables aux modèles d’OpenAI, mais pour une fraction du coût. Sa montée en puissance avait même provoqué un vent de panique chez les géants américains de l’IA.
Vous avez peut-être entendu parler des problèmes de sécurité qui entourent déjà cette application. Une base de données exposée contenant plus d’un million de lignes de données privées avait été découverte fin janvier. L’Italie avait alors pris les devants en exigeant le retrait de DeepSeek des boutiques d’applications. Cette fois, c’est au tour de l’Allemagne de prendre des mesures similaires.
L’Allemagne exige le retrait immédiat
© iPhon.fr
L’autorité allemande de protection des données vient de demander à Apple et Google de supprimer DeepSeek de leurs magasins d’applications. Meike Kamp, commissaire à la protection des données du pays, justifie cette décision par le transfert illégal de données personnelles vers la Chine effectué par l’application.
Cette décision intervient après une première alerte envoyée à DeepSeek en mai 2025. L’entreprise chinoise avait alors été sommée de se conformer aux exigences européennes en matière de transferts de données hors UE ou de retirer volontairement son application. Face à l’absence de réaction, les autorités allemandes ont décidé de passer à l’étape suivante en s’adressant directement aux plateformes de distribution.
Un mouvement qui s’étend à travers l’Europe
L’Allemagne n’est pas la première à agir contre DeepSeek. L’Italie a déjà bloqué l’application en début d’année, tandis que les Pays-Bas l’ont interdite sur tous les appareils utilisés par le gouvernement et ses employés. La Belgique recommande également à ses fonctionnaires de ne pas utiliser cette IA chinoise.
Ces mesures s’inscrivent dans un contexte géopolitique tendu autour de l’intelligence artificielle. Reuters a révélé cette semaine que DeepSeek collabore avec l’armée et les services de renseignement chinois.
Aux États-Unis, les législateurs préparent un projet de loi pour interdire aux agences fédérales d’utiliser des modèles d’IA développés en Chine, tout comme la Chine interdit à ses entreprises d’utiliser les modèles d’OpenAI. On se rappelle en outre que deux jours après la sortie de DeepSeek, le Pentagone avait bloqué l’accès au chatbot chinois pour ses employés.
Apple et Google n’ont pas encore réagi officiellement à la demande allemande. Les deux géants avaient cependant obtempéré lors de la demande italienne. Cela laisse présager une issue similaire pour ce nouveau cas.