L’Irlande veut-elle limiter l’optimisation fiscale d’Apple ?
Concernant Apple, les chiffres sont éloquents puisque la société paye en Europe moins de 2% des milliards de bénéfices annuels réalisés. Le Sénat US s’était ému cet été de cette évasion fiscale légalisée, mais le problème semble aussi résider dans la volonté politique réelle des gouvernements à instaurer les bonnes barrières pour que ces pratiques ne perdurent pas.
Le gouvernement Irlandais serait donc sur le point d’agir et de forcer Apple à choisir un pays de résidence pour ses opérations européennes, un choix qui de facto empêcherait Apple de se placer en deça des 12% de ponction sur les bénéfices pratiqués en Irlande, un chiffre pourtant très faible au regard du niveau des taxes américaines.
Le seul souci est que pour le moment , et comme très souvent dans ce type d’affaire, les paroles sont très rarement suivies d’actes. Depuis le début de la crise, le choix européen de la quasi totalité des pays membres a été de faire payer les dettes des États (et même une partie des dettes privées) par les populations, élargissant de fait l’assiette des ponctions, et en évitant toute surtaxe des très grosses richesses ou des ultra-bénéfices des grands groupes. Le même constat peut être fait sur la lutte contre la fraude fiscale qui concerne pourtant et avant tout de grandes fortunes. Pour le dire clair, c’est un anti-New Deal…
A l’aune de cette idéologie très contraignante pour les peuples et très protectrice pour les sociétés privées il serait vraiment très étonnant que quelques déclarations sans doute un peu surjouées dépassent le cadre du buzz médiatique.