Enough Project : satisfecit pour Apple
Une fois n’est pas coutume, un organisme non-gouvernemental félicite Apple, et qui plus est sur un sujet éminemment sensible : la qualité de la filière des minéraux qui servent à la fabrication des gadgets électroniques en tout genre. Les filières «conflict-free», c’est à dire celles ne dépendant pas de régions situées en zones de guerre et où l’exploitation humaine est dramatique, deviennent ainsi une cible prioritaire pour l’amélioration globale des conditions de fabrication des machines électroniques.
L’Enough Project s’est fixé pour objectif d’améliorer sensiblement la filière des minéraux souvent pointée du doigt pour les conditions de travail très dangereuses de ses ouvriers (principalement en Afrique). Apple, HP, et Intel se retrouvent dans le panier des bons élèves essayant même d’améliorer de leur côté les normes en place avant même l’aval final des instances nationales. Nintendo en revanche, et comme souvent, se retrouve épinglé à la dernière place, le fabricant de consoles étant accusé de ne rien faire pour tracer la provenance des composants et matériaux de ses machines.
Sharp ainsi que d’autres entreprises japonaises ou coréennes se retrouvent dans ce peloton du moindre effort tandis que Philips, Sony, Panasonic, RIM, SanDisk et AMD sont loués pour leurs progrès et leur ralliement à l’Enough Project lui-même.
Le problème des filières sanglantes n’est pas nouveau : les Etats-Unis, via le Consumer Act tentent de poser des règles et obligent maintenant les fabricants qui vendent sur le terroire US à justifier la provenance des matériaux utilisés.
On se souvient que le groupe d’activiste Yes-Men avait lancé une application sur l’AppStore afin de dénoncer les pratiques d’Apple sur le sujet, application qui avait été prestement retirée. Au vu du satisfecit fourni aujourd’hui par l’Enough Project, on peut se demander si, tout comme pour nombre d’actions de Greenpeace, Apple n’a pas été choisi comme cible prioritaire plus pour l’aspect médiatique qu’offre cette caisse de résonnance que pour ses réels méfaits supposés envers les conditions de travail de certains salariés, qu’ils soient chinois ou africains.
