Travailler dans un centre d’appels pour Apple est difficile

Pour un site généraliste, titrer sur Apple et si possible, un scandale impliquant Apple, c’est pain bénit pour l’audience. Le Nouvel Obs tient donc un truc avec le témoignage de « Jeanne », qui a accepté un travail de standardiste à Barcelone, pour un centre d’appels prestataire d’Apple. Elle y décrit des conditions de travail difficiles : 39 heures payées 1.100 euros avec les primes, l’obligation d’être au poste à l’heure dite, des appels de clients mécontents ou en colère, le rapport d’après l’appel ne devant pas dépasser les 4 minutes… Bref, le quotidien dans un centre d’appels, au finale, ce qui est malheureusement commun à cette industrie, que le client final soit Apple ou Tartempion.

Le témoignage revient en particulier sur l’obsession du chronomètre. Jeanne a une heure (chronométrée) pour manger, ce que certains trouveront très honnête, 20 minutes de pause et 10 supplémentaires pour aller aux toilettes, tout cela étant régimenté très strictement. La véritable humiliation étant le système de jouets décrit pour la pause-pipi : il faut poser un des 5 à 7 jouets disponibles sur son bureau, synonyme de place prise aux toilettes. Pas de jouet libre, pas de toilettes ! Jeanne revient aussi sur les licenciements, qui sont particulièrement difficiles à encaisser, que ce soit pour le viré ou ses anciens collègues (mais on pourra rétorquer que c’est le cas dans toutes les entreprises).

Tous ceux qui ont travaillé dans des centres d’appels ne seront guère surpris par cette histoire. Certes, Apple pourrait faire pression sur ses prestataires pour améliorer le quotidien des travailleurs… Néanmoins, on ne peut s’empêcher de trouver le procédé du Nouvel Obs d’impliquer autant Apple (le titre annonce la couleur : « Pipis chronométrés, collègues virés sous mes yeux : ma vie de standardiste pour Apple ») un peu gonflé. Jeanne aurait travaillé pour Dell ou SFR, son histoire aurait-elle été diffusée ? Il est permis d’en douter.

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