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Prospective

Un disque dur « light » ?

Depuis quelques mois déjà, nous sommes tous subjugués par la mémoire flash NAND et ses applications pratiques à venir.

MacGregor

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Au point de penser, dur comme fer, que cette technologie du futur serait en voie de remplacer le disque dur mécanique actuel, intégré à nos ordinateurs depuis des années. Les avantages sont connus. Ses inconvénients (provisoires ?) le sont moins…

Mémoire flash NAND : les avantages

Le principe de cette technologie de stockage des données est relativement simple à comprendre. Il s’agit d’un disque dur mais sans les inconvénients de celui-ci, car c’est une masse à semi-conducteurs réinscriptible. Et donc, la mémoire flash permet de consommer moins d’énergie (et d’augmenter l’autonomie des portables), d’avoir un accès très rapide aux données tout en ayant un poids plume pour une taille de guêpe. Les constructeurs parlent d’un gain de l’ordre de 10 à 25% en termes d’autonomie, ce qui est loin d’être négligeable pour les utilisateurs nomades. Le tout se déroulant dans un silence de cathédrale.

À la différence d’un disque dur mécanique dont les plateaux tournent pour aller chercher vos données (éparpillées au fil du temps et augmentant les temps d’accès), la mémoire flash offre une zone tampon dans laquelle est stockée une image de vos données. Vous accédez à cette image en fait et non pas aux données stockées sur la mémoire elle-même. C’est pourquoi l’accès à ces données est instantané.

Autre avantage, et non des moindres, c’est le silence de fonctionnement. Car vous n’avez plus le petit cliquetis des plateaux, allant et venant chercher vos données à chaque sollicitation. Voici pourquoi tout le monde se jette sur cette technologie, qui doit remplacer à moyen terme, nos disques durs traditionnels.

L’adoption de cette mémoire flash de type NAND a pour but de remplacer les disques durs de petites tailles (1,8 pouce exclusivement) dans des appareils électroniques de plus en plus réduits ; à l’heure du nomadisme à tout crin. Et bien évidemment, les ordinateurs portables (ultra portables) ne font pas exception, car ils seraient encore plus petits grâce à la mémoire flash intégrée comme disque dur.

D’ailleurs, deux entreprises de grande envergure (SONY et SAMSUNG posséderaient déjà à leur catalogue interne, un prototype ultra-portable à base de mémoire flash. La commercialisation de ce genre d’ordinateur serait prévue pour SAMSUNG à la fin de cette année. Apple pourrait en faire autant ?

Mémoire flash NAND : les inconvénients

Le prix est sans aucun doute le premier frein, à l’adoption massif, de cette mémoire de masse à l’intérieur de nos ordinateurs PC & Mac. Actuellement, un Go de mémoire flash coûte environ 45 dollars à un fabricant de produits électroniques grand public, selon l’analyste de Jim Handy de Semico Research. Tarif qui va se multiplier au fur et à mesure que la capacité de stockage augmente, alourdissant nettement le prix final de l’ordinateur dotée de cette mémoire.
Le disque dur permet aujourd’hui de stocker des centaines de Gigaoctets pour un prix dérisoire, alors que la mémoire NAND est limitée à 32 Go. Les disques durs version 1,8 pouce atteignent aujourd’hui 100 Go, et ces derniers sont directement visés par la concurrence de la mémoire flash NAND, comme nous l’avons vu précédemment. Reste que la capacité de cette dernière est relativement faible par rapport à la concurrence, du moins pour s’imposer comme le successeur incontesté du disque dur dans les semaines qui viennent. C’est le lot de toutes les nouvelles technologies qui pointent le bout de leur nez, avant un déploiement massif sur le marché.

Actuellement, l’industrie numérique n’a pas assez de recul pour connaître la durée de vie moyenne de ce genre de périphérique de stockage de nouvelle génération. Hormis le fait que la mémoire flash devrait être en mesure de réaliser au moins 100 000 cycles d’écriture, on ne sait pas combien de temps les données pourront être conservées. À la différence du disque dur traditionnel, dont la mécanique peut lâcher à tout moment, la mémoire flash ne pourra plus inscrire les données sur sa zone tampon au bout des cycles d’écriture prévus. À partir de ce moment-là, vous ne pourrez plus rien stocker.

C’est un marché en pleine expansion. Avec l’explosion des nouvelles technologies, la demande de stockage est en nette augmentation ; couplée à la révolution nomade qui engendre la multiplication des périphériques (ordinateurs compris) toujours plus petits et plus légers. Samsung, Intel, STMicroelectronics, Infineon, Renesas, Toshiba et AMD réalisent les composants de base de ce type de mémoire et sont donc les principaux fabricants actuellement de par le monde. Je vous rappelle que l’inventeur de la mémoire flash c’est Toshiba.

Quoi qu’il en soit, il paraît dès lors peut probable que la firme de Cupertino soit sur le point de concevoir un ordinateur de type « ultra-portable » à base de mémoire flash NAND dans les semaines à venir, à court terme le prix serait encore trop élevé pour le client final.
Par contre, cette éventualité est plutôt crédible pour la fin du semestre prochain. Samsung a annoncé la sortie officielle de son premier ordinateur ultra mobile à base de mémoire flash NAND pour les fêtes de Noël. La firme de Cupertino serait capable de faire la même chose pour la fin de l’année, voire pour une annonce au Macworld de San Francisco en janvier prochain.

Le disque dur à de beaux jours devant lui ?

Ill est certain que les avantages liés à cette nouvelle technologie (la mémoire flash), sont importants : silence, autonomie, rapidité d’accès aux données. Les inconvénients, comme le prix, la capacité de stockage « limitée » et la durée de vie ignorée (pour le moment) ; sont encore des freins trop importants à son développement massif auprès du grand public. Mais comme bien souvent, dans le domaine des nouvelles technologies, le mouvement qui est en marche ne s’arrêtera certainement pas en si bon chemin. Attendons que les prix baissent encore de façon significative (pour la fin de l’année 2007 normalement) et nous commencerons à flirter avec les joies de la mémoire de masse « light ».