Universal baisse les prix
Est-ce avec la volonté de placer Apple dans une position délicate ? Universal a annoncé son intention de baisser les prix pour les services de téléchargements européens sur plus de 1500 albums anciens à compter du 1er novembre et à priori de manière permanente. Chaque magasin en ligne sera libre de fixer les nouveaux prix de vente au public et d’en faire la publicité en accord avec leur stratégie de vente.
The Who, Bob Marley and the Wailers, REM et The Cure font partie de la première fournée, avant qu’au cours des douze prochains mois, d’autres artistes comme ABBA, Mary J. Blige, Bon Jovi, Eric Clapton, Sheryl Crow ou encore Stevie Wonder soient concernés. Chez Universal, on justifie officiellement cette baisse des prix par la volonté de développer la vente de musique en ligne et de répondre à l’attente des utilisateurs d’une musique toujours plus facile d’accès et moins chère. Bien-sûr on évoque pas les verrous numériques imposés.
Apple n’a pas encore indiqué si l’iTunes Store répercutera les baisses de prix… Il est vrai que les Majors dans leur ensemble font déjà bénéficier Apple – et probablement l’ensemble de leurs gros clients – d’un tarif de gros différencié sur les titres de leur catalogue, en particulier en fonction de l’actualité de ceux-ci. Apple achète ainsi les titres qu’elle met à son catalogue en gros entre 60 et 80 centimes d’euros par morceaux.
S’agit-il d’une ristourne supplémentaire pour stimuler encore l’adoption de l’achat en ligne, les industriels du disque ayant pris acte du déclin inéluctable du support CD? Ceux-ci ont en effet expérimenté en 2 temps l’année dernière – avec succès – la mise sur le marché de leur fond de catalogue jusque-là indisponible… sauf sur les réseaux d’échange ! Ont-elles décidé d’adapter au marché numérique la formule qui avait fait le succès des collections “Prix d’ami”? Ou s’agit-il en l’espèce d’une nouvelle savonnette sous les pieds du géant du secteur, jusqu’ici intraitable quant au prix unique…
A moins qu’un accord ne soit tout simplement intervenu sur ce point à la manière du modus vivendi trouvé avec l’industrie du disque, le marché de la musique numérique étant désormais considéré comme “suffisamment mûr”… Jean-Bernard Lévy le Président Directeur Général d’Universal avait de toutes façons déclaré que sa société en avait fini avec les positions de principe vis-à-vis de ce marché, et que chaque piste intéressante serait explorée… Mais pendant ce temps, les passages à tabac judiciaires continuent…