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Apple oblige Izneo à censurer ses BD

iMike

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Selon que l’on se trouve d’un bord ou de l’autre de l’Atlantique, la compréhension de ce qu’est la pornographie peut grandement varier. Chez Apple, cette notion est très large, à telle enseigne que les navigateurs web alternatifs proposés sur l’AppStore sont interdits aux moins de 17 ans. La plateforme de distribution de bandes-dessinées Izneo (Dupuis, Dargaud, Le Lombard, etc.) en a fait l’amère expérience : la veille du week-end de Pâques, un coup de fil d’un employé de l’AppStore aux États-Unis a ordonné de nettoyer le catalogue de tous les contenus jugés licencieux… sans préciser quels ouvrages en particulier. Ces BD sont en effet jugés «pornographiques pour les américains», ce qui ne l’est pas forcément pour les lecteurs français ou européens.

Connaissant le puritanisme parfois extrême d’Apple, Izneo n’a pas fait dans la dentelle. Le service, dont la majeure partie des revenus sont tirés de son activité sur l’AppStore, a donc décidé de supprimer 1 400 références, sur les 4 000 de son catalogue ! «Apple ne nous a donné aucune consigne sur ce qu’ils jugent comme pornographique ou pas. Nous leur avons proposé de nous caler sur l’iBookstore pour retirer les titres car nos BD sont aussi vendues dans la librairie en dehors de notre application, nous avons essuyé un refus», indique le distributeur. L’iBookstore est plus souple concernant ce type d’ouvrages.

En conséquent, la moindre courbe suggestive a été impitoyablement traquée, y compris dans des albums qui ne sont pas vraiment sujets à ce type de débordement, dont les très innocents Blake & Mortimer. Et il fallait s’exécuter fissa, car Apple n’avait laissé à l’application qu’une trentaine d’heures pour censurer sa base de données. Cela aurait pu être pire, car à l’origine ce sont rien moins que 2 800 BD qui avaient été visées, avant d’en «sauver» 1 300.

Au final, seul 60% du catalogue reste disponible pour le moment, avant qu’Izneo ne réintègre certaines oeuvres au cas par cas. De fait, «les achats ont baissé et notre chiffre en a pâti», précise, dépité, le distributeur, car «les jolies filles un peu sexy c’est ce que l’on vend le plus». Mais pas sur l’AppStore…

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