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Justice

FRAND : Apple veut prendre Samsung au mot

iShen

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department-of-justice-3.jpgLe problème avec un certain type de communication d’entreprise, c’est que les intentions ne sont pas toujours celles affichées dans le “fond” des propos, l’aspect marketing ou strictement “politique” du contenu primant sur la sincérité du discours. A ce petit jeu des petites phrases bien senties, Samsung vient sans doute de commettre une boulette avec ses déclarations justifiant son retrait des plaintes FRAND contre Apple en Europe. Le coréen avait en effet justifié son geste par une volonté de protéger le consommateur, une explication pas forcément crédible dans la mesure où au même moment, l’Europe était sur le point d’attaquer formellement Samsung sur la base de l’utilisation jugée abusive de ses brevets FRAND.

Apple va plus loin, et après avoir taclé “à chaud les propos de son concurrent, indique maintenant formellement à l’ITC que l’attitude de Samsung aux États-Unis n’est pas cohérente avec le discours prôné en Europe. S’il s’agit de protéger la liberté de choix du consommateur en Europe en retirant les plaintes FRAND, pourquoi maintenir de telles plaintes aux US ? Les avocats d’Apple se demandent en effet si les consommateurs américains sont une sous-classe pour Samsung, ne méritant pas les égards dont la société coréenne prétend user auprès des acheteurs européens. Et Apple n’hésite donc pas à conseiller à son principal concurrent de remiser ses plaintes américaines au placard, afin de garder un minimum de cohérence dans ses annonces, le maintien du statu quo créant “un conflit irréconciliable entre l’attitude de Samsung en Europe et celle tenue auprès de l’ITC.”

Pour le coup, et même si l’on comprend bien l’intérêt sous-jacent aux piques d’Apple, il n’en reste pas moins difficile de donner ici tort aux avocats de la pomme. On voit mal en effet pour quelles raisons étranges ce qui vaudrait pour le consommateur européen n’aurait plus de sens pour l’américain. Reste qu’en l’occurence, il semble surtout que Samsung n’ait toujours pas compris que le trash-talk et le discours marketing sont des techniques publicitaires, et que les enjeux de tels procédés ne composent pas le même terrain de jeu que les joutes juridiques. Dans les affaires de justice, le moindre détail compte, et il n’est pas de bon ton de donner l’impression que les raisons sous-jacentes à une plainte ne sont que de façade. Si Samsung voulait donner l’impression que son acharnement juridique aux US envers Apple ne vise bien qu’à pénaliser un concurrent sans aucun souci justement pour l’intérêt des consommateurs, il ne s’y serait pas pris autrement.

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