ETSI : Apple pousse à l’intégration SIM
L’ETSI n’est pas que le lieu de pouvoir où se décide les futurs standards de la téléphonie – l’organisme européen a finalement voté pour un design de nano SIM qui n’a pas l’heur de plaire à Nokia. On y discute également de technologies qui auront un impact sur nos habitudes, comme par exemple la mise en place de règles communes pour l’eUICC (Embedded Universal Integrated Circuit Card), un terme barbare qui signifie plus simplement «SIM intégrée».
Le débat actuel concerne plus particulièrement l’industrie M2M (machine-to-machine), qui conçoit des appareils intégrant une carte SIM – en l’occurrence, il ne s’agit pas d’une carte à proprement parler mais d’une simple puce réseau dont les problématiques sont les suivantes : comment procéder lorsqu’un appareil nécessite le réapprovisionnement d’un autre opérateur ? Comment faire quand un appareil M2M est difficilement accessible ? Et comment gérer le changement de propriétaire ?
Des questions qui de prime abord, ne touchent pas réellement les constructeurs de téléphones mais l’ETSI débat néanmoins sur ce sujet car mieux vaut prévenir que guérir. Surtout, les solutions envisagées sont autant d’outils qui pourraient être mis en pratique le jour où un fabricant de smartphone décide de se lancer dans une telle aventure. L’organisme évoque ainsi des réglages d’abonnement via un réseau sans fil type Bluetooth, ou encore par une simple connexion USB.
On pense bien évidemment à la connexion entre un iPhone et iTunes, qui permet déjà dans certaines circonstances de débloquer un mobile. Demain, il serait tout à fait imaginable de se passer complètement d’une carte SIM (celle-ci étant intégrée) et donc, du passage obligé par un opérateur, puisque l’utilisateur pourrait tout gérer depuis iTunes. Un rêve pour Apple, à qui l’on a déjà prêté la volonté de supprimer les opérateurs de l’équation iPhone.
Lors du débat sur la nano SIM, Apple avait fait savoir son désaccord quant aux déclarations de Motorola qui estimait que ce format allait rester dans le paysage un bon moment et qu’il nécessiterait à terme un réaménagement. Cupertino estime au contraire que l’utilisation d’une eUICC dans un appareil mobile pourrait intervenir assez rapidement – c’est ce qui explique peut-être l’absence de réelle innovation pour le format nano SIM : pourquoi perdre du temps à développer un nouveau design alors que ce type de carte est voué à disparaître ? Il ne reste plus qu’à convaincre les opérateurs, ce qui sera une toute autre paire de manches…
