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Prospective

La corrida Apple

MacGregor

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On ne compte plus les mises à mort de l’entreprise de Cupertino, par les différents acteurs majeurs de l’industrie informatique. Que ce soit le PDG Michaël Dell (de l’entreprise éponyme), ou bien d’autres pontes du monde numérique, ils y sont tous allés de leur couplet cinglant et prémonitoire selon eux. Mais aucun n’a eu raison, du moins jusqu’au jour d’aujourd’hui. Regardons ce qui s’est passé durant cette MacWorld Expo de San Fransisco version 2001… N’oublions pas que le monde du Business utilise la passion mais n’est pas basé sur cette dernière. C’est la logique qui s’impose! Donc il est de bon ton de critiquer ce que l’on n’a pas eu le courage -ou l’envie- de réaliser soi-même. Un concurrent va se servir de l’erreur de l’autre et faire vibrer la corde passionnelle de ses acheteurs, terriblement plus efficace que de se contenter de dire "Bravo pour le concept, on n’y avait pas pensé". C’est humain et c’est du marketing.
Les plagias innombrables du concept de l’iMac ou du Cube G4 en sont la preuve éclatante. Le PowerBook G4 en titane connaîtra-t-il le même sort? Apple sort un "jouet" coloré, tout le monde rigole, quelques mois passent et tout le monde copie. Indécrottable logique économique…
Alors Apple va-t-elle mourir suite à la chute de son action de plus de 50 % durant ces dernières semaines? Les annonces du 9 janvier 2001 lors de la Keynote de Steve Jobs suffiront-elles à faire grimper cette même côte?

Retour sur le passé noir…
Avant la date mythique pour tous les aficionados de Juillet 1998, Apple était dans une impasse financière mais aussi idéologique. Panne d’idées, panne de concepts, parts de marché très réduites. La firme ne savait plus se vendre et s’enfonçait dans sa tour d’ivoire inexorablement.
Pour une entreprise qui a contribué grandement à démocratiser l’informatique pour tous, c’est assez paradoxal. Mais il en était ainsi, n’en déplaise au Docteur Amélio.
De bonnes chose existaient, ou étaient dans les cartons, mais elles n’étaient pas du tout optimisées. En 1984 le Mac va permettre le lancement de la PAO (secteur aujourd’hui toujours dédié au Mac du reste), l’introduction du Bureau et de la corbeille est une fantastique révolution. Pendant ce temps, Microsoft peaufine Ms-Dos et lance Windows 3.11 qui sont des systèmes qui ignorent encore les innovations de Cupertino. Avec la firme de Redmond, l’informatique est fastidieuse pour le Grand Public de l’époque. Et il se vend des machines Apple comme des petits pains. La suite tout le monde la connaît, à mon plus grand regret…
Mais par ce cap historique, Apple vient de s’inscrire définitivement dans la lignée des grands de l’informatique. A l’image des pionniers, elle pérennise sa présence dans cet univers d’octets, car elle a été du voyage des premiers fondateurs… C’est cela qui est réellement important et qui me fait dire qu’Apple ne pourra pas mourir comme une start-down. C’est impossible. Si mort il y a un jour (rien n’est éternel), elle sera lente, inéluctable et peut-être même souhaitable. Mais plusieurs années nous sépare de cet événement…s’il doit avoir lieu un jour.

Le fabuleux pied de nez de l’USB…
Juillet 98 lancement de l’iMac. Pas de lecteur de disquettes, on rompt avec l’ancien monde devenu désuet aux yeux de Steve Jobs (remarquable visionnaire soit dit en passant) et beaucoup de Macusers sont mécontents. La seule possibilité d’extension est incarnée par les deux ports USB. Technologie issue du monde PC (une fois n’est pas coutume) qui n’avait pourtant pas décollée chez les cousins Wintéliens au vu des périphériques existants à cette époque. Et grâce à Apple, le décollage sera immédiat. Tous les constructeurs se lancent dans l’aventure et c’est une véritable foire de Noël pour les utilisateurs.
Lors de l’AppleExpo France 1998, il n’y avait que le lecteur LS-120 d’Imation qui a eu le courage et l’intelligence marketing d’épauler l’iMac par le biais de son périphérique. Car le bonbon translucide fût sacrément isolé lors de son lancement dans la jungle USB, et cela avait bien évidemment porté le flanc à la critique…
Là aussi c’est un virage radical qu’a pris Cupertino : intégrer les standards des autres, qui de surcroît sont majoritaires, en abandonnant petit à petit les solutions propriétaires (souvent incompréhensibles ou même mesquines) pour s’ouvrir au monde en marche. Que ce choix fût dicté par la peur de sombrer ou bien pour une autre raison, il fallait avoir l’intelligence et le courage d’une grande entreprise que de la prendre, cette sacré décision! Par Le poids historique de la firme à la Pomme et son ouverture aujourd’hui aux standards mondiaux de l’informatique, font que malgré des erreurs de parcours elle ne peut plus disparaître comme nous pouvions y croire quelques années auparavant.

L’avenir est en marche, Apple en tête…
MacOS X Bêta nous a mis l’eau à la bouche. Ce système représente un avenir radieux pour Apple qui se trouve être la première entreprise à mettre à la portée de tout un chacun un système Unix BSD de façon convivial à la sauce MacOS "classique". Il fallait oser, il fallait le sentir, il fallait tout simplement y croire. Et les faits donnent raison à l’équipe Apple, quand on voit les ventes de la version bêta (pourtant payante…) et quand on prend en main ce système d’exploitation pour la première fois. Débutant, confirmé, ou même Linuxien de souche, tous sont du même avis : c’est un sacré produit ! La version finalisée qui sera disponible le 24 mars 2001, rallie déjà les plus grands de ce monde, qui ont tous répondu à l’appel, en prévoyant une version de leur produit pour nos machines sous X. Qu’ils en passent par Carbon ou Cocoa, ils seront là. Cet OS sera bien évidemment l’une des fondations primordiales de la continuité du succès d’Apple, voire de sa croissance. C’est à souhaiter en tout cas. Les machines que produit Cupertino peuvent prêter le flanc à la critique. Il est vrai que la sortie du premier iMac (pas assez de vram), du premier iBook (pas assez de ram) et la lente évolution de la fréquence de nos processeurs (psychologiquement en tout cas, on commence à être sacrément distancé) font que l’avenir peut paraître sombre. Mais ces retards seront comblés inéluctablement. Les dernières annonces en matière de fréquence processeur (733 Mhz pour février) à San Fransisco sont destinées à nous rassurer. Mais on peut s’attendre bien évidemment à une rapide augmentation de ces fréquences "temporaires". Tout le monde le sait, ce n’est plus un secret…:-)

Alors gardons la tête froide face aux évènements passionnels, n’oublions pas les enjeux économiques et la logique du business, qui font que la chute de la côte Apple est peut-être une bonne chose économiquement parlant. Cela permet à Apple de ne pas s’endormir sur ses lauriers et de nous proposer des solutions toujours complètes à des prix plus bas. Ou bien, cela servira d’avertissement assez puissant à destination de Steve Jobs, pour que ce dernier se ressaisisse et évite certains impairs qui ne sont que de légers détours sur la route du succès, cependant. Nous avons l’impression que c’est exactement le scénario de cette MacWorld 2001, Steve prend un autre virage et prouve une fois de plus son talent de visionnaire avec le lancement de iDVD sur une machine qui intègre un lecteur ahurissant… dont le prix dans le commerce était jusqu’alors plus élevé celui que l’on va payer sans le PowerMacintosh G4 qu’Apple nous "offre"…:-)
C’est peut-être aussi, l’une des raisons majeures, qui nous font aimer passionnément le Mac.

Conclusion temporaire?…
Alors que répondre aux détracteurs d’Apple? Devons-nous réellement leur répondre, leur expliquer encore une fois pourquoi on aime se servir d’un Mac et pas d’une machine sous Windows? Quelle réaction doit-on avoir nous les utilisateurs de "base" qui ne prenons pas directement parti dans le processus de la firme à la Pomme pour ses choix stratégiques et marketing? C’est là que les actionnaires sont importants…
Tant que Cupertino livrera des produits tels que MacOS, ou bien des machines (colorées ou non) comme il en existe actuellement en avance sur son temps, je pense que nous n’avons pas trop de soucis à nous faire. C’est justement dans ce domaine, que les détracteurs d’Apple continueront d’exercer leur art de la critique, et c’est inéluctable à moins que Cupertino ne cesse d’innover…
Quand on est le premier à se jetter à l’eau sur une idée, une voie inexplorée, il faut s’attendre à être pointé du doigt et à être encensé dans le même temps. Cependant, j’attends avec impatience de voir une Keynote où les prix baisseraient significativement pour la première fois. Où les machines frappées d’une pomme deviendraient réellement accessibles sans concession hardware mesquine, ou embarquant un train de retard technologique en fonction de la grille tarifaire…
Même si Steve Jobs réagit avec une logique financière (Apple n’est pas une oeuvre caritative), cet homme a réellement quelque chose de différent incarné par un formidable amour de la technologie (cf le Cube & consors). Et c’est cet amour là, que Jobs fait passer dans ses produits, dans son éventuel nombrilisme personnel ou bien encore dans sa vision personnelle du monde de l’informatique de demain. Visiblement Apple écoute ses utilisateurs (programme feed-back de la bêta OS X), c’est encourageant mais cela doit encore s’améliorer.
On peut toujours faire mieux, certes. On peut toujours discuter jusqu’à plus soif des choix de Jobs et de ses amis. On peut toujours s’insurger contre ces mêmes choix.
Mais c’est sûrement pour cela que nous sommes des passionnés (des vaches à lait?), mais surtout des utilisateurs numériques heureux dans leur ensemble car nous aimons tous utiliser MacOS en tant que système. Et nous ne sommes pas prêt d’en changer, vous ne croyez pas?..:-)