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Édito

L’enfer gèlera-t-il pour de bon?

“Intel inside… idiot outside”. La blague n’avait pas tardé à faire florès, tant l’omniprésence de la communication du fondeur de Santa Clara s’était faite difficile à supporter pour les aficionados de Cupertino, au fur et à mesure que les parts de marché d’Apple déclinaient…
Or si l’on en croit une indiscrétion publiée par le Wall Street Journal, les choses pourraient bientôt ne plus être aussi simples…

Boro

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Nos lecteurs, sûrement inquiets, ont entrepris de faire suivre à la Rédac la dépêche de Reuters qui, citant elle-même le Wall Street Journal, évoque des pourparlers engagés entre Intel et Apple, lesquels “pourraient le conduire prochainement à équiper sa gamme de micro-ordinateurs Macintosh de processeurs Intel“. Pas moins… A l’origine de l’article du WSJ, on trouve “2 dirigeants du secteur ayant eu connaissance de discussions récentes entre les 2 sociétés“…

Pour autant, le fait de prendre langue avec un rival de son partenaire ne signifie pas obligatoirement que l’on va faire des infidélités à ce dernier. IBM pourrait tout simplement se voir ainsi voir “mettre la pression”, après avoir pris un an de retard sur l’objectif annoncé des 3 GHz et pire, s’être affiché avec Microsoft en fournissant à la Xbox une version de son processeur PowerPC cadencée à 3,2 GHz, qui-plus-est dérivée de son processeur haut-de-gamme Power 5 (voir la dépêche du 14 mai 2005).

Apple qui a d’ordinaire pour règle de conduite de ne jamais commenter les rumeurs, fussent-elles les plus farfelues, a qualifié les éléments avancés par le quotidien boursier par la voix ‘une de ses port-parole “de rumeur et de spéculation”, ce qui paradoxalement constitue en soi une information…

“Un serpent de mer” vieux comme Apple, ou presque

On se souvient que la présence du PDG d’Intel Paul Otellini au premier rang de la Keynote du MacWorld Expo de janvier 2003, en tant qu’invité d’honneur d’Apple avait alimenté bien des polémiques en ce sens. Bien qu’improbable, l’éventualité du switch d’Apple vers Intel fait ainsi partie des “serpents de mer” qui refont régulièrement surface dans la presse PC ou généraliste, et il n’est guère passé une année sans qu’un visionnaire en mal de prophétie n’annonçât l’événement comme d’autres en leur temps la reformation des Beatles…

Mais si Steve Jobs n’est bien entendu jamais où on l’attend et qu’il n’est que les montagnes qui ne se rencontrent jamais, on voit mal se qui pourrait pousser Apple à se passer de l’avance technologique des processeurs RISC, sauf à garder une carte dans sa manche en cas de défection de son fondeur attitré…

Or il existe bel et bien un “plan B”, basé sur un processeur x86 depuis 1997 et le coup d’envoi du projet Rhapsody. C’est en effet sur cette base qu’a très largement été construit OS X tel que nous le connaissons aujourd’hui, base elle-même édifiée
sur OpenSTEP, capable de tourner sur n’importe quelle architecture matérielle… ou logicielle : il existait même une “yellow box” windows capable de tourner sur l’OS de Redmond. Depuis, c’est un secret de Polichinelle qu’à Cupertino on a continué à faire évoluer des versions de l’OS-maison capable de fonctionner sur Intel, juste “au cas où”…

Reste que le positionnement d’un Macintosh architecturé autour d’un processeur Intel, fut-il un Xeon 64-bit, ne serait pas simple. Dépourvues du jeu d’instructions Altivec, les puces Intel ne pourraient tirer tout le parti des applications et de Mac OS X, dont une bonne part de l’affichage et des calculs graphiques est précisément basé sur les calculs en virgule flottante du Velocity Engine… Une machine de guerre en direction des switchers, en prolongeant la logique qui a présidé au lancement du Mac mini? Cela reste possible…

Un Tablet Mac Intel inside?

Mais si la “fuite” n’est tout simplement pas un nouveau message d’avertissement adressé à IBM, 2 mois après la démarche de 3 des plus gros fabricants de PC racontée par Steve Jobs, venus lui demander de porter une version d’ OS X sur x86, la réponse pourrait tout simplement être ailleurs.

Quant à voir Apple s’aventurer dans le monde PC, le premier nom qui viendrait à l’esprit serait celui d’AMD, qui présente l’avantage de maîtriser à la technologie RISC en plus du CISC, développée qui plus est en collaboration avec IBM. Or on sait que le moteur qui fait avancer Apple c’est, sinon l’innovation à tout crin, du moins toujours la pertinence des choix technologiques. Or le seul avantage que possède Intel est la technologie Centrino, qui permet aux puces de Santa-Clara d’économiser un peu d’énergie dans les communications Wi-Fi.

Si flirt Apple-Intel il y avait, il pourrait ainsi concerner un “iBidule ambulatoire”, du type du Tablet Mac déposé le 10 mai dernier aux États-Unis, et en Europe le 11 août 2004, en lui permettant de bénéficier des avantages du wireless en allant au delà des 4 à 5 heures au mieux d’autonomie des actuelles batteries de portables, soit de bénéficier de batteries de taille réduites et de fiabilité moins aléatoires… Réponse peut-être dans quelques mois, à moins qu’il ne faille tout simplement chercher du côté des serveurs…