ZTE : le grand plongeon
Le temps n’est pas si loin où ZTE était promis à un avenir brillant et où l’entreprise parvenait même sur un trimestre à doubler Apple. Mais ces bons résultats, c’était avant.
Après une année 2011 plutôt bonne, l’un des principaux fabricants chinois de smartphones s’est écroulé sur les neuf premiers mois de 2012, affichant même des pertes, ce qui ne s’était pas vu depuis des années chez le fabricant. 279 millions de dollars composent donc le “trou” de ZTE à l’orée de la période des fêtes qui devrait peut-être permettre au low-coster de repasser dans le vert.
En sus de ces déboires économiques, ZTE a eu dernièrement fort à faire devant les membres du congrès américain qui ne sont pas vraiment convaincus que les appareils de ZTE et de Huwai ne recèlent pas de portes dérobées facilitant l’espionnage d’état, des griefs pas forcément inouïs quand on songe que dans les faits, c’est bien l’état chinois qui pilote à distance les grosses entreprises nationales de la taille d’un ZTE ou d’un China Mobile.
Pour expliquer ses contre-performances, ZTE a fait appel au tryptique habituel : crise, projets ajournés et contractions des marges. Et pour sortit de l’ornière, le fabricant propose donc des marges… encore plus faibles, une logique de pur low-coster dont on voit mal la finalité à moyen et à long terme. Et pour couronner le tout, les ventes de téléphones ZTE sont évaluées à 25 millions pour cette année, un chiffre à mettre en parallèlle aux 36 millions de ventes de l’iPhone 4S lors du seul premier trimestre de l’année, ou des 50 millions estimés pour les ventes en cours d’iPhone 5 d’ici à la fin de l’année, soit le double des ventes annuelles de ZTE, réalisé par Apple en un seul trimestre.
Les marchés n’ont pas eu l’air d’apprécier cette avalanche de mauvais résultats, et l’action ZTE s’est donc prise un méchant – 15% dans les dents à la bourse de Hong Kong.
Oui, le temps où ZTE suçait la roue d’Apple n’est pas si loin, mais au vu des résultats actuels on dirait que des années se sont écoulées pour créer un écart ausi rapide et aussi gigantesque entre les deux entreprises qui ne jouent décidément plus dans la même cour.
